jeudi 29 décembre 2011

Organiser son frigo

Je me souviens de tous les plats et gadgets que ma mère possédait quand j'étais plus jeune, allant de l'éplucheur à oranges au contenant pour apporter les sandwichs dans les boîtes à lunch. Avec les années, ça s'est raffiné, et elle a continué d'en acheter, comme toute bonne mère de famille.

De quoi je parle exactement? Mais des plats Tupperware, voyons! Je suis certaine que vous aussi, vous en aviez dans la cuisine familiale, et même que vous en avez dans votre propre cuisine aujourd'hui. C'est un incontournable dans le rangement et la conservation des aliments.

J'en avais toujours eu sous les yeux, mais jamais je n'avais assisté à une fameuse démonstration Tupperware. Le cliché suprême de la quétainerie, à ce qu'on me disait. Ce n'est pas pour rien qu'on s'est mis à agacer une certaine ancienne participante de Star Académie qui est devenue une conseillère dans le plat de plastique. C'est kitsch le Tupperware, que voulez-vous.

Sauf qu'il semble y avoir un retour à la mode vers cette tendance dernièrement, parce que plusieurs amies tiennent et organisent des démonstrations. J'ai fini par céder à la tentation cette semaine, en allant voir de quoi ça avait l'air. Je dois avouer que la conseillère était fort sympathique, quoi que peut-être un peu trop enthousiaste à mon goût (elle vend bien juste des bols qui vont du congélateur au micro-ondes, faut pas exagérer non plus!). À l'écouter, ses produits font des miracles dans tous les domaines, que ce soit pour cuire un poulet à la perfection au micro-ondes ou faire une crème fouettée dans un petit batteur en plastique en 15 secondes. Je suis bien d'accord que certains gadgets peuvent nous simplifier la vie, mais si c'était si incroyable que ça, toute la planète au complet en aurait dans ses armoires. Je reste sceptique, mes amis, je reste sceptique.

Mais... hélas... ou tant mieux pour mes armoires, j'ai succombé. Eh oui, j'ai acheté des plats Tupperware. C'est pratique quand même, parce que ça conserve bien la nourriture. Il a bien fallu que je me rende à l'évidence, on ne peut pas résister à acheter ces trucs. Parce qu'on veut avoir l'air d'une bonne ménagère et cuisinière. Parce qu'il y a quand même des produits qui fonctionnent bien. Parce que ma maman en a. Et si ma maman en a, c'est que c'est bon!

Noël de mémère

On aura eu notre Noël blanc finalement! Mon homme désespérait de pas voir de neige avant que le Père Noël arrive, heureusement que son vœu a été exaucé. J'ai trouvé ça beau pendant une soirée... jusqu’à ce que je me rappelle que j'allais devoir conduire là-dedans pendant les 3 prochains mois. Ça change quelque peu les perspectives!

Vous avez passé un beau Noël malgré tout, j'espère? De mon côté, j'ai enligné les soupers et les brunchs pendant 4 jours, qui m'ont laissé, disons-le, pas mal épuisée. J'ai encore une réserve d'énergie à refaire, on dirait. Dès qu'il sonne 22 heures, je commence à cogner des clous. Je fais vieille mémé qui s'en va se coucher tôt avec ses chats. D'ailleurs, je songe à m'acheter un châle en laine...

J'ai été très gâtée en cadeaux encore cette année, déballant quelques belles surprises au passage. Et ce n'est pas encore fini, parce qu'il nous reste encore un souper de famille après le jour de l'An. Ça garde une petite magie de voir les paquets restant sous le sapin, alors qu'on sait qu'il reste encore plusieurs jours avant de pouvoir les ouvrir. Ça fait durer le plaisir!


Ah oui... joyeux Noël! (en retard)

jeudi 22 décembre 2011

Constatation # 8

C'est toujours quand on est seul à la maison et sur le bol de toilettes que le téléphone sonne, ou que quelqu'un se présente à ta porte.

mardi 20 décembre 2011

Une tempête dans un verre d'eau

J'ai vécu au secondaire une belle chicane de "Une telle a dit a une telle que tu avais dit telle chose sur son compte et là on a décidé de plus te parler et te mettre dehors de la gang". Du beau bitchage monté en épingle sur du non-concret, finalement. Tout part toujours de comment c'est dit et de comment l'autre l'interprète, et d'estime de soi-même par rapport aux autres quand on est adolescent.

J'ai bien dit quand on est adolescent. À 15-16 ans, quand tout est à bâtir et que c'est beaucoup plus facile de se faire des accroires sans vérifier si la situation est vraie ou pas. J'ai passé par ce chemin déjà et je croyais bien m'en être sauvée une fois rendue dans la vie adulte. Paraîtrait-il que non, puisque j'entrevois le même genre d’enfantillage qui se profile à l'horizon, dans la vingtaine, sur du non-dit et du mal interprété. Sur des messages textes envoyés sur un téléphone cellulaire alors que ce serait beaucoup plus simple de valider l'information de vive voix, comme des personnes matures et capables de s'entendre. À notre âge, il me semble qu'on a assez de vécu pour gérer des quiproquos sans que ça devienne de vulgaires chicanes de basse-court.

En tout cas, une chose est sûre, j'ai déjà amplement de trucs à gérer, genre me remettre en forme, m'occuper de ma santé. de ma vie de couple et professionnelle sans devoir par-dessus le marché dépenser mes énergies inutilement sur des obstinations qui ne mènent à rien. Tsé quand le monde cherche le trouble où il n'y en a pas...

lundi 19 décembre 2011

Are you ready to rumbleeee?

Je n'avais jamais vraiment regardé un combat de lutte avant hier, et j'avoue ne pas avoir l'intention de récidiver. Quel "sport" totalement déjanté, animal et primaire. Que dis-je, barbare! Des espèces de brutes en rut, habillées en shorts de latex serrés, les muscles qui pètent de partout, les gros tatouages, le sur-bronzage, tout est trop. En plus qu'on sait depuis des lunes que l'issue des combats est arrangée d'avance, voire chorégraphiée, c'est encore plus désolant de voir que les arénas où c'est présenté sont bondées de monde. Les gens sont même prêts à se payer un souper au restaurant pour voir un gala sur Paperview et se mettent à crier quand il y a des coups "spectaculaires". La déchéance totale.

Hier, c'était le spécial Tables, ladders and chairs. Encore pire, des lutteurs se sont battus à coups de masse dans le front. Je veux bien qu'ils ne se frappent pas pour vrai, mais parmi leur public, il y a des adolescents, avec les émotions à fleur de peau, qui enregistrent tous leurs mouvements et peuvent bien se dire un jour, "Tiens, si je faisais pareil moi aussi!". Je suis vraiment contre la glorification de la violence gratuite comme ça. Honnêtement, je trouve ça scandaleux. Surtout que c'est un "show". On se donne en spectacle, on fait payer les gens pour ça, et après, on se demande pourquoi on est incapable de régler nos différends autrement que par la violence. C'est sûr qu'on ne connaît pas autre chose quand tout ce que l'on a en exemple sont des gros colosses vulgaires gonflés à bloc qui se tapochent dessus avec des échelles de 8 pieds.

Indignation totale.

dimanche 18 décembre 2011

Une montagne de cadeaux

C'était la fête de la filleule de mon homme hier, et de voir son excitation en ouvrant tous ses cadeaux, en pataugeant dans le papier de soie, ça m'a donné un petit coup de nostalgie de mon enfance.

Parce que c'est insouciant un enfant quand ça reçoit des cadeaux. Ce n'est pas tant ce qu'il y a à l'intérieur du paquet qui compte, mais plutôt de passer au travers de l'emballage le plus vite possible, et surtout que ce soit gros à déballer. Et que de recevoir des vêtements, ce n'est tellement pas satisfaisant. Des jouets, amenez-en, qu'on les entasse un après l'autre dans la garde-robe. C'est pour ça que je m'obstinais avec mon homme qui voulait acheter 4-5 cadeaux que ça ne servait pas à grand-chose, puisque de toute façon, dans 2 mois elle ne s'en servirait déjà plus. C'est si beau de ne pas avoir à se soucier de la valeur des choses! Et j'avais bien raison, parce que ce qui pressait le plus, c'était de passer au prochain.

Aujourd'hui, du linge, de la guenille, plus j'en reçois, mieux je me porte. Mais la conscience des prix, du montant que les autres ont mis sur les objets offerts est toujours là... Je chéris beaucoup plus mes possessions, j'en prends soin. Mais j'aime toujours autant en recevoir!

mardi 13 décembre 2011

Pourquoi bouder son plaisir?

Je lis beaucoup de blogs, tous différents les uns des autres et ça me permet de me plonger dans des réalités totalement différentes de la mienne. Je suis d'une nature curieuse, un peu fouineuse et je me questionne souvent sur les motivations des gens, ce qui les poussent dans telle ou telle direction, alors que moi-même je n'oserais jamais prendre cet embranchement.

Depuis cet été que je suis les péripéties d'une blogueuse qui se surnomme l'Infidèle. Je me suis retrouvée sur son site un peu par hasard, par curiosité, parce qu'une autre blogueuse vantait ses écrits et sa candeur. Le premier billet que j'ai lu m'a un peu scandalisé, même si ça m'en prend généralement beaucoup pour me choquer, parce qu'elle étale à ses lecteurs son mode de vie d'adultère. Ça m'a choqué parce que l'infidélité va carrément à l'encontre des mes valeurs, que jamais, au grand jamais, je ne pourrais tromper mon homme. Je connais des gens qui ont déjà été infidèles et je ne les ai jamais jugés, mais il n'en reste pas moins que je n'ai jamais approuvé leur geste.

Je ne peux pas comprendre qu'on puisse faire ça à une personne qu'on estime, ou qu'on dit estimer, pour qui on a déjà eu des sentiments, de l'affection. Si les sentiments n'y sont plus, alors on met fin à la relation et ensuite on va voir ailleurs. On ne court pas 2 lièvres à la fois, c'est tout. De toute façon, quand je suis en couple, même si je rencontre une autre personne fort intéressante, je n'ai jamais ressenti quoi que ce soit pour elle. Bien sûr que je regarde le menu, il n'y a rien de mal à ça, mais ça s'arrête là. Barrière psychologique qui s'installe dès que je suis en amour peut-être, mais aussi peut-être le fait que dans mes relations passées et celle présente, j'ai toujours été satisfaite de ce que j'avais et j'ai. Pas besoin donc d'aller chercher dans d'autres bras ce qui me manque dans ma cabane.

Parce que soyons lucides, ceux qui vont virevolter ailleurs sont en quelque sorte d'éternels insatisfaits qui ne peuvent se contenter de ce qu'ils ont déjà. Rallumer une flamme éteinte dans le quotidien, mettre du piment dans une journée, que ce soit seulement pour quelques heures...

Malgré tout, j'ai continué à lire ce blog. Parce que l'auteure a une façon intéressante et colorée de raconter ses aventures extra-conjugales. Peut-être aussi parce que cela me révèle un petit côté voyeur (que nous avons tous, soyons honnêtes avec nous-mêmes). En lisant ce que je ne ferais jamais et que je ne comprends pas, c'est comme si je me donnais plus de liberté, que j'osais, si on veut. Un plaisir coupable, finalement.

