mercredi 30 novembre 2011

Prisonnière

Je me demande bien comment je faisais, avant la greffe, quand j'ai dû arrêter d'aller à l'université et de sortir de chez moi parce que c'était devenu trop épuisant. Je ne pouvais plus prendre le métro, mauvaise ventilation dans les wagons oblige, et marcher jusqu'à l'arrêt d'autobus me vidait de toute mon énergie. Bref, j'étais encabanée chez nous et je passais mes journées scotchée devant l'écran de mon ordinateur, ou encore je me tapais des séries télé. Je ne faisais que cela. Des fois, quand l'envie de faire le lézard sur le divan était moins forte, je me forçais à faire 15 minutes de tapis roulant, juste pour me donner bonne conscience. Je n'avais envie de rien, et je ne pouvais rien faire, de toute façon.

Peut-être étais-je résignée, en attente de poumons ou de la mort, je ne sais trop. Je n'avais pas envie de faire d'efforts, j'avais fait le deuil de ma vie sociale et active, donc ça ne me dérangeait plus vraiment. Je passais mes journées toute seule et je m'en foutais. Je m'ennuyais souvent, mais j'endurais bien la solitude.

Honnêtement, je ne sais pas comment je faisais. Maintenant, je passe une journée toute seule à la maison et je me cherche toujours quelque à faire. Ce que je pourrais faire, je me dis que jamais ça ne passera le temps assez vite. Mon homme a hâte de me revoir chez lui, sauf que je ne me sens pas prête. Parce que je serai seule bien souvent, lui au travail à se donner pendant ces longues heures. La situation sera la même qu'elle l'est en ce moment, sauf que je serai définitivement seule. À ne pas pouvoir aller à l'épicerie par moi-même, à aller faire un tour au centre commercial, à sortir dehors faire une promenade. Je n'ai pas peur de rester seule. Je sais gérer. Mais c'est le temps qui s'écoule goutte à goutte qui me fait peur.

Parce que j'ai connu mieux. J'ai connu la vraie vie. Vie que j'avais arrêté d'espérer. Et même si dans quelques mois, peut-être que toute cette frustration ne sera qu'un mauvais souvenir, j'ai l'impression que je ne vois pas le bout du tunnel. Au moins, avant la greffe, je pouvais conduire ma voiture.

Je ne veux pas dire non à mon homme. Moi aussi, j'ai hâte de retrouver notre petite vie à deux. Mais je me sens tellement prisonnière de moi-même. J'ai peur que sa maison devienne ma prison...

mercredi 23 novembre 2011

C'est l'hiver, c'est l'hiver, c'est l'hiver!

Bon, ça y est, ce matin a commencé ma saison officielle de chialage! (quoiqu'elle a sûrement débuté longtemps avant l'hiver, cette année...) Première neige égal premier ronchonnement hivernal et début de l'hibernation.

On voit dans les émissions de télé les gens qui s'émerveillent de la première neige qui tombe, en petits flocons épars, les yeux remplis de ravissement, comme s'ils n'avaient jamais vu ça de leur vie. C'est beau pendant 3 secondes, jusqu'à ce que tu réalises que ce n'est que le premier centimètre d'une centaine (minimum) d'autres pour les 4 prochains mois. Et que lors des jours où il fait plus chaud à l'extérieur, cette masse froide et collante va se transformer en "slush" sale et grise. Que de réjouissances!

Il ne faut pas oublier non plus les plaques de glace sur la route, les bancs de neige de 5 pieds de haut, la pluie verglaçante, le vent glacial... J'haïs l'hiver, est-ce que ça paraît?

J'haïs l'hiver plus particulièrement parce que ça me terrifie de conduire ma voiture sur nos belles routes enneigées. J'ai beau me parler, prendre des grandes respirations, me dire que je suis une bonne conductrice, mais il n'y a rien à faire. Ça me stresse littéralement. La peur incontrôlable de déraper et de prendre le champ, d'accrocher l'auto du voisin qui est stationné sur le bord de la rue quand je passe par là, tentant de faire mon stop. Vous me direz, si tu as seulement un petit accrochage, ce n'est pas plus grave que ça, c'est juste de la tôle. Vrai. Mais c'est un accident quand même. Et puis, même lorsque c'est quelqu'un d'autre que moi qui conduit, par exemple dans une tempête de neige, j'ai tendance à aggriper un peu plus fort que d'habitude la poignée de ma portière. Je me compte quand même chanceuse d'avoir un amoureux qui peut me conduire partout où j'ai envie d'aller.

