mardi 26 février 2013

Passer sa vie à courir

Je suis souvent prise par la nostalgie. J'ai une tendance à regarder beaucoup vers l'arrière et peu vers l'avant. Ce qui fait aussi que j'ai de la difficulté à vivre dans le moment présent. Seize the moment, qu'on dit en anglais. Je ne sais pas comment l'appliquer, malheureusement. 

Je voudrais pourtant être fière de ce qui se passe dans mon présent, ces derniers mois. Mon stage avance, je m'approche de plus en plus de l'obtention de mon bacc, ce que je désire depuis longtemps. Les débuts ont été un peu tout croche, mais en fin de compte, ce n'est pas si mal. Pourtant, je ne fais que rêver aux vacances d'été, où je pourrai me reposer et penser à peut-être me réorienter dans autre chose. Il me reste 2 mois et demi et je compte les jours, en me disant, en souhaitant très fort, que ce sera mieux après.

Est-ce que je vais passer toute ma vie à courir après quelque chose de mieux? Je ne sais même pas ce que c'est, ce "mieux".

Quand j'ai une crise du genre, je regarde mon profil Facebook. Pour ce qu'était ma vie, avant. Juste après ma greffe, où je croyais que tout était possible, où je me sentais belle, sûre de moi, en vie. Amoureuse et aimée en retour. Je faisais tout ce que j'avais envie, sans avoir peur, sans me poser de questions. J'étais bien, sereine. J'avais l'impression que ma vie s'en allait quelque part, pour une fois.

J'avais un nouveau réseau d'amis, je me sentais entourée. Maintenant, je me sens seule. Très seule. Et j'ai peur de tout.

Je fais des efforts, pourtant, pour essayer de me dépasser, de confronter mes peurs et gérer mes angoisses. Je lis des livres du genre Tremblez mais osez!, pour changer ma vision négative de la vie en vision positive. Mais je ne retiens pas grand-chose de mes lectures et ça me désespère (je pense que j'ai un déficit de l'attention. Mais ça, c'est une autre histoire...). Je fais preuve de bonne volonté, vous devez me croire. Mais j'en reviens toujours au même constat: mon problème, c'est que je ne suis pas heureuse seule et je ne sais pas comment changer ça.

C'est d'autant plus désespérant.

jeudi 21 février 2013

Plate, plate, plate

C'est la semaine de relâche à l'université, la semaine prochaine.

Il me semble que quand j'étais plus jeune, mes semaines de relâche se remplissaient dans le temps de le dire, dix mille projets à gauche et à droite, aller chez l'un et chez l'autre, du magasinage à n'en plus finir, des tonnes de films à voir...

Là, je regarde mon agenda et tout ce qu'il y a l'horaire, c'est un rendez-vous chez la coiffeuse. Ouin. Je suis rendue plate, faut croire.

Pourtant, je suis extrêmement reconnaissante d'avoir cette semaine de congé, cette session-ci. À cause de la grève étudiante de l'hiver passé, pour tout rattraper, il a fallu faire la coupe à blanc dans les congés de l'automne. Ça a énormément paru. Tout le monde avait un peu la langue à terre rendu en décembre. Mais j'ai envie de rien faire. De dormir toute la semaine, de faire le parasite sur le divan à éplucher des séries télé, de porter du linge mou, de ne même pas prendre la peine de me coiffer. Tsé, plate de même.   

Est-ce que c'est ça, vieillir?

vendredi 15 février 2013

Ce soir, je prends 5 lbs

La St-Valentin a passé et je ne m'en suis même pas aperçue. C'est assez incroyable, alors que j'anticipais cette date, n'ayant pas trop envie de me remémorer ma première St-Valentin avec mon ex. Mais oui, je sais, c'est une fête commerciale, inutile, quétaine à l'os, mais je suis quétaine à l'os, je ne peux rien y faire! J'aime ça, moi, recevoir un beau bouquet de fleurs ou une boîte de chocolats! C'est une excuse de plus pour pouvoir se coller contre son amoureux devant un bon film. Y a pas de mal à ça, il me semble!