Qui n'a pas de plaisirs coupables, de toute façon?

lundi 12 décembre 2011

I'm a frog, you're a frog, kiss me!

On ouvre les boîtes de décorations et à chaque année, je redécouvre les ornements de mon enfance que ma mère continue à accrocher partout dans la maison, fidèle à ses traditions. Cette fois-ci, elle m'a fait un petit cadeau, en me donnant une espèce de boule suspendue munie d'une fausse branche de gui. Sur la boule, il y a le Père Noël et la Mère Noël qui s'embrassent. Je ne me souviens plus où on l'accrochait dans ma jeunesse, mais de toute évidence, le fameux crochet a disparu depuis parce qu'on ne la met plus.

J'ai pensé vite, et j'ai réalisé que chez mon homme, il y avait un petit crochet tout en haut de la grande fenêtre du salon. C'est là que la décoration a atterri. Je me suis sentie comme si elle avait commencé à me léguer mon héritage! Qu'est-ce que ce sera quand j'hériterai de quelque chose de pas mal plus important?

Quelqu'un veut un p'tit bisou?

Des beaux joujous

Est-ce qu'il y a juste moi qui trouve qu'on dépense vraiment trop pour les cadeaux de Noël? Il me semble qu'à chaque année, la liste allonge. Et je ne peux pas m'empêcher d'en acheter, parce que je suis comme ça, j'aime offrir des présents aux gens que j'aime. J'aime voir leurs regards s'illuminer quand ils déballent leurs paquets, j'aime tendre ma carte de crédit à la caissière en pensant que j'ai fait cette dépense pour un proche.

Mais quand je regarde tout ce que j'ai à emballer, ça me décourage quelque peu. Une autre tonne de papier qu'on jettera à la poubelle à la fin du réveillon. On ne s'en sort pas.

Une fois les cadeaux placés sous le sapin, ça fait encore plus temps des Fêtes, par exemple! Surtout quand les chats vont s'y coucher, histoire qu'on leur mette une boucle autour du cou à eux aussi!

dimanche 4 décembre 2011

On coupe ça court

J'ai enfin réglé un "problème" qui me rendait un peu dingue. J'ai maintenant les cheveux assez courts. Sérieusement, je crois que c'est la première fois qu'ils sont aussi courts que ça. Ça ne m'a jamais fait peur de les couper, mais je n'avais jamais osé cette longueur-là dans le passé. De toute façon, je n'avais pas le choix, avec le peu qu'il me restait, il n'y avait plus rien à faire pour les entretenir comme il faut.

En plus, ma coiffeuse m'a montré son truc pour identifier les nouvelle repousses, alors maintenant, je suis rassurée, ça repousse! Et ça tombe de moins en moins, ce qui est encore mieux.

Il faut choisir ses batailles dans la vie. Alors, j'ai décidé que je ne me battais plus avec mes cheveux. Et que j'arrêtais d'angoisser. Je me ferai du mauvais sang avec tout le reste à la place.

mercredi 30 novembre 2011

Prisonnière

Je me demande bien comment je faisais, avant la greffe, quand j'ai dû arrêter d'aller à l'université et de sortir de chez moi parce que c'était devenu trop épuisant. Je ne pouvais plus prendre le métro, mauvaise ventilation dans les wagons oblige, et marcher jusqu'à l'arrêt d'autobus me vidait de toute mon énergie. Bref, j'étais encabanée chez nous et je passais mes journées scotchée devant l'écran de mon ordinateur, ou encore je me tapais des séries télé. Je ne faisais que cela. Des fois, quand l'envie de faire le lézard sur le divan était moins forte, je me forçais à faire 15 minutes de tapis roulant, juste pour me donner bonne conscience. Je n'avais envie de rien, et je ne pouvais rien faire, de toute façon.

Peut-être étais-je résignée, en attente de poumons ou de la mort, je ne sais trop. Je n'avais pas envie de faire d'efforts, j'avais fait le deuil de ma vie sociale et active, donc ça ne me dérangeait plus vraiment. Je passais mes journées toute seule et je m'en foutais. Je m'ennuyais souvent, mais j'endurais bien la solitude.

Honnêtement, je ne sais pas comment je faisais. Maintenant, je passe une journée toute seule à la maison et je me cherche toujours quelque à faire. Ce que je pourrais faire, je me dis que jamais ça ne passera le temps assez vite. Mon homme a hâte de me revoir chez lui, sauf que je ne me sens pas prête. Parce que je serai seule bien souvent, lui au travail à se donner pendant ces longues heures. La situation sera la même qu'elle l'est en ce moment, sauf que je serai définitivement seule. À ne pas pouvoir aller à l'épicerie par moi-même, à aller faire un tour au centre commercial, à sortir dehors faire une promenade. Je n'ai pas peur de rester seule. Je sais gérer. Mais c'est le temps qui s'écoule goutte à goutte qui me fait peur.

Parce que j'ai connu mieux. J'ai connu la vraie vie. Vie que j'avais arrêté d'espérer. Et même si dans quelques mois, peut-être que toute cette frustration ne sera qu'un mauvais souvenir, j'ai l'impression que je ne vois pas le bout du tunnel. Au moins, avant la greffe, je pouvais conduire ma voiture.

Je ne veux pas dire non à mon homme. Moi aussi, j'ai hâte de retrouver notre petite vie à deux. Mais je me sens tellement prisonnière de moi-même. J'ai peur que sa maison devienne ma prison...

mercredi 23 novembre 2011

C'est l'hiver, c'est l'hiver, c'est l'hiver!

Bon, ça y est, ce matin a commencé ma saison officielle de chialage! (quoiqu'elle a sûrement débuté longtemps avant l'hiver, cette année...) Première neige égal premier ronchonnement hivernal et début de l'hibernation.

On voit dans les émissions de télé les gens qui s'émerveillent de la première neige qui tombe, en petits flocons épars, les yeux remplis de ravissement, comme s'ils n'avaient jamais vu ça de leur vie. C'est beau pendant 3 secondes, jusqu'à ce que tu réalises que ce n'est que le premier centimètre d'une centaine (minimum) d'autres pour les 4 prochains mois. Et que lors des jours où il fait plus chaud à l'extérieur, cette masse froide et collante va se transformer en "slush" sale et grise. Que de réjouissances!

Il ne faut pas oublier non plus les plaques de glace sur la route, les bancs de neige de 5 pieds de haut, la pluie verglaçante, le vent glacial... J'haïs l'hiver, est-ce que ça paraît?

J'haïs l'hiver plus particulièrement parce que ça me terrifie de conduire ma voiture sur nos belles routes enneigées. J'ai beau me parler, prendre des grandes respirations, me dire que je suis une bonne conductrice, mais il n'y a rien à faire. Ça me stresse littéralement. La peur incontrôlable de déraper et de prendre le champ, d'accrocher l'auto du voisin qui est stationné sur le bord de la rue quand je passe par là, tentant de faire mon stop. Vous me direz, si tu as seulement un petit accrochage, ce n'est pas plus grave que ça, c'est juste de la tôle. Vrai. Mais c'est un accident quand même. Et puis, même lorsque c'est quelqu'un d'autre que moi qui conduit, par exemple dans une tempête de neige, j'ai tendance à aggriper un peu plus fort que d'habitude la poignée de ma portière. Je me compte quand même chanceuse d'avoir un amoureux qui peut me conduire partout où j'ai envie d'aller.

Je me vois très bien, dans mes vieux jours, devenir une "Snowbird" et déménager en Floride pendant l'hiver. Ouais, monter mon sapin de Noël en regardant le soleil se coucher sur une plage de Miami, c'est beaucoup plus mon style.

Bon hiver!

lundi 21 novembre 2011

À un cheveu de...

Comment on fait pour ne pas se soucier des apparences? Pour se foutre de ce que les autres peuvent bien voir ou penser, quand nous-mêmes on ne fait qu'obséder sur ça?

J'ai beau me répéter que mon entourage n'en a rien à faire de ce que j'ai l'air, que je reste la même personne, que j'ai la même personnalité même si de l'extérieur, il y a des trucs qui changent, moi tout ce que je vois, c'est ÇA.

C'est quoi, ÇA? Mes cheveux!!!

Je suis à veille de devenir chauve. J'en perds des tonnes par jour. Encore plus après le lavage. Déjà que je n'en avais pas épais, ce qui me sauve pour l'instant est le fait que j'en avais beaucoup. Je sais bien que ça va revenir, que cette perte de cheveux intense est causée par ce que j'ai vécu, le stress, la grosse poussée de fièvre, d'être plongée dans un sommeil artificiel. Je connais les causes. Et je sais que la repousse fera que j'aurai de plus beaux cheveux encore. Mais en attendant, ça ne repousse pas, ça ne fait que chuter.

J’essaie tant bien que mal de me convaincre que ce n'est pas la fin du monde, que je n'ai pas eu des traitements de chimiothérapie, donc que mes cheveux ne sont pas tous morts, mais je n'ai pas envie d'affronter le regard des autres. Je ne veux pas avoir de trous dans la tête. Je ne veux pas devoir me couper les cheveux ultra courts. Je ne veux pas avoir à m'acheter une perruque.

Je veux la paix, bon. Je veux que la vie reprenne son cours et que mon système se remette à fonctionner normalement. Je veux qu'on me baisse mes médicaments pour que je retrouve un taux d'hormones normal qui stabilisera mes émotions. Je n'en peux plus d'être toujours à fleur de peau, d'avoir toujours envie de pleurer, d'angoisser pour rien. Je veux arrêter d'avoir peur. Je veux je veux je veux.

J'exige beaucoup, je sais. Mais là, la madame en a son voyage.

mercredi 16 novembre 2011

Une vraie Maman Dion!

J'ai découvert un certain amour pour la cuisine lorsque je me suis mise à passer de plus en plus de temps chez mon homme, qui ne cuisine pas du tout, sauf l'excellent (on va dire) Kraft Diner et les merveilleuses saucisses enrobées dans de la pâte plantées sur un bâton (pour ne pas dire Pogos). J'ai donc entrepris la tâche des repas et des lunchs, et ce qui me semblait quelque chose de long et désagréable à faire est devenu un vrai plaisir. J'ai toujours admiré les talents culinaires de ma mère, qui prépare des petits plats simples mais si savoureux. Rien n'égale sa lasagne ou la bonne odeur de sa sauce à spaghetti. Je ne pensais pas qu'un jour, j'allais être capable de reproduire la même chose dans ma cuisine et lorsque je l'ai fait pour la première fois, j'étais quelque peu nerveuse. Je ne voulais pas "scrapper" les belles recettes de mon enfance.

Je me surprends un peu plus à tous les jours de réussir de nouvelles recettes et d'avoir envie de les refaire. Ça goûte presque pareil! Parce que, bien sûr, ça ne goûtera jamais aussi bon que la bouffe de Maman.