Je me vois très bien, dans mes vieux jours, devenir une "Snowbird" et déménager en Floride pendant l'hiver. Ouais, monter mon sapin de Noël en regardant le soleil se coucher sur une plage de Miami, c'est beaucoup plus mon style.

Bon hiver!

lundi 21 novembre 2011

À un cheveu de...

Comment on fait pour ne pas se soucier des apparences? Pour se foutre de ce que les autres peuvent bien voir ou penser, quand nous-mêmes on ne fait qu'obséder sur ça?

J'ai beau me répéter que mon entourage n'en a rien à faire de ce que j'ai l'air, que je reste la même personne, que j'ai la même personnalité même si de l'extérieur, il y a des trucs qui changent, moi tout ce que je vois, c'est ÇA.

C'est quoi, ÇA? Mes cheveux!!!

Je suis à veille de devenir chauve. J'en perds des tonnes par jour. Encore plus après le lavage. Déjà que je n'en avais pas épais, ce qui me sauve pour l'instant est le fait que j'en avais beaucoup. Je sais bien que ça va revenir, que cette perte de cheveux intense est causée par ce que j'ai vécu, le stress, la grosse poussée de fièvre, d'être plongée dans un sommeil artificiel. Je connais les causes. Et je sais que la repousse fera que j'aurai de plus beaux cheveux encore. Mais en attendant, ça ne repousse pas, ça ne fait que chuter.

J’essaie tant bien que mal de me convaincre que ce n'est pas la fin du monde, que je n'ai pas eu des traitements de chimiothérapie, donc que mes cheveux ne sont pas tous morts, mais je n'ai pas envie d'affronter le regard des autres. Je ne veux pas avoir de trous dans la tête. Je ne veux pas devoir me couper les cheveux ultra courts. Je ne veux pas avoir à m'acheter une perruque.

Je veux la paix, bon. Je veux que la vie reprenne son cours et que mon système se remette à fonctionner normalement. Je veux qu'on me baisse mes médicaments pour que je retrouve un taux d'hormones normal qui stabilisera mes émotions. Je n'en peux plus d'être toujours à fleur de peau, d'avoir toujours envie de pleurer, d'angoisser pour rien. Je veux arrêter d'avoir peur. Je veux je veux je veux.

J'exige beaucoup, je sais. Mais là, la madame en a son voyage.

mercredi 16 novembre 2011

Une vraie Maman Dion!

J'ai découvert un certain amour pour la cuisine lorsque je me suis mise à passer de plus en plus de temps chez mon homme, qui ne cuisine pas du tout, sauf l'excellent (on va dire) Kraft Diner et les merveilleuses saucisses enrobées dans de la pâte plantées sur un bâton (pour ne pas dire Pogos). J'ai donc entrepris la tâche des repas et des lunchs, et ce qui me semblait quelque chose de long et désagréable à faire est devenu un vrai plaisir. J'ai toujours admiré les talents culinaires de ma mère, qui prépare des petits plats simples mais si savoureux. Rien n'égale sa lasagne ou la bonne odeur de sa sauce à spaghetti. Je ne pensais pas qu'un jour, j'allais être capable de reproduire la même chose dans ma cuisine et lorsque je l'ai fait pour la première fois, j'étais quelque peu nerveuse. Je ne voulais pas "scrapper" les belles recettes de mon enfance.

Je me surprends un peu plus à tous les jours de réussir de nouvelles recettes et d'avoir envie de les refaire. Ça goûte presque pareil! Parce que, bien sûr, ça ne goûtera jamais aussi bon que la bouffe de Maman.