Tout ça pour dire que j'ai été bien occupée en stage en ce fatidique 14 février, ce qui m'a permis de ne pas trop penser. Et puis, en redevenant célibataire, mon père a repris sa place de Papa-poule-qui-gâte-sa-fille-à-la-St-Valentin. Il a toujours fait ça. D'aussi loin que je me souvienne. J'ai eu de longues années de célibat et à chaque année, j'ai reçu fleurs, chocolats, toutous... Une année, j'étais hospitalisée le jour de l'Amour et il m'avait acheté une petite plante. J'en ai pris soin tout le temps que j'y ai été. De belles petites fleurs roses y ont poussé. Ça mettait de la vie dans cette chambre un peu triste, et dans mon existence par la même occasion...

Tout ça pour dire que.. je l'ai eu mon chocolat! Merci Papa!

mercredi 6 février 2013

Aider son prochain... et soi-même

"Il y a beaucoup de monde chez les intervenants sociaux qui auraient besoin d'aide."

Ce n'est que trop vrai. On entend souvent dire, dans les cours du bacc entre autres, que beaucoup de personnes qui choisissent la voie de l'intervention sociale le font parce qu'elles veulent trouver une façon de régler leurs bibites intérieures par la même occasion. Je ne peux pas nier qu'une des raisons qui m'a poussé à aller en travail social réside dans le fait que j'ai vécu beaucoup d'épreuves sur le plan personnel et que la notion d'aide sonnait une cloche en moi.

Parfois, je me demande comment je peux réussir à aider les autres quand je ne réussis même pas à m'aider moi-même.

lundi 4 février 2013

Regarder passer le train

Ça fait 8 ans que je fais mon bacc en travail social. J'en ai déjà parlé.

En 8 ans, j'en ai vu passer des cohortes d'étudiants. Dans la plupart d'entre elles, je n'avais jamais vraiment l'impression de m'y sentir complètement à l'aise. Il y avait quelques personnes dans chacune d'elle avec qui je m'entendais assez bien, mais sans pouvoir tout à fait dire que j'avais lié des amitiés du tonnerre. Il faut dire que je n'ai jamais fait de sessions à temps plein, sauf en première année. Et même là, la seule vraie amie qui m'en est restée a changé de programme l'année suivante. Et une autre à qui je ne parle plus beaucoup aujourd'hui, malheureusement. Ensuite, je regardais défiler étudiant après étudiant, sans trop m'attacher, sans en avoir vraiment envie, probablement. C'est vrai que je me suis quand même presque fait un chum dans tout ça. Mais rien de vraiment durable.

Je me suis souvent demandée si c'est moi qui ne voulais juste pas se mélanger aux autres. Pourtant, je me considère comme une fille assez sociable, qui n'a jamais eu de difficulté à se faire des amis. Mais en vieillissant, on dirait que cette facilité à créer des liens avec les autres s'effrite peu à peu. Comme si quand on est plus jeune, ça se fait tout seul. Plus tard, l'innocence, l'insouciance, la naïveté de nos jeunes années nous a quittés et on fait moins confiance. Dans mon cas, c'est ce que je constate, en tout cas. M'ouvrir à l'autre implique de dévoiler tant de choses sur moi dont je n'ai pas nécessairement envie de parler, d'expliquer. Parce que je l'ai expliqué tant de fois déjà. Parce que je suis bien dans mon petit monde, dans mon petit quotidien confortable. Parce que la dernière fois que je me suis vraiment ouverte à quelqu'un, sans rien cacher, j'ai été trahie.

Pourtant, cette année, alors qu'il reste 3 mois à toute cette aventure, quand je suis en classe et que je regarde cette belle gang d'étudiants, je me dis que c'est cette cohorte-là que j'aurais aimé suivre pendant 3 ans consécutifs. Je m'y retrouve. Pour une fois.

vendredi 1 février 2013

Bravo, championne!

Il y a de ces semaines qui sont ponctuées de grands dépassements personnels. Je ne suis pas du genre à me donner des tapes dans le dos souvent, mais je suis quand même capable de reconnaître quand je fais un (ou plusieurs) bon coup. Faut en profiter pendant que ça passe. Même s'il y a toujours quelqu'un pour te servir un commentaire pour te péter ta balloune, j'ai laissé ça glisser sur moi comme l'eau qui coule sur le dos d'un canard.

Ben fière, la filleIl fallait que je vous le dise.