Mais j'avoue que je me suis surpassée hier soir, en compagnie d'une amie, en essayant de faire pour la première fois un risotto aux champignons. J'avais toujours voulu en faire, mais je croyais que ça allait être fort compliqué, et quoi de plus démoralisant que de manquer un classique italien! La simplicité même, mes amis, je vous le dis! Le goûteur par excellence, c'est-à-dire mon père, a fait le test et a approuvé tout de suite. On s'est régalé!

Ce n'est pas mon genre, mais je vous mets la recette, histoire que vous vous léchiez les babines vous aussi!

Risotto aux champignons

1 litre (4 tasses) de champignons variés, tranchés grossièrement
60 ml (1/4 de tasse) d'huile d'olive
125 ml (1/2 de tasse) d'échalotes françaises
60 ml (1/4 de tasse) de beurre
375 ml (1 1/2 tasse) de riz arborio
125 ml (1/2 de tasse) de vin blanc
1 litre (4 tasses) de bouillon de poulet, chaud
180 ml (3/4 de tasse) de parmigiano reggiano, râpé
Quelques gouttes d'huile de truffe (facultatif)
Sel de mer et poivre du moulin
Coupeaux de parmiagiano reggiano


1. Dans une casserole, sauter les champignons dans l’huile. Saler et poivrer. Réserver.


2. Dans la même casserole, dorer les échalotes dans le beurre. Ajouter le riz et cuire 1 minute à feu moyen-élevé, en remuant pour bien enrober.


3. Déglacer avec le vin et cuire à feu moyen, en brassant jusqu’à ce que le liquide soit presque complètement absorbé. Ajouter le bouillon, environ 180 ml (3/4 tasse) à la fois, en remuant souvent. Remettre du bouillon lorsqu’une cuillère de bois passée dans le riz laisse un sillon. Après environ 20 minutes, le riz devrait être al dente, avoir absorbé presque tout le liquide et avoir une consistance crémeuse.


4. Ajouter le fromage et les champignons. Rectifier l’assaisonnement. Ajouter l’huile de truffe, si désiré.


5. Poivrer et parsemer de copeaux de parmesan.

Recette prise chez
Ricardo.

mercredi 9 novembre 2011

Love is a strange thing

Aimer, ne plus aimer. C'est quoi aimer, au juste?

Quand on laisse quelqu'un parce qu'on ne l'aime plus, comment le sait-on? Je veux dire, quels sont les indices, les signes qui nous font dire qu'il n'y a plus d'amour dans un couple?

J'ai toujours eu de la difficulté avec le concept. Je ne crois pas que tout est tout blanc ou tout noir dans la vie. Il y a toujours des zones de gris en quelque part. À moins que ce ne soit moi qui ne sois pas capable de bien clarifier mes émotions. Je ne pense pas que je serais capable, après une longue relation amoureuse, de faire la différence entre l'amour et l'attachement envers l'autre. Si la complicité y est encore, qu'il n'y a pas de chicanes et que je me sens bien en sa présence, pourquoi je partirais? À quel point ce n'est plus de l'amour, ça? Est-ce vraiment que le sentiment est parti, ou qu'il s'est simplement transformé en une autre forme d'amour, quelque chose d'encore plus fort, de plus solide que la passion des débuts?

Je comprends bien qu'on voudrait faire durer la magie de la première année éternellement, mais il ne faut pas se faire des accroires, jamais ça ne dure toute la vie. Je ne dis pas que l'amour ne dure pas, qu'on ne peut pas rester aussi amoureux, la preuve, certains couples clament haut et fort qu'ils s'aiment encore comme au premier jour. Et je les crois. Mais de là à dire qu'il n'y a plus d'amour du tout alors qu'il y a encore de l'harmonie entre les personnes, je trouve qu'il y a une grande marge.

Est-ce qu'on déclare forfait trop vite? Si on ne sent plus la chaleur de la flamme, on jette la serviette? Peut-être que je me satisfais de peu, mais je me plais bien dans la tranquillité du quotidien, des petits soupers du samedi soir en tête à tête, des émissions de fin de soirée qu'on regarde ensemble. C'est sûr qu'au début, on essayait de faire des choses plus spéciales, parce qu'on était excité de se voir. On en fait encore des choses spéciales, des sorties de couple, mais la routine se prend bien aussi.

Je n'ai pas de doute quant à mon amour pour lui, ni pour son amour pour moi depuis les deux derniers mois qu'on a vécu. Non, je ne me questionne pas par rapport à nous. Je me questionne tout simplement.

mardi 8 novembre 2011

Constatation # 7

Je voudrais que ma vie ressemble à un épisode de Glee.
Que de la musique et de la chorégraphie à tous les jours!

Une question d'apparence

Je regardais La Galère hier soir, et je me disais à quel point ça n'avait pas de bon sens toutes les péripéties que l'auteure faisait vivre à ses personnages. J'en étais même un peu essoufflée.

Ça m'a réconforté. Malgré tout ce que j'ai vécu, jamais ma vie émotionnelle et relationnelle n'a été aussi mouvementée que ça. J'ai eu des peines de cœur, des chicanes entre amis, des frictions avec mes parents, mais rien d'irréparable ou d'extrêmement dramatique. Même sur le plan physique de la chose, par rapport à ma maladie des derniers mois et de tous les changements corporels qu'elle a apporté - ce qui affecte quelque peu l'image que j'ai de moi-même, ne nous cachons rien - en tout relativité, ce n'est pas si pire que ça. Ça l'est quand je me mets à focuser là-dessus, que j'amplifie le regard des autres sur ma personne et que je me dis que tout le monde doit remarquer ces vilains défauts que je vois sans détour dans le miroir. Ça m’écœure, parce que je me trouvais en forme et belle et j'avais définitivement une meilleure estime de moi. Estime qui est à rebâtir maintenant.

Mais dans les yeux des gens qui me connaissent depuis longtemps ou un peu moins longtemps, la vraie Viv n'a pas changé. Elle a le même caractère, la même vivacité. Oui, elle a enflé du visage à cause des médicaments. Oui, à cause du nouvel anti-rejet, elle a des poils qui lui ont poussé un peu partout. Oui, à cause du sommeil provoqué et des calmants et du manque de vitamines et minéraux dans son sang, elle perd ses cheveux abondamment. Mais ça, il n'y a que moi qui le vois. Ceux qui portent vraiment attention à ces détails ne nous aiment pas vraiment, au fond. Ils ne se fient qu'aux apparences. Les vrais amis n'en n'ont rien à faire des cheveux trop minces ou des bajoues. En plus, contrairement à l'après-greffe, je ne suis pas célibataire. Je n'ai pas à me battre contre mon corps pour paraître parfaite lorsque je sors, histoire d'accrocher le regard d'un possible prétendant. Je l'ai déjà, mon prince charmant. Lui non plus ne voit pas tous ces détails. Il me le répète sans cesse. Mon cœur voudrait bien l'écouter, mais il fait (très) souvent la sourde oreille.

Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air

Il y a des hauts, il y a des bas. Des journées, je me dis que ce n'est pas si pire que ça et ça passe comme dans le beurre. D'autres fois, j'ai les larmes qui montent aux yeux pour rien et j'ai envie d'aller m'étendre sur le divan d'un psychologue, histoire de bien déverser mes états d'âme. Hier, c'était comme ça. Noyée dans ma fatigue et mon sentiment d'injustice face à la vie, je me jurais que j'allais appeler ma travailleuse sociale pour qu'elle me donne des numéros de téléphone de bons thérapeutes, mais aujourd'hui, je n'en ai plus envie.

Je sais bien qu'il faudrait que je le fasse, mais je sais aussi ce que ça implique. Au final, ça fait beaucoup de bien, mais par le temps qu'on se rende à un mieux-être, il y a des étapes à franchir. Se vider les tripes devant un inconnu, pas toujours facile. Sans oublier le brassage d'émotions qui vient avec, les flots de larmes et le grand épuisement ressenti lorsqu'on sort du bureau du psy, pour aller s'effondrer sur une chaise dans la salle d'attente. Ensuite, on repart dans la foule qui ne sait rien du mal qui nous ronge de l'intérieur et on va se fondre dans la masse qui s'en va prendre le métro.

Beaucoup d'efforts à mettre pour obtenir des résultats qui prennent du temps à arriver. À quel point ça règlerait mon problème, je me pose sérieusement la question. Je veux parler, mais je redoute tout ce que cela pourrait soulever ou déterrer. Certains me disent de l'écrire à la place, de tout lancer sur papier et de le relire par la suite, à tête reposée. Sauf que ma tête, elle ne se repose jamais...

jeudi 3 novembre 2011

Bouge de là!

C'est quand je suis seule à la maison que je me laisse aller. Ma famille et mon homme savent que je deviens un brin folle quand il y a de la musique dans l'air. Je fredonne, je chante fort, je me tortille un peu. Je n'ai pas vraiment d'orgueil de ce côté-là.

Mais quand il n'y a personne, je booste le volume de la radio et je danse partout dans la cuisine. Pas question de modérer mes gestes ou de ne pas faire de mouvements idiots, tout y passe sans exception. Je me défoule, je laisse sortir le méchant et même si j'ai l'air d'une attardée mentale, je m'en fous! Des fois, je chante tellement fort que je me demande si les voisins m'entendent. Ma chatte me regarde avec son air stoïc de "Non, mais elle est dingo celle-là...". Si j'avais assez de force dans les bras pour soulever son 19 lbs, je la ferais danser avec moi juste pour l’écœurer.

mardi 1 novembre 2011

Tourner en rond

Le plus difficile, c'est de ne pas me sentir autonome. De ne pas savoir quoi faire de mon corps. Je sais bien que je suis en convalescence, mais je me sens en forme, moi! Je me sens limitée dans tout, allant de la conduite automobile à descendre des escaliers seule. J'ai encore trop d'étourdissements pour conduire, donc à chaque fois que je veux me déplacer, je dois demander à mon père ou à mon homme de m'emmener. J'ai pris l'habitude d'être indépendante durant la dernière année, de partir seule si j'avais envie d'aller magasiner, de faire une petite épicerie. Je me rends compte que je tiens beaucoup à cette indépendance fraîchement acquise. Je l'ai attendu, voire espéré pendant tellement d'années, à me dire qu'un jour, quand je serais greffée, je n'aurais plus à m'appuyer autant sur mes parents. Le fait de revenir en arrière et de retourner chez eux est tellement frustrant. Je me sens infantilisée, de retour à la case départ.

Je sais que je me dois d'être patiente, que dans quelques mois, tout sera terminé et que je serai parfaitement remise. Mais en attendant, je ronge mon frein. Si je veux prendre mon bain, ma mère doit m'aider. Si je veux me laver les cheveux, elle doit le faire. Si je me penche trop pour ramasser quelque chose par terre, elle doit m'aider à me relever parce que les muscles de mes cuisses ne sont pas encore assez forts pour me remonter du sol. C'est très dur pour l'ego. Je sais que ça ne lui dérange pas de le faire, c'est ma mère après tout, mais après tout ce que mon entourage a vécu pendant que j'étais à l'hôpital, j'aimerais pouvoir leur donner une petite pause.

