samedi 27 juin 2015

Bébé chien

Mes parents se sont achetés un chien il y a un peu plus d'un mois. D'aussi loin que je me rappelle, mon père voulait un chien. Mes grands-parents en ont eu plusieurs dans leur vie et de là est né l'amour de mon paternel pour les êtres canins. Mais comme on a toujours eu des chats à la maison parce que je les adore et qu'en plus, ma mère n'aime pas particulièrement les chiens, il a fallu qu'il ronge son frein. Elle l'a fait patienter jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite, ce qui est arrivé l'an dernier. Et depuis ce temps, il en parle constamment. Quand ils sont finalement allés le chercher chez l'éleveur, il était fou comme un balai. Je pense que je ne l'avais jamais vu comme ça.



Voici la petite Charlotte, une petite femelle golden doodle. Elle a beaucoup grandi depuis, son poil commence à friser. Elle est pleine d'énergie, court partout et veut tout voir et tout sentir. Elle a très bon caractère, mais comme elle est jeune, elle a tout à apprendre. Autant mon père en est fou, autant je crois qu'il a été un peu pris de court quant à l'élevage d'un chiot. Il n'est pas super patient d'avance, alors quand elle s'échappe sur le plancher de la cuisine, il a tendance à la réprimander plutôt que de faire du renforcement positif... Il aimerait qu'elle soit propre tout de suite. On veut tous un peu ça, que tout nous arrive tout beau et tout parfait immédiatement. On est de moins en moins prêt à attendre. Sauf que dans le cas d'un chiot ou d'un chaton (ou même d'un enfant...), tu ne peux précipiter les choses. Disons que mes parents sont encore en période d'adaptation.

Et ma pauvre Carmen dans tout ça se sent bien malheureuse. Elle n'aime pas mademoiselle Charlotte. On empiète sur son territoire et ça la dérange. La petite chienne voudrait bien jouer, mais elle se fait ramasser des coups de patte sur le museau à la place. Une chance que ma chatte n'a pas de griffes en avant. Autant mes parents ne voulaient rien savoir de me la laisser avant l'arrivée du chien, là comme par magie, ils ont bien hâte que je la prenne chez moi. Tiens tiens! Et c'est ce que je vais faire, parce que la pauvre minette va finir par dépérir de manque d'attention. Au moins, ici, elle sera entourée de compatriotes félins. On attend juste que notre colocataire quitte pour avoir accès à notre deuxième chambre et avoir l'espace pour bien intégrer de façon progressive Carmen à son nouvel environnement. Patience, minou!

Psssst... En passant, j'ai fini par gagner. Je l'aurai, mon chat! 



jeudi 18 juin 2015

Trip de bouffe

Étant diabétique depuis l'âge de 16 ans, je dois mesurer mon taux de sucre dans le sang avant chaque repas et m'injecter de l'insuline après avoir mangé pour contrôler ma glycémie. Comme les piqûres d'insuline ne sont pas une science exacte, le lot de tout diabétique est de subir des hypoglycémies, c'est-à-dire une baisse du taux de sucre dans le sang sous la barre du 3.8mmol/l . Les valeurs normales de la glycémie varient entre 4mmol/l et 7mmol/l.

Quand je me retrouve en hypo, comme on appelle ça communément dans le jargon diabétique, je viens tout drôle. J'ai chaud, je transpire, je me mets à trembler, j'ai le cœur qui me débat. Je tombe un peu dans un état second. Je ne me sens plus tout à fait ancrée dans la réalité. Ma première façon d'identifier une hypo est de prendre mon pouls pour voir si mon cœur court le marathon. C'est un symptôme qui ment rarement. Ensuite, je vérifie mon taux de sucre avec mon glucomètre. Ce n'est probablement pas la méthode la plus scientifique qui soit, mais à la longue, on apprend à se connaître et à reconnaître les différents symptômes qui sont propres à notre condition.