Mais j'avoue que je me suis surpassée hier soir, en compagnie d'une amie, en essayant de faire pour la première fois un risotto aux champignons. J'avais toujours voulu en faire, mais je croyais que ça allait être fort compliqué, et quoi de plus démoralisant que de manquer un classique italien! La simplicité même, mes amis, je vous le dis! Le goûteur par excellence, c'est-à-dire mon père, a fait le test et a approuvé tout de suite. On s'est régalé!

Ce n'est pas mon genre, mais je vous mets la recette, histoire que vous vous léchiez les babines vous aussi!

Risotto aux champignons

1 litre (4 tasses) de champignons variés, tranchés grossièrement
60 ml (1/4 de tasse) d'huile d'olive
125 ml (1/2 de tasse) d'échalotes françaises
60 ml (1/4 de tasse) de beurre
375 ml (1 1/2 tasse) de riz arborio
125 ml (1/2 de tasse) de vin blanc
1 litre (4 tasses) de bouillon de poulet, chaud
180 ml (3/4 de tasse) de parmigiano reggiano, râpé
Quelques gouttes d'huile de truffe (facultatif)
Sel de mer et poivre du moulin
Coupeaux de parmiagiano reggiano


1. Dans une casserole, sauter les champignons dans l’huile. Saler et poivrer. Réserver.


2. Dans la même casserole, dorer les échalotes dans le beurre. Ajouter le riz et cuire 1 minute à feu moyen-élevé, en remuant pour bien enrober.


3. Déglacer avec le vin et cuire à feu moyen, en brassant jusqu’à ce que le liquide soit presque complètement absorbé. Ajouter le bouillon, environ 180 ml (3/4 tasse) à la fois, en remuant souvent. Remettre du bouillon lorsqu’une cuillère de bois passée dans le riz laisse un sillon. Après environ 20 minutes, le riz devrait être al dente, avoir absorbé presque tout le liquide et avoir une consistance crémeuse.


4. Ajouter le fromage et les champignons. Rectifier l’assaisonnement. Ajouter l’huile de truffe, si désiré.


5. Poivrer et parsemer de copeaux de parmesan.

Recette prise chez
Ricardo.

mercredi 9 novembre 2011

Love is a strange thing

Aimer, ne plus aimer. C'est quoi aimer, au juste?

Quand on laisse quelqu'un parce qu'on ne l'aime plus, comment le sait-on? Je veux dire, quels sont les indices, les signes qui nous font dire qu'il n'y a plus d'amour dans un couple?

J'ai toujours eu de la difficulté avec le concept. Je ne crois pas que tout est tout blanc ou tout noir dans la vie. Il y a toujours des zones de gris en quelque part. À moins que ce ne soit moi qui ne sois pas capable de bien clarifier mes émotions. Je ne pense pas que je serais capable, après une longue relation amoureuse, de faire la différence entre l'amour et l'attachement envers l'autre. Si la complicité y est encore, qu'il n'y a pas de chicanes et que je me sens bien en sa présence, pourquoi je partirais? À quel point ce n'est plus de l'amour, ça? Est-ce vraiment que le sentiment est parti, ou qu'il s'est simplement transformé en une autre forme d'amour, quelque chose d'encore plus fort, de plus solide que la passion des débuts?

Je comprends bien qu'on voudrait faire durer la magie de la première année éternellement, mais il ne faut pas se faire des accroires, jamais ça ne dure toute la vie. Je ne dis pas que l'amour ne dure pas, qu'on ne peut pas rester aussi amoureux, la preuve, certains couples clament haut et fort qu'ils s'aiment encore comme au premier jour. Et je les crois. Mais de là à dire qu'il n'y a plus d'amour du tout alors qu'il y a encore de l'harmonie entre les personnes, je trouve qu'il y a une grande marge.

Est-ce qu'on déclare forfait trop vite? Si on ne sent plus la chaleur de la flamme, on jette la serviette? Peut-être que je me satisfais de peu, mais je me plais bien dans la tranquillité du quotidien, des petits soupers du samedi soir en tête à tête, des émissions de fin de soirée qu'on regarde ensemble. C'est sûr qu'au début, on essayait de faire des choses plus spéciales, parce qu'on était excité de se voir. On en fait encore des choses spéciales, des sorties de couple, mais la routine se prend bien aussi.