Il n'y a pas à dire, la maladie affecte non seulement la personne concernée, mais encore plus les aidants naturels. Ça peut devenir très lourd sur leurs épaules. Le stress, la fatigue... Par bouts, à l'hôpital, j'en suis même venue à me sentir mal de leur imposer tout ça. Je savais bien qu'ils étaient crevés, mais j'avais tellement besoin de leur présence. J'angoissais lorsque j'étais seule, enfermée entre 4 murs. Et les journées où ils ne pouvaient pas venir me voir, je voulais leur demander de venir quand même, mais je n'osais pas. Parce qu'ils sont tellement présents de toute façon. Mais il n'y a pas grand-chose qui me satisfaisait...

Évidemment que je suis contente d'être de retour à la maison. Mais je trouve toujours le moyen de chialer quand même. Je n'ai jamais été si patiente que ça de toute façon.

mercredi 26 octobre 2011

Déjà son anniversaire

J'ai failli passer par-dessus, et je ne me serais pas pardonnée.

Ça fait 7 ans déjà qu'elle nous a quitté pour une vie meilleure. L'impact de ce qui m'est arrivé m'a fait réalisé à quel point j'ai été chanceuse malgré tout. Pourquoi la vie m'a-t-elle épargné, 2 fois plutôt qu'une, et pas elle? Une autre belle question existentielle sans réponse. Question qui me chicote malgré tout.

Je ne ferai pas de texte interminable sur elle, cette année. J'ai l'impression que je vous ai déjà tout dit. Je veux seulement continuer de souligner qu'elle a vécu et qu'elle a eu une place importante dans ma vie. Ça a laissé sa trace...

Bouuuu!

Si je pouvais marcher normalement et sur de longues distances, je voudrais tellement faire de la chasse aux fantômes!

Fantômes Montréal offre une chasse aux fantômes dans les rues du Vieux-Montréal pour l'Halloween, faisant découvrir toutes sortes de personnages datant de l'époque de la Nouvelle-France, des criminels notoires, etc. Ce n'est pas trop cher et je trouve que c'est super original comme activité, moi qui aime beaucoup la thématique de l'Halloween. En plus, ça te permet de prendre l'air, de faire une bonne grande marche et de découvrir un peu plus ce coin de la ville.

L'an prochain, je serai la première à réserver!

dimanche 23 octobre 2011

Besoins matériels

La fin du mois d'octobre approche, et qui dit fin octobre, dit pige de cadeaux de Noël! Eh oui, chez nous, dans la famille de mon père, on est de bonne heure sur la préparation du temps des Fêtes (personnellement, je préfère passer au travers de l'Halloween avant de penser à que ce soit d'autre...).

D'habitude, je n'ai aucun problème à me trouver des suggestions de cadeaux, mais cette année, on dirait que j'ai besoin de rien. En fait, les choses dont j'ai envie ne s'offrent pas vraiment dans une boîte. J'ai des idées, des projets, comme peinturer le salon ou me payer un week-end dans un bel hôtel du Vieux-Port. Je me sens de moins en moins matérialiste avec les années. Plus jeune, j'avais toujours des liste complètes de livres, de CDs, de films, de jeux que je voulais avoir, et mes parents en avaient mal au cœur juste de penser à aller magasiner. La seule chose pour laquelle je n'ai pas changé, ce sont les vêtements. J'aime toujours autant magasiner. Mais encore là, je ne demanderais pas à ma grand-mère de 81 ans d'aller m'acheter une paire de skinny jeans.

C'est encore plus vrai depuis que je suis sortie de l'hôpital. J'ai trouvé ces 2 mois bien durs. J'ai eu l'impression de manquer de tout, j'ai eu peur de ne plus jamais vivre. Vivre dans le sens de goûter à la vie. Donc je veux regoûter à tout. J'ai le besoin d'avoir toujours quelque chose à faire, de ne jamais avoir un moment mort dans mes journées. J'ai des envies de bouffe, de voyages, de restos, de cinéma... C'est alors que je me rappelle que je viens de dire que je me trouvais moins matérialiste... Pas tant que ça finalement.

vendredi 21 octobre 2011

Affamée

Je pense que j'ai manqué de nourriture pendant que j'étais à l'hôpital. Correction: J'AI manqué de nourriture à l'hôpital. Comme au début de mon hospitalisation, je n'étais plus capable d'avaler, on m'a installé un tube dans le nez pour me donner du gavage. Donc, j'ai été alimentée par la pochette de liquide jaune pendant un bout de temps. Ensuite, j'ai recommencé à manger tranquillement, mais on s'entend que les portions dans les cabarets ne sont pas énormes.

Ça m'a aussi rappelé à quel point je ne m'étais pas ennuyée de la bouffe d'hôpital. Oh que non! Premièrement, rien n'est salé, à cause de toutes les restrictions de sel imposées à certains patients, donc ça goûte un peu fade. Deuxièmement, ça ne reste pas chaud bien longtemps, donc au déjeuner, tes toasts arrivent froides et molasses. Troisièmement, impossible d'avoir de bons légumes frais et bien cuits. Si tu as quelque chose de frais, c'est de la laitue Iceberg, qu'on te sert avec un petit contenant de vinaigrette, pas d'autres légumes en vue. Sinon, on fait cuire les légumes de ton assiette jusqu'à trop cuit et jusqu'à pu de couleur (et de saveur) et trop mou. On tasse donc les haricots verts (bruns) de côté et finalement, il ne reste plus grand-chose dans l'assiette. On dit que l'appétit vient en mangeant, mais ici c'est plutôt que ça se perd en mangeant!

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ils ne se forçaient pas plus que ça dans les hôpitaux pour servir des plats variées et plus stimulants côté goût et apparence. Il me semble que si tu souhaites que l'état du patient s'améliore, une des clés de la guérison est une bonne alimentation. Et surtout que ça goûte quelque chose, que ça goûte bon. Ce serait beaucoup plus encourageant de passer au travers de la journée en se disant qu'au moins, à l'heure des repas, ça va être un petit peu satisfaisant. Mais on ne changera pas la recette, les coûts sont calculés dans le système de santé et comme la bonne nourriture et la main d’œuvre coûtent cher, ça m'étonnerait qu'on voit une transformation prochainement. Société de production à la chaîne, quand tu nous tiens...

Bref, en ayant manqué de nourriture dernièrement, j'ai décidé de rattraper le temps perdu (ainsi que les kilos) en me faisant plaisir et en mangeant tout dont j'avais envie. Et le pire, c'est que je ne mange pas que des cochonneries! Des bons légumes frais! Je redécouvre aussi le plaisir de croquer dans une belle pomme juteuse, alors que je ne mangeais presque jamais ça avant. C'est fou quand tu as failli ne plus jamais profiter de quelque chose à quel point tu veux croquer dedans ardemment par après. Ce matin, au resto de déjeuners, je me suis payée la traite: une belle assiette de pain doré avec coulis de framboise et crème anglaise, accompagné de fruits frais, jus d'orange et café compris! Y a rien de trop beau pour la classe ouvrière...

jeudi 20 octobre 2011

C'est pas le moment de paniquer!

On m'avait averti que ça allait arriver, mais tant que tu ne l'as pas vécu, tu ne peux pas vraiment savoir quel effet ça aura sur toi. On m'avait prévenu que j'aurais de grandes périodes de fatigue à mon retour à la maison, parce que je serais plus active qu'à l'hôpital. Ça m'est tombé dessus ce matin, comme une tonne de briques. J'avais chaud, de la misère à respirer, j'avais des petites douleurs... Bien sûr, ça a fini par passer. Mais c'est plus fort que moi, ça me fait paniquer.

La première nuit dans mon lit, j'avais peur de m'endormir. D'un coup qu'il arriverait quelque chose pendant mon sommeil ou que je ne me réveille pas. Je sais que je suis tirée d'affaire, mais ça m'angoisse quand même. Comme j'en ai eu la preuve, on ne sait jamais ce que nous réserve la vie, donc ça me met encore plus sur les nerfs. Ça a réveillé la vieille peur de la mort que j'avais réussi à contrôler avant ma greffe, d'une façon encore plus poignante cette fois-ci. Quand j'y pense, je me mets à me sentir tout croche, angoissée, le souffle court, avec une boule dans la poitrine. J'essais vite de chasser ces pensées néfastes, mais elles finissent toujours par revenir dans la journée. Juste de lire un article sur les personnes âgées en perte d'autonomie hier dans le journal, je me suis remise à penser. On dirait que je suis plus sensible à ce genre d'article, à ceux aussi qui parlent d'accidents ou de drames, comme d'agressions à main armée qui ont laissé les victimes gravement handicapées.

Je sais que c'est le contre-coup de ma maladie qui me chamboule les émotions, sans compter tout ce manque d'énergie. Je sais aussi qu'avec le temps, la peur finira par diminuer. Je dois me donner le temps de refaire mes forces, autant physiques que mentales. Mais pour l'instant, ça ne me réconforte pas. Comment on fait pour reprendre une vie normale après tout ça? Quand on a passé si près d'y rester. Comment fait-on pour vivre au jour le jour sans s'inquiéter? Questions qui pour l'instant restent sans réponse.

mercredi 19 octobre 2011

La petite histoire d'une mésaventure

J'ai dit que je donnerais des nouvelles, alors me voici.

Je n'ai pas très envie de m'étendre sur le sujet, alors je serai brève. Je viens de sortir d'un long séjour de 2 mois à l'hôpital. Je me retrouvée à l'urgence complètement épuisée, faisant beaucoup de fièvre et ayant des nausées. Diagnostic: encéphalite. C'est une inflammation du cerveau, qui a affecté la région qui contrôle la motricité, le langage, le centre d'équilibre du corps, la température... J'ai donc dû réapprendre à marcher, et encore, ce n'est pas tout à fait rentré dans l'ordre pour l'instant. Je ne pouvais pas parler non plus au départ, mais c'est revenu rapidement.

Ce qui a pu causer cette encéphalite, on ne le saura probablement jamais. Soit que j'ai fait une intoxication à un des médicaments anti-rejet que je prenais, soit que j'ai fait une infection à une bactérie. Mais rien de certain n'a pu être identifié dans mon sang. Incompréhension totale.

Honnêtement, j'ai failli y passer. Il y a des moments où j'étais en train de dépérir et que les médecins ne savaient pas quoi faire pour m'aider. Jusqu'à ce que je me mette à réagir au traitement, plusieurs jours après mon admission à l'hôpital. Il y a un laps de temps de 10 jours où je ne me souviens de rien, presque du moment où je suis arrivée à l'urgence jusqu'à mon réveil aux soins intensifs.

Faut voir les choses du bon côté. Je suis encore là pour vous raconter la mésaventure. Mais je me serais drôlement passé de ladite mésaventure.

dimanche 16 octobre 2011

Où suis-je?

Deux longs mois sans donner de nouvelles. Vous direz sûrement que je suis impardonnable, mais j'ai une très bonne raison pour expliquer mon absence de la blogosphère.

