mardi 9 juin 2015

Les enfants et l'hôpital

Dans les dernières semaines, j'ai vu passer plusieurs fois à la télé une publicité pour le nouvel hôpital pour enfants du CUSM (nouveau site qui est tout près de chez moi, d'ailleurs), montrant les enfants qui s'amusent comme des petits fous, qui font des courses de chaises roulantes dans les corridors avec les infirmières, qui s'imaginent être dans un vaisseau spatial alors qu'ils passent un scan, etc. Je supporte l'ambition louable de vouloir humaniser les soins médicaux pour les enfants, et c'est certain qu'on vise par la même occasion à rendre la cause encore plus sympathique pour le public.

C'est louable, oui, mais en même temps, pas tout à fait vrai. J'ai passé mon enfance à l'hôpital Ste-Justine, au départ dans des chambres à quatre et plus tard des chambres semi-privées, des chambres grises et tristes toutes pareilles. Oui, le personnel était chaleureux et tentait le plus possible de rendre le séjour des enfants plus "agréable", mais ça restait un hôpital. On avait des soins à recevoir, des piqûres, des examens "pas l'fun", et on n'avait certainement pas le droit de faire des compétitions de rapidité en chaise roulante dans les couloirs encombrés de notre département. Oui, on avait le droit s'amuser comme tous bons enfants, mais si quelqu'un faisait un peu trop de bruit ou mettait un peu trop le bordel dans la salle de jeu, il se faisait vite rappeler à l'ordre. 

Où je m'en vais avec ça? Mon point est que peu importe comment on essaie de faire passer la pilule au public face aux conditions de soins des enfants malades dans les hôpitaux, ça restera toujours un endroit où les jeunes se retrouvent pour se faire soigner et passer au travers d'épreuves difficiles. Ce n'est pas une cour d'école ni un camp de jour. On est loin d'être maltraités, mais quand tu as 7-8 ans et que ça va faire bientôt trois semaines que tu es confiné entre les quatre murs de l'hôpital à manger de la bouffe bien ordinaire, à te faire réveiller tôt le matin pour prendre tes médicaments et prendre des prises de sang et à rencontrer des spécialistes qui ne sont pas toujours sympathiques et souriants, tu espères juste une chose: retourner à la maison.

Oh, je ne garde pas que de mauvais souvenirs de l'époque Ste-Justine, loin de là. J'ai rencontré des personnes extraordinaires qui m'ont beaucoup aidé dans les moments difficiles et je me suis fait tous pleins d'amis. Mais il reste que j'ai développé une aversion envers le milieu hospitalier, les aiguilles, la douleur, le stress des examens. C'est ça, la réalité des enfants malades. 

4 commentaires:

  1. Que de tristesse dans tes propos et ça me touche beaucoup, moi qui aime tant les enfants. J'ai souvent eu dans mes projets celui de partir avec mon petit chien, boucle au cou, dans un petit pousse-pousse et, avec mes marionnettes, mettre un peu de baume sur le coeur des enfants malades, en leur chantant leurs chansons préférées. . La musique nous sauve de grands malheurs xxx

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    1. Tout ce qui touche les enfants et la maladie est triste. On ne peut pas éviter ces situations, malheureusement. Ce serait un beau projet ça, aller faire de la zoothérapie avec ton chien pour les petits enfants malades. :)

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  2. Tu as raison, je me suis d'ailleurs dit la même chose que toi en voyant les annonces à la télé. Rendre l'hôpital plus convivial et accueillant pour les enfants, bien sûr! Mais dépeindre le milieu hospitalier presque comme un lieu amusant? J'ai trouvé ça étrange et exagéré.
    Le plus long séjour que j'ai passé à l'hôpital avec un de mes enfants a été de 6 jours. Six interminables jours pendant lesquels j'ai bien pensé devenir folle entre les murs de cette petite chambre impersonnelle. Et encore, moi, je pouvais en sortir de temps en temps, de cette chambre, mais pas ma petite fille toute malade et sous oxygène! Alors je ne peux qu'imaginer combien long devait te paraitre le temps, quand tu restais à l'hôpital plusieurs semaines...

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    1. Je pense que peu importe l'âge qu'on a, l'hôpital ne peut jamais être un lieu amusant. Ça restera toujours un endroit froid et impersonnel. Je ne suis pas certaine qu'on puisse y faire grand-chose...

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