Je n'ai pas de doute quant à mon amour pour lui, ni pour son amour pour moi depuis les deux derniers mois qu'on a vécu. Non, je ne me questionne pas par rapport à nous. Je me questionne tout simplement.

mardi 8 novembre 2011

Constatation # 7

Je voudrais que ma vie ressemble à un épisode de Glee.
Que de la musique et de la chorégraphie à tous les jours!

Une question d'apparence

Je regardais La Galère hier soir, et je me disais à quel point ça n'avait pas de bon sens toutes les péripéties que l'auteure faisait vivre à ses personnages. J'en étais même un peu essoufflée.

Ça m'a réconforté. Malgré tout ce que j'ai vécu, jamais ma vie émotionnelle et relationnelle n'a été aussi mouvementée que ça. J'ai eu des peines de cœur, des chicanes entre amis, des frictions avec mes parents, mais rien d'irréparable ou d'extrêmement dramatique. Même sur le plan physique de la chose, par rapport à ma maladie des derniers mois et de tous les changements corporels qu'elle a apporté - ce qui affecte quelque peu l'image que j'ai de moi-même, ne nous cachons rien - en tout relativité, ce n'est pas si pire que ça. Ça l'est quand je me mets à focuser là-dessus, que j'amplifie le regard des autres sur ma personne et que je me dis que tout le monde doit remarquer ces vilains défauts que je vois sans détour dans le miroir. Ça m’écœure, parce que je me trouvais en forme et belle et j'avais définitivement une meilleure estime de moi. Estime qui est à rebâtir maintenant.

Mais dans les yeux des gens qui me connaissent depuis longtemps ou un peu moins longtemps, la vraie Viv n'a pas changé. Elle a le même caractère, la même vivacité. Oui, elle a enflé du visage à cause des médicaments. Oui, à cause du nouvel anti-rejet, elle a des poils qui lui ont poussé un peu partout. Oui, à cause du sommeil provoqué et des calmants et du manque de vitamines et minéraux dans son sang, elle perd ses cheveux abondamment. Mais ça, il n'y a que moi qui le vois. Ceux qui portent vraiment attention à ces détails ne nous aiment pas vraiment, au fond. Ils ne se fient qu'aux apparences. Les vrais amis n'en n'ont rien à faire des cheveux trop minces ou des bajoues. En plus, contrairement à l'après-greffe, je ne suis pas célibataire. Je n'ai pas à me battre contre mon corps pour paraître parfaite lorsque je sors, histoire d'accrocher le regard d'un possible prétendant. Je l'ai déjà, mon prince charmant. Lui non plus ne voit pas tous ces détails. Il me le répète sans cesse. Mon cœur voudrait bien l'écouter, mais il fait (très) souvent la sourde oreille.

Les hauts et les bas d'une hôtesse de l'air

Il y a des hauts, il y a des bas. Des journées, je me dis que ce n'est pas si pire que ça et ça passe comme dans le beurre. D'autres fois, j'ai les larmes qui montent aux yeux pour rien et j'ai envie d'aller m'étendre sur le divan d'un psychologue, histoire de bien déverser mes états d'âme. Hier, c'était comme ça. Noyée dans ma fatigue et mon sentiment d'injustice face à la vie, je me jurais que j'allais appeler ma travailleuse sociale pour qu'elle me donne des numéros de téléphone de bons thérapeutes, mais aujourd'hui, je n'en ai plus envie.

Je sais bien qu'il faudrait que je le fasse, mais je sais aussi ce que ça implique. Au final, ça fait beaucoup de bien, mais par le temps qu'on se rende à un mieux-être, il y a des étapes à franchir. Se vider les tripes devant un inconnu, pas toujours facile. Sans oublier le brassage d'émotions qui vient avec, les flots de larmes et le grand épuisement ressenti lorsqu'on sort du bureau du psy, pour aller s'effondrer sur une chaise dans la salle d'attente. Ensuite, on repart dans la foule qui ne sait rien du mal qui nous ronge de l'intérieur et on va se fondre dans la masse qui s'en va prendre le métro.