Bientôt, vous saurez. Vous constaterez à quel point la vie a parfois d'étranges moyens pour nous emmerder.

mercredi 3 août 2011

La peur des si

Il me reste un mois de vacances.

Quand je suis tombée en "sabbatique" en octobre 2010, tout ce que je voyais à l'horizon était un trou sans fin. Un autre long moment à passer, à attendre que ma vie commence alors que j'avais tout planifié pour qu'elle prenne enfin son envol. Je ne voyais rien de positif dans tout ça, alors qu'on voulait que je me repose, histoire de recharger les batteries et repartir à neuf l'automne suivant, ailleurs. Mais je ne voulais pas me reposer, moi! Je me croyais enfin au sommet de ma forme, prête à tout affronter, prêter à devenir une femme de carrière. Je m'étais suffisamment reposée pendant mon attente de greffe. Je voulais revenir dans le monde actif et ne plus regarder en arrière. Je me demandais surtout, avec angoisse, ce que j'allais bien pouvoir faire à rien faire, alors que j'avais enfin de l'énergie à revendre.

Avec le recul, je peux admettre que c'est vrai que j'étais fatiguée. Qu'en deux mois à peine, j'avais passé près de l'épuisement physique et mental. Ça n'a pas été facile d'y faire face. Je voulais tellement croire que je pouvais le faire que j'ai fait croire à mon corps et à mon esprit que cette impression de fatigue n'était qu'un état passager, qu'avec de la pratique, je développerais de l'endurance. À la base, la croyance n'est pas fausse; c'est en s'entraînant régulièrement et avec assiduité qu'on finit par endurcir nos muscles et notre cardio. Mais dans mon cas, l'appliquer n'était pas si simple à faire.

Je sortais d'une convalescence d'un an, où mon temps libre était comblé par des loisirs et de l'entraînement dans un gym, pondéré selon mes envies et mon énergie. Retourner à une vraie routine m'a donné l'effet d'une claque sur la gueule. Je n'étais pas prête. Mon corps cherchait encore à s'habituer à être plus productif et je l'ai forcé à avancer malgré tout. Je ne me suis pas écoutée. Et j'ai payé pour.

Je sais que le milieu de stage où je m'en vais en septembre est mieux adapté à mes intérêts et à mon rythme. Je sens qu'on me comprend mieux et qu'on a tout mis en œuvre pour que j'y arrive, cette fois-ci. Sauf que je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur. Tout d'un coup que je ne suis vraiment pas faite pour cette vie-là? Et si j'échouais encore? Je n'ose même pas formuler l'autre question qui se bouscule dans ma tête... Non, c'est mieux pas.

Il me reste un mois de vacances. Ça ne serait pas très sain d'angoisser et de tout gâcher. Mais c'est plus fort que moi.

La farce

J'écoute le rire de mon homme qui est au sous-sol, alors que moi, je végète devant mon ordinateur. Il rit de bon cœur, comme un enfant, comme s'il n'avait jamais vu de son existence le film L'agent fait la farce. Il est entier, il sait communiquer sa bonne humeur peu importe la pièce où il se trouve. Il faut lui donner ça, il est bon public, et c'est contagieux.

Je n'aime pas ce film. Alors, je fais mes petits trucs à moi tranquillement, de mon côté. Et c'est correct comme ça. Je suis avec lui quand même, puisque je souris à chaque fois qu'il rit. Même à l'autre bout de la maison, il a le don de m'attendrir.

lundi 25 juillet 2011

Constatation # 6

Les rasoirs pour hommes à 5 lames, ça a dont bien l'air d'être la huitième merveille du monde! Pourquoi ils n'en font pas pour femmes? Moi aussi, je veux avoir l'air niaiseuse dans une publicité!

dimanche 24 juillet 2011

Votre appel est important pour nous

Ça fait quoi, des semaines et des semaines qu'on attend notre nouvel ensemble de chambre à coucher? Si je mets toutes ces semaines ensemble, on doit certainement être rendu à un mois, deux mois... Pas de lit en stock, ils doivent le faire venir par bateau. Ça arrive enfin, les têtes de lit reçues sont abîmées par le voyage en mer. On rajoute d'autres semaines d'attente. À la date indiquée, j'appelle ma chère vendeuse enceinte jusqu'aux oreilles qui me dit qu'elle a tout en entrepôt et qu'elle ne comprend pas comment ça se fait que le service de livraison ne m'a pas fait signe pour choisir une date. Là, déjà, je commence à pomper.

Samedi matin, j'étais toute énervée de croire qu'on allait enfin dormir une première nuit sur un bon matelas, dans des draps neufs. "Emballe-toi pas trop, tant que ça ne sera pas monté..." me dit sagement mon homme. Et il avait bien raison! Le livreur vient nous voir, l'air penaud, "J'ai pas les vis pour monter votre base de lit... On a cherché tout le camion. Ça va prendre un autre technicien pour revenir vous arranger ça."

Évidemment, le merveilleux service à la clientèle est fermé la fin de semaine, je dois donc attendre à lundi matin avant de leur vider mon sac de frustration. Oh que je ne voudrais pas être à la place de la personne qui travaille au département des plaintes! Il ou elle n'a qu'à bien se tenir, j'attends juste ça lui faire un brin de jasette! En toute courtoisie, évidemment. *tousse tousse*

dimanche 17 juillet 2011

You are the best thing that's ever been mine

J'ai un peu honte d'avouer un truc du genre, mais comme je ne vais certainement pas en parler à mon homme, de peur de faire rire de moi, je vais me confier ici.

Il y a cette chanson de Taylor Swift qui n'a rien de vraiment spécial, des paroles simples que n'importe qui pourrait écrire et un rythme country tout ce qu'il y a de plus ordinaire, semblable à ses autres chansons. Elle fait du country/pop commercial qui fonctionne bien à la radio, plus de l'autre côté de la frontière qu'ici, parce que les Américains sont plus friands de ce genre que nous. Je ne dis pas qu'elle le fait mal, ça s'écoute bien. Mais c'est parfois kitch et vise principalement les jeunes adolescentes avec les émotions à fleur de peau.

Le problème, c'est que j'ai 25 ans et que je suis allée télécharger cette chanson sur iTunes parce que les paroles venaient me chercher. Quelque chose de banal, je vous dis! Et je n'ai pas les émotions sur le bord de déborder. Mais j'ai les larmes qui me montent aux yeux à chaque fois que la mélodie tire à sa fin, justement parce que les paroles sont si simples mais si justes. Et j'ai honte de retenir ces larmes! Je n'ai pas honte de pleurer en général, quand c'est justifié de le faire, quand j'ai mal, de la peine ou une grosse joie.

Mais brailler sur une chanson de Taylor Swift, c'est impardonnable! Version ado de moi-même, sors de ce corps!

jeudi 14 juillet 2011

De l'autre côté du fleuve

C'est officiel, je m'achète un canot de sauvetage et je l'attache sur le toit de Petite Mazda. Histoire d'être bien préparée à chaque fois que j'ai à traverser le foutu pont Champlain. Il va tomber, merde! Ça prend quoi au gouvernement Harper à se décider de mettre en branle un chantier de construction? Que des personnes meurent? Ah, mais c'est vrai, il s'en fout parce que nous, pauvres Québécois, on n'a pas voté pour lui aux dernières élections. Fallait bien que ça nous retombe sur le nez un jour... ah tiens, c'est le pont qui va nous tomber dessus.

Un yacht privé, c'est-tu ben cher?

On a vu un chevreuil qui traversait tranquillement la rue dans le parc industriel. Oui oui, un chevreuil! Attendez une minute. Je ne pensais pas que de se déplacer de l'autre côté du fleuve signifiait que je me retrouvais automatiquement en campagne. Un peu plus, je me mets à guetter les mouches noires. Des chevreuils et un pont chambranlant! C'est le bouquet!

C't'idée aussi d'être tombée amoureuse d'un gars de la rive-sud...

mardi 5 juillet 2011

C'est lui le bon

"Un autre bébé qui se rajoute dans notre entourage", que j'ai dit à mon homme hier soir en quittant l'hôpital. Son bon ami est papa pour la deuxième fois. C'était aussi la deuxième fois que je prenais dans mes bras un être aussi minuscule et fragile. Même pas 2 jours de vie dans le corps et déjà, ça se fait trimballer d'un bord puis de l'autre, au gré des visites dans la grande chambre beige.

La deuxième fois peut-être, mais toujours un peu anxieuse à l'idée de mal le tenir ou carrément de l'échapper. 8 livres, c'est pas gros du tout. Ça dépend des adultes autour de lui, en espérant fort fort qu'ils sont assez compétents et attentionnés pour bien s'occuper de lui. Pour ce qui est des parents, je ne suis pas inquiète du tout, ils ont de l'expérience derrière la cravate. Ils sont beaux à voir aller, alors que lui avait juré à ses amis que jamais il n'aurait d'enfants. Il a aussi dit ne rien vouloir savoir des filles pendant longtemps. Maintenant, il a une fiancée, 2 petits garçons et une belle maison. Comme quoi il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée. Et que de rencontrer la bonne personne, ça fait changer bien des idées.

Je sais que ça paraît cliché de dire ça, mais je le crois fortement. Tu auras beau avoir vécu des moments incroyables avec d'autres dans ton passé, mais dès que tu croises celui ou celle qui est fait(e) pour toi, plus rien n'est pareil. Comment tu le sais que ça y est? Aucune idée. Tu le sais, c'est tout. C'est en-dedans, profond à l'intérieur, comme une conviction à l'origine inconnue, mais qui est bien présente. Peut-être bien qu'il reste une mini-chance de se tromper, mais des couples que je connais et qui durent et qui ont toujours affirmé être tombés sur la bonne personne me font dire qu'on ne peut plus se tromper rendu-là. Il faut bien quelques certitudes dans la vie.

Je tenais cette petite boule de chaleur au creux de mes bras, un peu inconsciente de ce qui se passait autour de moi, dans le brouhaha des visiteurs. Puis j'ai levé les yeux vers mon homme, posté en face de moi, sentant son regard sur moi. On s'est souri. Des étoiles dans les prunelles. Pas besoin de rien se dire. On savait. On savait que c'est ça notre prochain gros défi. Notre désir commun. Parce que c'est lui ma bonne personne. Lui, le futur père de mes enfants. Peu importe si ce que certains appelleront une lubie, compte tenu de ma situation de santé, se réalise ou non. Je ne suis sûre de rien quant à ce que cet avenir de petite famille que j'entrevois me réserve. Mais au moins, j'ai cette certitude.

mercredi 29 juin 2011

Profiter de l'été

Il fallait que ça tombe sur nous, sur le seul après-midi du Festival de Jazz de Montréal où il n'y avait pas de spectacles. Pas plus grave que ça, qu'on s'est dit!

On a dîné tranquillement, croque-monsieurs et salades, et puis on a déambulé sur la Place des festivals. Ah tiens, une boutique-souvenirs! Ah tiens, un beau petit sac à l'effigie du Festival, regarde comme il est coquet! Ah tiens, il est 55,00$! Allons ailleurs voir si j'y suis...