Et qui dit hypoglycémie, dit absorption rapide de sucre pour faire remonter ça dans les normales. Mais mon plus gros problème, c'est que je tombe souvent dans un trip de bouffe. Oui oui, comme si j'avais fumé des herbes quelconques... Bien sûr que je dois consommer une certaine quantité de sucre, mais quelque chose de raisonnable qui va te donner le coup de pouce dont tu as besoin, sans t'amener dans une zone d'hyperglycémie (contraire d'hypo...) incontrôlable. Malheureusement, l'hypoglycémie, dans mon cas, me fait perdre la notion du contrôle, justement. Je viens avec des envies soudaines de manger énormément de sucre et surtout des aliments que je n'ai pas mangé depuis longtemps, comme un gros bol de crème glacée en plein hiver. Et j'ai toujours envie de m'empiffrer de ces aliments que je n'ai pas dans mon garde-manger, que je n'ai justement pas acheté pour éviter de me goinfrer comme un ogre!  

Peut-être est-ce une réaction biologique normale à cet événement, je ne sais pas trop. Ça expliquerait bien des choses.  Heureusement que ça ne m'arrive pas trop souvent, parce que j'aurais certainement 50 lbs en trop.

mardi 9 juin 2015

Les enfants et l'hôpital

Dans les dernières semaines, j'ai vu passer plusieurs fois à la télé une publicité pour le nouvel hôpital pour enfants du CUSM (nouveau site qui est tout près de chez moi, d'ailleurs), montrant les enfants qui s'amusent comme des petits fous, qui font des courses de chaises roulantes dans les corridors avec les infirmières, qui s'imaginent être dans un vaisseau spatial alors qu'ils passent un scan, etc. Je supporte l'ambition louable de vouloir humaniser les soins médicaux pour les enfants, et c'est certain qu'on vise par la même occasion à rendre la cause encore plus sympathique pour le public.

C'est louable, oui, mais en même temps, pas tout à fait vrai. J'ai passé mon enfance à l'hôpital Ste-Justine, au départ dans des chambres à quatre et plus tard des chambres semi-privées, des chambres grises et tristes toutes pareilles. Oui, le personnel était chaleureux et tentait le plus possible de rendre le séjour des enfants plus "agréable", mais ça restait un hôpital. On avait des soins à recevoir, des piqûres, des examens "pas l'fun", et on n'avait certainement pas le droit de faire des compétitions de rapidité en chaise roulante dans les couloirs encombrés de notre département. Oui, on avait le droit s'amuser comme tous bons enfants, mais si quelqu'un faisait un peu trop de bruit ou mettait un peu trop le bordel dans la salle de jeu, il se faisait vite rappeler à l'ordre. 

Où je m'en vais avec ça? Mon point est que peu importe comment on essaie de faire passer la pilule au public face aux conditions de soins des enfants malades dans les hôpitaux, ça restera toujours un endroit où les jeunes se retrouvent pour se faire soigner et passer au travers d'épreuves difficiles. Ce n'est pas une cour d'école ni un camp de jour. On est loin d'être maltraités, mais quand tu as 7-8 ans et que ça va faire bientôt trois semaines que tu es confiné entre les quatre murs de l'hôpital à manger de la bouffe bien ordinaire, à te faire réveiller tôt le matin pour prendre tes médicaments et prendre des prises de sang et à rencontrer des spécialistes qui ne sont pas toujours sympathiques et souriants, tu espères juste une chose: retourner à la maison.

Oh, je ne garde pas que de mauvais souvenirs de l'époque Ste-Justine, loin de là. J'ai rencontré des personnes extraordinaires qui m'ont beaucoup aidé dans les moments difficiles et je me suis fait tous pleins d'amis. Mais il reste que j'ai développé une aversion envers le milieu hospitalier, les aiguilles, la douleur, le stress des examens. C'est ça, la réalité des enfants malades.