jeudi 16 avril 2015

P'tit contrat

Je me suis trouvée un emploi contractuel à temps partiel.

J'ai commencé la semaine passée comme commis de bureau pour un OSBL et je fais environ trois jours par semaine. C'était rendu presque inespéré, après mes nombreux envois de C.V. qui restaient sans réponse de la part des différents employeurs. Mais cette fois-ci, ça s'est fait très rapidement. J'ai été engagée directement à l'entrevue. C'est un contrat d'un mois ou plus, dépendant du travail qu'il restera à faire à la fin  du mois. Je n'ai pas de date finale sur mon contrat, ce qui peut laisser planer bien des choses. Ce qui est bien là-dedans, c'est que ça me donne une pause dans ma recherche d'emploi, qui s'en venait de plus en plus déprimante. 

L'équipe de travail est sympathique et j'aime beaucoup mon patron. Il est très enjoué et compréhensif par rapport à mes problèmes de santé et les nombreux rendez-vous médicaux auxquels je dois me rendre. On m'a attribué un bureau fermé, une boîte vocale et une adresse courriel. J'ai même été rajoutée au (petit) organigramme de l'entreprise! C'est la première fois comme tel que je fais partie d'une compagnie, je dois avouer que c'est assez agréable! Le travail n'est pas compliqué (jouer dans la base de données, ouvrir du courrier et le classer, plier des lettres diverses et les préparer pour l'expédition, etc.), mais ça me tient bien occupée. C'est dans le centre-ville, près de tout (trop près des magasins à mon goût, ce qui met ma volonté et mon porte-feuille à l'épreuve...). Et le beau temps refait son entrée dans nos vies, ce qui me permet d'aller dehors pendant mon heure de lunch. C'est idéal pour le moment.

La seule chose est que cette semaine, je suis É-PUI-SÉE. Je devais m'y attendre, mon corps a perdu l'habitude des journées de travail et disons que ça se perd vite. Pendant mon stage à la fin de mon bacc, je faisais des semaines de trois jours et je me souviens très bien de l'immense fatigue qui m'avait envahie durant les premières semaines. Je n'ai pas de doute que je vais m'habituer, mais pour l'instant, je n'ai qu'une seule envie: retourner me coucher (il est 11h00 du matin...). La semaine passée, je n'ai fait que deux jours de travail, alors je m'en suis tirée plutôt bien. Mais aujourd'hui, je suis en congé après trois jours consécutifs de travail et mon corps n'est pas d'accord du tout. Une chance que la fin de semaine ne s'annonce pas trop chargée. 

Je demandais à mon amoureux hier soir comment les personnes "normales" faisaient pour travailler cinq jour par semaine. Il m'a simplement répondu que la question se posait, mais que dans mon cas, je n'étais pas une personne normale. Je sais que c'est vrai, mon rythme de vie ne pourra jamais s'accorder avec ce qui est attendu de la moyenne des gens. Et ça me va. Mais je ne peux pas m'empêcher de me poser la question, puisque je n'ai jamais connu la normalité et que j'ai donc beaucoup de difficulté à comprendre comment on peut passer au travers d'une semaine de 40 heures. En tout cas, une chose est certaine, je ne voudrais pas faire ça. Je vous lève donc mon chapeau, à vous, travailleurs à temps plein!

dimanche 5 avril 2015

Garder son coeur d'enfant

J'aime vraiment les techniciennes en laboratoire qui préparent mes commandes de médicaments à la pharmacie près de chez moi.

Pas qu'elles soient plus fines là qu'ailleurs, mais ayant déjà eu de mauvaises expériences par le passé dans une autre pharmacie, je peux dire qu'elles sont souriantes, accommodantes et très polies. Je parle ici seulement des demoiselles, parce que je ne me souviens pas avoir déjà vu des messieurs derrière le comptoir, à part le pharmacien lui-même.

Il y a un détail de plus qui fait que je les aime particulièrement, soit pour les petites attentions qu'elles portent pour certains de mes médicaments. Régulièrement, même presque à chaque fois, je retrouve sur mes boîtes de pilules anti-rejet des petits autocollants. La plupart du temps, ce sont des étoiles de toutes les couleurs ou des bonhommes sourire. Mais en fin de semaine, il y a quelqu'un qui s'est gâté (et m'a gâté en même temps!) en me mettant un Mickey Mouse et un Winnie l'ourson! Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir un grand sourire au visage pendant que je préparais mes dosettes* de pilules pour les deux prochaines semaines! Je ne sais pas si c'est par compassion pour ma condition ou simplement par gentillesse qu'elles posent ce geste, mais une chose est certaine, ça rend la pilule beaucoup plus facile à avaler! C'est l'fun de voir qu'elles ont gardé leur cœur d'enfants.

* Pour information, une dosette (je crois que le nom correct est un pilulier, mais ce sont plus les Français qui utilise ce terme) est un petit contenant à quatre compartiments (Matin, Midi, Soir, Nuit) qui permet de classer les pilules selon le moment de la journée où on doit les prendre. Ça vient généralement en un paquet de sept dosettes, donc pour une semaine, mais je crois bien que ça se vend aussi à l'unité pour les gens qui n'ont pas des tonnes de médicaments à prendre, comme moi. J'en ai deux paquets, comme ça, je peux préparer le tout pour deux semaines, ce qui rend la chose un peu plus flexible puisque je n'ai pas à sortir mes 10 000 pots de pilules quatre fois par jour, et ça ne m'oblige pas à préparer le tout à toutes les semaines. Gros avantage. 

samedi 4 avril 2015

Fierté personnelle

Si vous n'êtes pas en forme pour du "pétage de bretelles", ne lisez pas ce billet. 

On m'a demandé à l'automne d'écrire un témoignage pour l'édition annuelle de la revue SVB (Sentez-Vous Bien), revue destinée aux personnes atteintes de fibrose kystique. Elle est publiée et distribuée par l'organisme Vivre avec la fibrose kystique, anciennement CPAFK, qui soutient les adultes atteints par la maladie. Cette revue traite de toutes sortes de sujets, que ce soit l'avancée de la recherche, les différentes réalités qui nous touchent, comme les traitements, la physiothérapie respiratoire, la greffe, la dépression chez les fibro-kystiques, etc. Elle comprend aussi à chaque édition deux ou trois témoignages de personnes qui acceptent de raconter leur quotidien ou de se confier sur des expériences ou épreuves qu'elles ont vécues. À chaque fois, je reconnais des noms de gens que je connais de près ou de loin. Et cette fois-ci, c'est mon nom qui est là!

Ça m'a fait tout drôle en dedans de voir mon nom publié dans une revue, même si elle est distribuée à petite échelle. J'ai raconté comment j'ai vécu les premières années après ma greffe, comment j'avais des attentes énormes et qui ont fini par me décevoir. Bien des embûches se sont mises en travers de mon chemin en cinq ans et ça m'a fait mal de constater que malgré le fait que j'ai reçu de nouveaux poumons, je ne suis pas devenue invincible. Je sais que bien des greffés ressentent cette déception, mais peu osent en parler. Ça m'a fait du bien de le faire, de l'écrire pour que les gens le sache. J'espère sincèrement que ça touchera les greffés et futurs greffés, et j'ose croire qu'ils seront un peu mieux outillés pour la suite. Je suis pleinement consciente que ce n'est pas mon petit article qui va faire une grosse différence dans notre communauté, mais au moins, si ça procure un effet bénéfique pour quelques personnes, j'en serai satisfaite. 

On peut dire que la madame est fière d'elle!