Ça s'est terminé par 2 limonades bien fraîches sirotées à l'ombre, pour recommencer sur l'heure du souper avec des assiettes monstres de sushis! Le tout en la compagnie de 2 personnes différentes. C'est-ti pas beau la vie malgré tout!

Tourne la page

Je n'ai pas l'habitude de faire ça. De laisser tomber un livre en plein milieu. Parce que même si l'histoire m'emmerde au plus haut point, il me reste toujours assez de curiosité pour le lire jusqu'à la fin, parce qu'il me faut connaître la fin justement! Tout-à-coup qu'il y aurait un punch de la mort et que j'aurais manqué ça par pure paresse!

Mais là, je n'en peux plus. Désolée, M. Alexandre Jardin, mais votre Fanfan acte II, je le trouve plate. Voilà, c'est dit.

On tourne la page et on passe à une autre histoire! (je me roule par terre tellement je fais des beaux jeux de mots littéraires!)

mardi 28 juin 2011

La définition du courage

Jusqu'à quel point subir une greffe de poumons est un signe de courage?

Choisir la vie au lieu d'une mort certaine, est-ce que ça veut dire qu'on est plus courageux que les autres? Ou simplement que c'était justement le choix évident, celui qui s'imposait quand on s'est battu toute sa vie contre la maladie?

J'ai souvent entendu les gens me dire, et on me le dit encore aujourd'hui, que j'étais forte et courageuse. Qu'ils trouvaient ça beau de me voir avancer malgré les infections et la fatigue. Que c'était quelque chose d'être encore debout après tout ce que j'avais passé au travers. Peut-être une partie de moi acceptait mal les compliments, mais je ne me sentais pas plus forte ou plus courageuse qu'une autre. Je ne me suis jamais sentie comme ça, en fait. Ça amenait même parfois chez moi un certain agacement d'entendre ces mots-là. Pas que je n'apprécie pas les encouragements, mais pour moi, ça n'a jamais été du courage.

Je n'ai jamais eu le choix. Non, c'est faux, je m'exprime mal; je n'ai jamais pensé que j'avais un autre choix. Mais oui, bien sûr, il y a eu des journées, des tas de journées, où je voulais arrêter d'être épuisée, d'avoir mal, de tousser comme une perdue. Des journées où je n'en pouvais plus du tout. On en a tous des journées infernales. Mais jamais je n'ai voulu mourir. Je voulais vivre jusqu'au bout, en me disant qu'au moins, j'aurais tout essayé.

Alors, quand on m'a parlé de greffe pour la première fois, oui, j'ai eu peur. Ça m'a tombé dessus comme une tonne de briques. Parce que je ne pouvais pas croire que c'était vers ce chemin-là que m'entraînait ma vie. Que j'étais déjà rendue au dernier des recours. Que j'avais utilisé toutes mes armes. J'ai pris les petites brochures et j'ai lu les statistiques. Je n'ai pas hésité bien longtemps. Ça le disait, noir sur blanc, que j'avais des bonnes chances de vivre plus longtemps, en meilleure santé de surcroît! Des risques, il y en avait tous pleins, aussi. Mais de la vie, dans mon esprit, c'était encore plus.

Alors, j'ai dit oui. Par inconscience plus que par courage, selon moi. J'étais morte de trouille. Parce que je risquais d'y rester. Mais si je ne faisais rien, si je disais non à l'opération, j'y restais de toute façon d'ici 2 ans. Alors, j'ai dit oui. Pas par courage. Mais juste parce que c'était le choix logique dans ma tête.


Vous, à ma place, vous auriez choisi quoi?

dimanche 26 juin 2011

Retour en arrière (x2)

J'y suis retournée pour la deuxième fois en 2 semaines, lors du 5 à 7 organisé en l'honneur de la retraire de mon ancien directeur du deuxième cycle. Non mais, c'est qu'elle ne décolle plus celle-là! C'était beaucoup plus intimidant par contre, car des anciens de toutes les promotions y avaient été invités. Des anciens, pour la plupart, que je n'avais pas revus depuis presque 10 ans.

J'aime rarement me rendre à ce genre d'événement seule. Il me faut être accompagnée. Ça diminue mon angoisse de rester seule dans mon coin le nez dans mon verre de vin parce que je n'ose pas aller parler aux gens. J'avais tenté d'accrocher une amie qui est allée au secondaire avec moi, mais malheureusement son horaire de travail ne lui permettait pas d'être là à temps. Je me suis donc retroussée les manches et je me suis dit: "Viv, t'es capable de faire ça comme une grande fille. Vas-y donc pareil!". Ce que j'ai fait.

Après avoir choisi minutieusement ma tenue, m'être battue avec mes cheveux qui ont un sérieux quiproquo avec l'humidité dernièrement et avoir peaufiné mon maquillage, j'étais prête à partir. Sous la pluie, bien sûr. (Petit aparté: à chaque fois que je mets le pied dehors et qu'il annonce de la pluie, il se met à pleuvoir. Au-to-ma-ti-que-ment. Mère Nature a une dent contre moi, faut croire.)

Et j'ai revu ces anciens élèves, pas si nombreux que ça finalement. Et je me suis prise un verre de vin, mais je ne suis pas restée le nez dedans à me demander ce que je faisais là. Ce qui m'a fait sourire, c'est que ça reste un cliché digne des films américains pour adolescents, ces rencontres-là. Tout le monde est bien content de se revoir et se parle du bon vieux temps, comme si on avait tous été les meilleurs amis du monde. Ce qui n'était clairement pas le cas il y a 10 ans. J'étais contente de voir ce que les uns et les autres sont devenus, pas de doute là-dessus. Mais il m'est resté cette impression de fake, cet arrière-goût de fausse sincérité. Encore les apparences. Ou bien est-ce juste moi qui vois de la mauvaise foi partout ces temps-ci...

Ça serait difficile de prétendre le contraire. C'est bien beau dire, "Hey, je te suis tout le temps sur Facebook!", mais ce n'est pas parce que tu le fais que tu sais vraiment ce que je suis devenue. Si tu avais vraiment voulu te tenir au courant, tu te serais organisé en conséquence.

Pas que je n'ai pas apprécié la rencontre. La curiosité l'emporte toujours dans ces moments-là, on pose mille questions, on observe beaucoup. Certains dont on n'imaginait pas vraiment le potentiel ont percé dans leur métier et d'autres ont bien embelli! C'est tout de même intéressant, et je suis partie de là avec un petit sourire aux lèvres. Au moins, on se souvenait de moi.


"10 ans depuis qu'on a gradué, tu te rends compte! Il faut penser à notre vraie réunion des anciens. Tu vas m'aider?"

Mais oui. Avec plaisir. Tu m'écriras sur Facebook!

mardi 21 juin 2011

On fait tous du show business

Ça me fait toujours rire un peu de voir les réponses des stars quand on leur demande quel est leur plus gros défaut. "Oh, je suis pas très ponctuelle! Je suis peut-être un peu contrôlante aussi..."

Ouf, pas très ponctuelle, c'est vraiment un monstre cette fille-là! Quel calvaire elle doit faire vivre à son entourage! Quand est-ce qu'on va entendre les vraies affaires? Vous savez, dans le genre, "je suis la pire des égoïstes", "je néglige mes enfants à cause de mon travail" ou encore "je suis une infidèle chronique" (remarquez qu'il y a certaines vedettes qui l'ont déjà admis...).

Qui avoue ce genre de choses publiquement? Et même dans la vie de tous les jours, chez le "petit peuple", entre nous, qui va oser dire à sa meilleure amie, "hey, moi là, dans la vie, je suis rien qu'une maudite bitch!" ?

L'apparence, la réputation, le faux. Préserver son image. C'est important quand on fait du show business, mais ça l'est également dans des situations plus terre-à-terre. En famille, entres amis, avec les collègues de bureau où le mémèrage de bas étage peut être très fort. Paraître à son meilleur tout le temps, en toutes circonstances. Je ne dis pas que moi-même j'irais révéler mes pires démons aux autres, mais des fois, un peu d'authenticité, ça ne ferait pas de mal à personne. Après tout, la perfection n'est pas de ce monde. Alors, pourquoi prétendre le contraire?

vendredi 17 juin 2011

Retour en arrière

Je suis entrée par la porte principale, en passant parmi les tables de pique-nique de la cour et en regardant les élèves qui dînaient tranquillement au soleil. Dès que j'ai mis le pied dans le corridor, mon ancien directeur du deuxième cycle m'a aperçu et est venu me plaquer 2 gros becs sur les joues. Toujours aussi volubile et jovial, encore plus depuis qu'il a décidé de prendre sa retraite à la fin de l'année scolaire, après, si ma mémoire est bonne, 36 ans de loyaux services. Je me suis retrouvée à jaser dans son bureau, à attendre cet ancien professeur avec qui je m'en allais au Tutti Frutti.

Malgré le temps, le contact ne s'est jamais perdu entre ce prof si spécial et moi. Il était là au travers des tempêtes comme des grandes joies, et jamais il ne m'aurait lâché. Ce que la plupart de mes amies du secondaire ne seraient pas capables de prétendre. Même si on ne se voit pas très souvent, les sujets de conversation ne manquent pas quand on y arrive enfin. Il y a des ces personnes qui passent dans votre vie et qui ont une influence déterminante sur ce que vous êtes devenus. Sans lui, l'adolescente un peu trop franche et pas tout à fait bien dans sa peau n'a aucune idée de ce qu'elle serait devenue.

Sauf que d'être au niveau des salles de classe quand la cloche sonne et de me retrouver dans cette cacophonie d'étudiants, telle une bruyante nuée d'abeilles sortant de la ruche, m'a rappelé à quel point l'époque du secondaire ne me manque pas une miette. Je me suis revue dans ces couloirs, vers 15-16 ans, traînant mon sac à dos plein à craquer de livres et de cahiers, longeant les murs le plus rapidement possible pour me rendre à mon casier. Le plus vite j'étais sortie de là pour être assise dans l'autobus qui allait me ramener chez moi, le mieux je me portais. Parce que même si j'y ai vécu de beaux moments, vers la fin du parcours, il n'y a qu'à la maison où je me sentais enfin soulagée et en sécurité. Loin des regards mesquins et des rires méchants, des remarques dans mon dos et des pires bitcheries. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort paraît-il, et je sais que ma carapace est devenue beaucoup plus étanche à cause de cette expérience, mais bon Dieu que je m'en serais passée. Encore aujourd'hui, 10 ans plus tard, des flashs me reviennent et me font mal en dedans. Alors que tout ça fait partie du passé et devrait y rester. Mais certaines actions et paroles marquent plus que d'autres...

Je me surprends à penser parfois que la vie d'adulte est bien compliquée et que tout semblait plus simple en tant qu'ado. Mais la jeune femme sait fort bien qu'elle ne retournerait pas en arrière pour rien au monde.

lundi 13 juin 2011

Argent, quand tu nous tiens

J'ai toujours mille idées de choses que je voudrais acheter, mais jamais un sous.