Beaucoup d'efforts à mettre pour obtenir des résultats qui prennent du temps à arriver. À quel point ça règlerait mon problème, je me pose sérieusement la question. Je veux parler, mais je redoute tout ce que cela pourrait soulever ou déterrer. Certains me disent de l'écrire à la place, de tout lancer sur papier et de le relire par la suite, à tête reposée. Sauf que ma tête, elle ne se repose jamais...

jeudi 3 novembre 2011

Bouge de là!

C'est quand je suis seule à la maison que je me laisse aller. Ma famille et mon homme savent que je deviens un brin folle quand il y a de la musique dans l'air. Je fredonne, je chante fort, je me tortille un peu. Je n'ai pas vraiment d'orgueil de ce côté-là.

Mais quand il n'y a personne, je booste le volume de la radio et je danse partout dans la cuisine. Pas question de modérer mes gestes ou de ne pas faire de mouvements idiots, tout y passe sans exception. Je me défoule, je laisse sortir le méchant et même si j'ai l'air d'une attardée mentale, je m'en fous! Des fois, je chante tellement fort que je me demande si les voisins m'entendent. Ma chatte me regarde avec son air stoïc de "Non, mais elle est dingo celle-là...". Si j'avais assez de force dans les bras pour soulever son 19 lbs, je la ferais danser avec moi juste pour l’écœurer.

mardi 1 novembre 2011

Tourner en rond

Le plus difficile, c'est de ne pas me sentir autonome. De ne pas savoir quoi faire de mon corps. Je sais bien que je suis en convalescence, mais je me sens en forme, moi! Je me sens limitée dans tout, allant de la conduite automobile à descendre des escaliers seule. J'ai encore trop d'étourdissements pour conduire, donc à chaque fois que je veux me déplacer, je dois demander à mon père ou à mon homme de m'emmener. J'ai pris l'habitude d'être indépendante durant la dernière année, de partir seule si j'avais envie d'aller magasiner, de faire une petite épicerie. Je me rends compte que je tiens beaucoup à cette indépendance fraîchement acquise. Je l'ai attendu, voire espéré pendant tellement d'années, à me dire qu'un jour, quand je serais greffée, je n'aurais plus à m'appuyer autant sur mes parents. Le fait de revenir en arrière et de retourner chez eux est tellement frustrant. Je me sens infantilisée, de retour à la case départ.

Je sais que je me dois d'être patiente, que dans quelques mois, tout sera terminé et que je serai parfaitement remise. Mais en attendant, je ronge mon frein. Si je veux prendre mon bain, ma mère doit m'aider. Si je veux me laver les cheveux, elle doit le faire. Si je me penche trop pour ramasser quelque chose par terre, elle doit m'aider à me relever parce que les muscles de mes cuisses ne sont pas encore assez forts pour me remonter du sol. C'est très dur pour l'ego. Je sais que ça ne lui dérange pas de le faire, c'est ma mère après tout, mais après tout ce que mon entourage a vécu pendant que j'étais à l'hôpital, j'aimerais pouvoir leur donner une petite pause.

Il n'y a pas à dire, la maladie affecte non seulement la personne concernée, mais encore plus les aidants naturels. Ça peut devenir très lourd sur leurs épaules. Le stress, la fatigue... Par bouts, à l'hôpital, j'en suis même venue à me sentir mal de leur imposer tout ça. Je savais bien qu'ils étaient crevés, mais j'avais tellement besoin de leur présence. J'angoissais lorsque j'étais seule, enfermée entre 4 murs. Et les journées où ils ne pouvaient pas venir me voir, je voulais leur demander de venir quand même, mais je n'osais pas. Parce qu'ils sont tellement présents de toute façon. Mais il n'y a pas grand-chose qui me satisfaisait...

Évidemment que je suis contente d'être de retour à la maison. Mais je trouve toujours le moyen de chialer quand même. Je n'ai jamais été si patiente que ça de toute façon.