J'ai un côté économe tout de même, je vérifie souvent le solde de mon compte bancaire, je me trouve des astuces pour sortir moins d'argent afin d'en avoir assez à la fin du mois pour vider ma carte de crédit. J'ai un bon crédit, je ne paye jamais de factures en retard et je rembourse ce qu'on me prête à la cenne près.

Mais je cours toujours après mes finances. Et je dépends toujours un peu des autres. De mes parents même si je n'habite plus vraiment chez eux, de mon homme parce que c'est dans sa maison que je vis maintenant. Malgré le fait que j'ai une vie sociale, une vie de couple... qui viennent avec des dépenses. La vie coûte cher, point.

Peut-être que j'ai trop de temps libre aussi, ce qui me permet de chercher à gauche et à droite des distractions moyennant de l'argent. Peut-être que je vis un peu trop au-dessus de mes moyens, aussi. Peut-être que j'en ai marre tout simplement d'être éternellement paumée.

dimanche 5 juin 2011

Liberté 55

Merci beaucoup pour vos encouragements à propos de mon concert de piano qui a eu lieu hier après-midi. À tous mes fans (c'est beau rêver!), j'annonce ma retraite précoce de la carrière de virtuose du piano.

Oui, je sais, c'est affligeant, mais dans la vie, il faut savoir choisir ses batailles et je pense que j'en ai de plus importantes à livrer que de combattre mon stress face aux touches noires et blanches. Paraît que c'est plus gratifiant de se concentrer sur ses forces, alors c'est ce que je ferai à l'avenir. Clairement, le piano n'en est pas une. Pas que je sois complètement pourrie. Pour une débutante, je crois que je me débrouille. Mais je ne ferai plus de concert. Je ne gère pas.

Les médicaments anti-rejets que je prends pour la greffe me cause des tremblements au niveau des mains, et ça augmente quand je suis nerveuse. Ça a été le cas hier. J'en tremblais tellement que je ne maîtrisais pas du tout ma pièce. J'ai réussi à passer au travers, mais j'ai accroché des touches que je n'accrochais jamais en répétitions et j'ai faussé à des endroits où je ne me pensais même pas être capable de fausser. J'ai eu une crise de Parkinson avancée, quoi.

J'aime jouer du piano. Mais pour moi. Quand personne ne me regarde et ne m'écoute. À la base, j'ai voulu prendre des cours parce que c'était un instrument qui m'avait toujours fasciné et que c'était un objectif que je voulais réaliser dans ma courte existence. Je l'ai fait. Je sais jouer des gammes, apprendre des morceaux et sacrer en masse quand je me trompe. Objectif réalisé.

Si j'ai à remonter sur une scène un jour, ce sera en utilisant ma voix. À moins que le Parkinson s'en empare aussi, ça devrait aller beaucoup mieux. C'est pour ça que l'humain a inventé les karaokés de toute façon.

Je voudrais remercier mon public, mon père, ma mère, mon homme, ma grosse baleine de chatte Carmen qui venait miauler à côté de mon clavier pendant mes pratiques, Dieu, le voisin d'en arrière qui est en train de nettoyer sa piscine et le voisin d'à côté qui joue de la guitare aussi bien que je joue du piano dans mes pires journées. Amen.

mardi 31 mai 2011

L'idée du siècle

"Pourquoi j'ai accepté de participer au concert, déjà?
- Tu voulais te lancer un beau défi personnel!"

Ah oui, c'est ça. Me lancer un défi personnel. J'en ai des bonnes idées comme ça, moi. Des défis, dans ma vie, j'en ai surmontés des tonnes. De l'anxiété, j'en ai affrontée aussi. Et ce n'était pas toujours de gaieté de cœur. Ça l'air que je trouvais ma vie trop tranquille ces temps-ci, j'avais besoin de me rajouter du stress supplémentaire.

J'ai été flûtiste pendant 4 ans dans l'harmonie de mon école secondaire. Juste de penser à faire partie d'un concert, en groupe, j'en faisais des ulcères d'estomac. En secondaire 4, je me suis lancée un défi personnel: faire un solo de flûte traversière au Concours des solistes du Québec, à Victoriaville. Une autre bonne idée. Devant les trois juges qui me dévisageaient, le souffle m'a manqué tellement je tremblais de panique. Je m'étais jurée de ne plus jamais jouer d'un instrument de musique seule devant un public.

Le seul instrument que je sais utiliser calmement est ma voix. Parce que je la maîtrise. Parce que c'est une valeur beaucoup plus sûre, qui m'a rarement fait défaut. En mettant le pied sur une scène pour chanter, tout mon trac disparaissait à l'époque. Je me sentais à ma place.

On est quoi, maintenant, 9 ans plus tard? Faut croire que la mémoire commence à me flancher, car je serai sur une scène (au théâtre de mon ancienne école secondaire, ironiquement) samedi à jouer, EN SOLO, du piano. Pour relever un défi personnel, alors que je ne gère vraiment pas mieux mon trac.


Une maudite bonne idée que j'ai eue.

lundi 30 mai 2011

Walking in the rain

Le décompte est terminé, les chèques ont été remis et nous avons marché. Sous la pluie et dans la bouette, mais nous étions bien présents!

La marche Destination Guérison a eu lieue hier et la section de Laval a réussi à ramasser 156 000$ pour Fibrose kystique Canada! Pour ma part, mon équipe a fait à peu près 1 436 beaux bidous! Pas mal tout de même. Un peu moins que l'an passé, mais l'essentiel, c'est d'avoir participé! (Je me sens comme si j'étais en train de faire un discours à des jeunes enfants...)

Petites anecdotes de l'après-midi:
- Je me suis achetée une belle bouteille d'eau réutilisable à l'effigie de la marche. Mon père, lui, portait fièrement la casquette.

- J'ai eu l'air un peu folle devant Stéphane Archambault, chanteur du groupe Mes Aïeux, en lui tendant frénétiquement un marqueur pour qu'il puisse décorer sa banderole avant le début de la marche. Ouais. Je suis comme ça, moi, j'aime rendre service à autrui (surtout quand autrui a une belle face de même!).

- Un capuchon d'imperméable, ça ne fait vraiment pas bien à tout le monde. Tout le monde étant moi. Au moins, je ne portais pas le poncho jaune avec Mickey Mouse dessus ramené de la Floride il y a de nombreuses années.

À l'année prochaine chers marcheurs!

vendredi 27 mai 2011

Ces hommes qui veulent refaire le monde

Mes amis, le sommet du G8 s'est officiellement tenu dans ma future chambre à coucher hier. Oubliez la France, c'est sur la rive-sud que ça se passait!

Je vous dresse le portrait: des gallons de peinture, un plafond et quatre murs, trois hommes. 

Par trois hommes, j'entends mon homme, son parrain et le beau-père. Trois hommes au même foutu caractère, qui ont des opinions bien arrêtées sur tous les sujets et qui ne s'entendent sur aucun sujet. Tout y est passé; de la politique aux séries éliminatoires, de la température au menu du midi chez St-Hubert, name it, you got it! Ah, ça a parlé de comment peinturer des murs aussi, quand il y avait des temps morts.

Je peux vous dire que vers une heure de l'après-midi, je cherchais désespérément mes bouchons pour les oreilles. Ou une raison pour m'enfuir de la maison. Ce n'était pas les options qui manquaient.

Au moins, j'ai des beaux murs bleus.

jeudi 26 mai 2011

Jeune innocence

La beauté de l'innocence des enfants, c'est qu'ils n'ont aucun filtre. Ce qui en résulte souvent en un amour inconditionnel et des petites confidences entre deux poussées sur une balançoire. Sa mère nous regardait avec un petit sourire en coin, alors que la fillette me parlait de sa tante "qui se cherche toujours des amoureux" et qu'elle aurait aimé mieux avoir une petite sœur plutôt qu'un petit frère, parce que pour l'instant, elle est la seule fille dans la famille.

En revenant m'asseoir avec mon amie, elle m'a demandé quels secrets de famille m'avait été révélés. J'ai simplement souri. Il ne faut pas trahir la confiance qu'un enfant nous a donnée librement.

jeudi 19 mai 2011

Cas d'inconscience

Déjà que ça se promène en BMW et que ça coupe tout le monde sur le boulevard, il faut qu'en plus, ça jette ses cochonneries par la fenêtre! Aucun respect pour les gens et encore moins pour l'environnement.

Il paraît que c'est mieux de ne pas souhaiter de malheurs aux autres, au cas où ça nous retomberait sur le nez. Mais des fois, c'est bien difficile de se retenir...

lundi 16 mai 2011

Partir quelque part pour partir

Partir. S'expatrier. Quelles sont les raisons qui nous poussent à tout laisser derrière soi pour recommencer ailleurs?

Un ami de mon homme s'est mis dans la tête de partir en Nouvelle-Calédonie pour un, deux ans, voire plus. Pour travailler pour une compagnie dont le nom m'échappe. Ladite compagnie paye toutes les dépenses concernant le transport aérien, le logement et évidemment, le salaire. Pour toute la famille. C'est dans le contrat. Alors, il en parle de plus à plus à sa blonde, enceinte jusqu'aux oreilles de leur deuxième garçon. Au début, il visait simplement l'Alberta pour l'industrie pétrolière. Déjà, elle était très réticente. Je n'imagine pas sa réaction maintenant qu'il a déplacé la destination vers l'océan Indien.

Un gars avec qui il travaille l'a déjà fait pendant deux ans et il a adoré. Parce qu'il a pu visiter l'Australie et la Nouvelle-Zélande autant qu'il a voulu. Sa blonde l'a suivi. Ce n'est pas tant pour faire de l'argent, parce que paraît-il que tout est dispendieux là-bas, puisque c'est à l'autre bout du monde, sur une petite île. L'attrait est donc pour l'aventure, l'expérience et le dépaysement. Vivre sur une île paradisiaque, française de surplus, où la température est clémente, où le sable vous réchauffe les orteils et où il ne vous neige jamais sur le coco. Cependant, les femmes qui suivent leurs chums ou maris ne peuvent pas travailler une fois déménagées sur cette île. Seuls les hommes employés par la compagnie ont le droit de le faire. Elles restent donc à la maison avec les enfants. Au lieu d'aller prendre une marche jusqu'au parc, elles le font sur la plage, à construire des châteaux avec du vrai sable blanc, pas un truc semi-dur à l'air louche où tous les chiens du voisinage font leurs petits besoins dedans.

Mon homme me racontait ça hier soir, en zieutant une partie de hockey à la télé. Je l'ai laissé parler... puis je lui ai demandé s'il m'en parlait parce que c'était quelque chose qui pouvait l'intéresser aussi. Non, fut la réponse. Pour pleins de raisons. Entre autres parce qu'il n'y a sûrement pas de clinique de fibrose kystique en Nouvelle-Calédonie. Vérification faite, les plus proches sont en Australie. J'ai dit, "Irais-tu sans moi?". "Non." Je me dis que c'est bon signe. Aussi parce qu'il ne pourrait pas regarder ses Canadiens chéris se faire planter en séries. Et l'ennui de sa patrie, de ses amis, de sa famille.

"Mais imagine vivre dans un paradis comme ça!" qu'il a quand même rajouté. J'imagine, mon amour, j'imagine. Moi qui déteste l'hiver, je peux très bien l'imaginer! Mais je pense qu'au bout d'un mois, je virerais folle d'ennui. Je ne travaille déjà pas ici, alors que j'ai des loisirs et un bon entourage, je n'ose même pas penser à quoi ça pourrait ressembler à l'autre bout de la planète.

Voyager pour découvrir de nouveaux coins de pays, aucun problème. J'aime beaucoup. Je suis même très heureuse de savoir qu'il y a des tonnes de cliniques de fibrose kystique en Australie. Mais m'exiler pour plusieurs années aussi loin, pas sûre pantoute.

Si ce n'est pas pour l'argent, pourquoi veut-il tant partir cet ami? Simplement pour partir? Pour changer de routine? Ou pour voir si la vie ne serait pas meilleure ailleurs? Pour voir si le gazon ne serait pas plus vert dans la cour du voisin... du voisin qui habite très loin.

vendredi 13 mai 2011

Femme de maison... not!

Je pense que je ne suis pas faite pour tenir une maison en ordre.

Je déteste faire la vaisselle et le ménage (aspirateur et époussetage inclus). S'occuper des plates-bandes, je trouve ça forçant et salissant, sans parler de toutes les bibites qui grouillent dans la terre quand tu t'acharnes à arracher des pissenlits (qui poussent partout sur le terrain, maudite affaire!). Je panique quand je trouve quelques fourmis sur le plancher du sous-sol, alors que tout ce que j'ai à faire, c'est de mettre du poush-poush Raid pour les tuer.

Mais comme mon homme n'a pas peur de se salir les mains et d'entretenir la maison, je me sens mal de rester à me faire bronzer alors qu'il passe la tondeuse, sacre après les pissenlits et part la piscine. Alors, pour passer par-dessus mon côté princesse, j'enfile mes gants de jardinage roses et je me mets à genou dans la plate-bandes, histoire qu'on soit deux à blasphémer sur les mauvaises herbes.

C'est qui l'imbécile qui a inventé ça, des plantes inutiles, que j'aille lui exprimer ma façon de pensée???

dimanche 8 mai 2011

Le coeur d'une maman

Je ne suis pas encore officiellement déménagée, mais ça m'a fait tout drôle d'arriver chez mes parents comme de la visite bien normale pour le brunch de la fête des Mères. Mon oncle était déjà là, assis dans la cuisine, et je suis rentrée tout bonnement, sans sonner.

Ma mère de s'exclamer, "Voyons, je me demandais qui est-ce qui rentrait de même sans s'annoncer!". Moi de répondre, "C'est encore chez nous à ce que je sache!".

Je sais bien que ça sera toujours un peu mon chez-moi, parce que c'est dans cette maison que j'ai grandi et où on a tout vécu ensemble mes parents et moi, mais malgré tout, malgré mon grand besoin de liberté et de vivre ma vie à l'âge vénérable que j'ai atteint (je parle comme si j'avais 40 ans...), ça va me faire un petit pincement au cœur quand toutes mes bébelles vont être emballées dans des boîtes en carton et que tous mes vêtements vont élire domicile dans un autre garde-robe.

C'est ça, vieillir, j'imagine. Des fois, je me demande si je suis assez mature pour ça. Je continue d'appeler ma mère comme une adolescente surexcitée quand je reviens du centre d'achats avec des sacs pleins de belles trouvailles pour tout lui décrire en détail. Quand je me chicane avec mon homme, je lui envois des messages texte de boudin d'enfant gâtée pourrie. Et quand j'ai mal au ventre, même si mon homme est à mes côtés, je souhaite secrètement que ce soit ma maman qui soit là pour prendre soin de moi et me flatter les cheveux pour faire partir la douleur.

Cette même maman qui n'a jamais été d'une grande patience, surtout quand elle manque de sommeil, mais qui a tenu ma main à 3 heures du matin dans une sombre chambre d'hôpital parce que j'étais trop angoissée pour dormir après ma greffe. J'avais si mal et les narcotiques me faisaient halluciner, et je me réveillais en sursaut et en sueurs à tout bout-de-champ. Je voulais lui dire de retourner se coucher sur l'inconfortable civière fournie par le personnel, mais en même temps, je m'agrippais de toutes mes forces à cette présence rassurante. Et puis, je me ressaisissais et j'affirmais bravement que ça allait mieux et qu'il fallait toutes les deux dormir. J'ai fixé longuement l'horloge accrochée au mur en face de moi, à compter les minutes, en espérant que Morphée serait clémente et viendrait elle aussi me prendre dans ses bras pour quelques heures. Mais elle ne venait pas souvent. Mais ce n'était pas si grave que ça, au fond, parce que ma mère était là.

Mon père m'a dit un jour que tu étais comme une féroce lionne, prête à tout pour protéger ses petits. Et il avait tellement raison. Grâce à toi, les méchants monstres ne rôdaient jamais bien longtemps autour du petit lionceau. Je veux simplement te dire merci Maman, pour tout ce que tu as fait pour moi. Je t'aime.

samedi 7 mai 2011

Thérapie de couple

Je dis souvent que j'attire les confidences des autres, un peu malgré moi. Pas que je n'aime pas écouter ce que les gens ont à dire, ou ce qu'ils vivent, au contraire, mais je ne cherche pas non plus à tout savoir de mon entourage (ou de simples connaissances). Je ne suis pas fouineuse dans l'âme; si une personne sent le besoin de parler de ses problèmes, qu'elle le fasse librement et je tendrai certainement l'oreille, mais jamais je ne forcerai quoi que ce soit. Je déteste me faire tirer les vers du nez, alors je ne vais pas faire la même chose aux autres.

Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi le métier de travailleuse sociale, je suppose. Pour être en contact avec les gens, avec leurs joies, leurs peines, leurs angoisses, et les aider du mieux que je peux à émerger de leur souffrance. Quand je ne suis pas en classe ou en stage ou bénévole, j'écoute plus que je ne conseille. Bon, parfois, j'avoue que j'ai sûrement des petites déformations professionnelles, mais on ne peut pas être parfait.

Sauf qu'il y a des situations plus délicates que d'autres. Où je n'ai définitivement rien fait pour attirer ladite confidence, mais que clairement, la personne se sent très à l'aise de me parler de ses problèmes de couple. Ça m'a fait de la peine quand elle m'a dit qu'elle n'avait pas d'amie à qui en parler. Elle a eu un bébé à un âge plutôt jeune, ce qui l'a progressivement coupé de son réseau social, sauf sa famille bien sûr. Je me sens quand même privilégiée qu'elle me fasse confiance, mais d'un autre côté, c'est délicat parce que c'est la blonde d'un très bon ami de mon homme. Qui n'est pas un ange, malgré le fait que ce n'est pas un mauvais gars non plus. Ils ont chacun leurs torts, mais c'est difficile de ne pas prendre pour le bord de la blonde. Et des fois, je ne sais juste pas quoi lui répondre, par peur de dire la mauvaise chose, ou d'influencer ses décisions, ou de simplement avoir l'air de "basher" sur le gars. Je ne voudrais pas me mettre dans une situation malaisante face à mon homme, même s'il sait très bien que son ami a une personnalité assez particulière.

Quelle est la limite à ne pas dépasser dans ces moments-là? Jusqu'où peut aller la confidence quand on est impliqué auprès des deux personnes concernées? Je ne peux pas simplement leur dresser un plan et appliquer des stratégies d'intervention, ils ne sont pas des clients, mais bien des amis. Je ne veux pas non plus me retrouver prise entre eux. Mais je me sens vraiment comme une thérapeute en ce moment, et ce n'est pas très confortable.

mercredi 4 mai 2011

Constatation # 5

Quand je vois un nid-de-poule au loin sur la route, et que je n'ai pas le choix de rouler dedans, je ferme les yeux fort fort. Automatiquement. Comme si ça allait empêcher Petite Mazda de fendre en deux en accusant le choc.


Oui oui, je sais, conduire les yeux fermés = très mauvaise idée. Mais ça ne dure qu'une fraction de seconde, je vous le jure!

mardi 3 mai 2011

C'est ça qui est ça

Que dire des élections quand tout semble déjà avoir été dit par les autres?

Alors, mon unique commentaire sera: je n'ai jamais voté pour ça!

En souhaitant que les quatre prochaines années ne seront pas trop pénibles pour le Québec...

lundi 2 mai 2011

Donnez généreusement

Je persévère à chaque année, mais ça me décourage toujours un peu plus.

C'est dur d'organiser des levées de fonds et de faire participer les gens à une cause. Peut-être parce qu'il y a trop de bonnes causes auxquelles donner, peut-être parce que les gens ne veulent juste pas se mobiliser, je ne sais trop.

Il reste un mois avant la marche Destination Guérison, au profit de Fibrose kystique Canada, et en tant que capitaine d'une équipe pour la troisième année (non-consécutive, car j'ai dû prendre une pause lors de mon attente de greffe), j'ai beau tenté de motiver les troupes, ça ne répond pas fort fort. Surtout des membres de ma famille, mon homme, quelques amis qui reviennent des années passées, mais pas vraiment de sang neuf. Je ramasse toujours un petit montant raisonnable, mais ça me laisse avec l'impression de ne pas en avoir fait assez.

Mais qu'est-ce que je pourrais faire de plus, justement? Je ne suis pas une très grande leader de nature... Je ne veux pas tordre le bras des gens non plus. On se fait toujours achaler de tous bords tous côtés pour donner par-ci par-là, alors j'imagine qu'on en arrive à ne plus savoir où donner de la tête. Ou juste avec l'envie qu'on nous fiche la paix. Mais ça reste important malgré tout de donner à son prochain! On pourrait tous avoir besoin de ce petit coup de main un jour, de ces investissements dans la recherche pour une maladie en particulier. Raison de plus pour continuer la sensibilisation!

Je me disais qu'avec l'aide des médias sociaux tels que Facebook, ça me donnerait une visibilité de plus, je pourrais accrocher l'attention de tous mes contacts. Mais je n'ai pas vu un grand changement. Oh well. Au moins, j'aurai fait ma part.

dimanche 1 mai 2011

Sur mon petit nuage

Mon petit doigt m'a dit ce matin, en ouvrant la porte pour recevoir un immense bouquet de fleurs, qu'il y en avait un qui avait des choses à se faire pardonner. Sur la petite carte: "Bon 1 an mon amour. Je t'aime à la folie. Ton chéri xxx".

Je me suis ensuite rendue compte qu'on n'avait pas de vase, alors après le déjeuner, je suis allée chez le fleuriste en acheter un. Des cyclistes partout, une crèmerie pleine à craquer, et des belles fleurs qui embaument toute la maison en revenant. Une trempette dans le spa comme si on était en plein mois de juillet, et après, l'amour. Tout plein d'amour...

Ce qui avait très mal commencé il y a cinq jours s'est finalement très bien terminé. On a eu un avant-goût de l'été pour célébrer.

Et oui, on est finalement allé souper. Samedi soir. Petite victoire personnelle.