jeudi 30 septembre 2010

On s'attache à ces p'tites bêtes-là

Je commence à les trouver attachants mes p'tits vieux, avec leurs cheveux tous blancs dressés dans les airs ou leurs sourires un peu édentés. Ils vous sortent des phrases sans queue ni tête, ou encore, de belles vérités. Ils vous font pleurer, ou rire, ou pleurer de rire.

Il y a mon p'tit monsieur aussi qui m'envoie des becs à chaque fois qu'il me croise dans le corridor. Mardi, il voulait que je devine son âge.

"Quel âge vous me donnez vous, mademoiselle?
- Oh, vous savez, je suis pas très bonne pour deviner ça, d'habitude. Je voudrais pas vous insulter en vous vieillissant trop.
- Non, non, allez-y, essayez pour voir! Non, tiens, moi je vais deviner le vôtre!"

Il m'a vieilli de dix ans. J'ai pris un air faussement insulté. Ça l'a fait rire.

"Vous avez le droit d'essayer maintenant! Je serai pas fâché! qu'il me dit encore.
- Bon, ok... fin soixante-dix?"

Tout le monde est un peu sourd sur l'unité de soins, alors il a compris juste "soixante-dix".

"Oh, je me suis trompé de 10 ans, vous de 8 ans! J'ai 78!"

Pas pire pour deviner la mademoiselle, finalement!

Un rythme improductif

Définitivement, le monde n'a pas été pensé pour accommoder les personnes ayant des limitations fonctionnelles ou organiques. On a tout axé sur la production, et par automatisme, on associe très rarement le mot limitation avec productivité. Dès que quelqu'un déroge, déborde du moule pré-défini, ça prend tout un aria de négociations pour en arriver à de fameux accommodements raisonnables. Qui sont loin d'être obtenus sans obstination et embûches diverses.

C'est déjà assez compliqué d'avoir à composer avec une différence au jour le jour, de ramer à contre-courant, sans devoir en plus se rajouter des démarches supplémentaires pour qu'on daigne nous accorder le même statut que les autres. Je suis déjà assez épuisée comme ça, je n'avais pas besoin qu'on m'en remette plus sur les épaules.

J'ai le droit de vouloir avoir un diplôme universitaire comme tout le monde, il me semble. Semblerait pourtant que mon rythme ne soit pas le bon. Pas assez productif ça l'air.

mercredi 29 septembre 2010

Un ramassis de n'importe quoi

Avez-vous remarqué que ce sont toujours les personnes qui chialent sur le dos des autres qui auraient généralement avantage à se regarder le nombril avant d'ouvrir la bouche?

Deux fois cette semaine, j'ai pu faire cette constatation, et dans des situations bien différentes. La première était dans l'autobus en revenant de mon stage, où une dame à l'allure un peu négligée (voire sale) et encombrée d'innombrables sacs qui prenaient toute la place autour d'elle rouspétait sur les gens qui parlent au cellulaire dans les autobus et prennent toute la place en ne faisant pas attention aux autres passagers. Elle s'est ensuite attaquée à une pauvre femme musulmane, qui avait bien mal choisi son moment pour jaser au cellulaire elle aussi, et a proféré une tonne d'insultes sur les communautés ethniques, comme quoi les immigrants se pensaient mieux que tout le monde à vouloir tout nous apprendre et j'en passe... (parce que ça ne finissait plus). Une troisième dame chinoise assise un peu plus loin la regardait avec un air voulant dire "non mais c'est une criss de folle, elle!". Quand c'est rendu que nos propres immigrants nous trouvent bizarres, c'est qu'on a un problème!

Autre journée, situation similaire dans une clinique de radiologie, où j'attendais pour passer une ostéodensitométrie (ça se plogue bien dans une conversation comme mot, je trouve!). Autre dame qui se pointe dans la salle d'attente et qui commence à dire qu'elle n'a pas pu acheter le journal parce que l'autobus est arrivé trop vite à son arrêt, et qu'elle, elle ne lit pas de simples revues. Pas d'accord avec les icônes de beauté qu'on nous offre en ces infâmes pages. Mais ce qu'elle trouvait encore plus effrayant, ce sont ces personnes qu'elle croise dans le métro et qui sont, et je cite, "des cas d'obésité morbide". On serait rendu pires qu'aux États-Unis, imaginez-vous donc! Mais cette dame en question était loin d'être svelte et élancée. Trouvez l'erreur.

Dans de moments pareils, je me contente de lever les yeux au ciel et d'espérer que leur diatribe ne durera pas trop longtemps. Mais je commence à me questionner, parce que je suis souvent le témoin privilégié de ces petits événements malaisants où tout le monde regarde ailleurs. Comme dans le métro où ce gars qui criait aux passagers qu'il s'en allait à la "BEACH BABY!"... pour descendre à la station Berri-UQAM. Si jamais quelqu'un aperçoit une plage dans le centre-ville, faites-moi signe parce que ça avait l'air bien l'fun comme endroit!

dimanche 26 septembre 2010

Bonne fête, des ballounes, avec des petits clowns et toute la patente!

Ça sent bon le gâteau au chocolat dans la maison. Ma mère cuisine et ça me rappelle mes journées d'anniversaires lorsque j'étais plus jeune. Quand tout était prétexte à la fête, à s'empiffrer jusqu'à en avoir mal au ventre, à disperser le papier d'emballage des cadeaux partout sur le tapis du salon. Quand enfance rimait encore avec innocence.

C'est ma fête aujourd'hui. Ça sent bon le gâteau au chocolat dans la maison. Ma mère cuisine comme dans le temps pour qu'on puisse profiter d'un souper d'anniversaire en famille. Je ne suis plus une enfant, plus innocente du tout (parfois un peu trop lucide). Mais ça ne m'empêchera pas de me bourrer la face dans le chocolat et de me prendre un p'tit verre de Chianti de trop pour célébrer ça. Un quart de siècle, faut bien fêter ça après tout!

Ouais. 25 ans. Je m'y suis rendue contre vents et marées. Ça mérite d'aller ouvrir la bouteille de vin de ce pas!

samedi 25 septembre 2010

Voir la vie en technicolor

Des fois, je me demande pourquoi je m'acharne à prendre des cours de piano.

Pas que je n'aime pas ça. Pas que je n'ai pas un peu de talent, et là, je ne dis pas ça pour me péter les bretelles, puisque j'ai un passé musical, une bonne oreille, je sais lire la musique depuis de nombreuses années... Mais ce qui me manque, et c'est plutôt crucial, c'est la discipline. D'avoir la volonté de m'asseoir devant mon piano et passer en revue tous mes exercices de dextérité, de fluidité, et mes pièces. Après vingt minutes, je regarde ma montre, je grouille sur ma chaise, bref le temps commence à être long. Dans ma tête, je pourrais déjà être en train de faire mille autres choses dix fois plus productives (ou moins demandantes en concentration). D'ailleurs, je me suis toujours demandée si je n'avais pas un petit déficit d'attention... 

Je n'ai jamais eu la discipline du travail, que ce soit en flûte traversière à l'époque du secondaire ou du chant un peu plus tard. Mais pourtant, j'adore la musique. Je passerais tous mes temps libres à chanter et à écouter mes artistes préférés, si je le pouvais. Je suis bonne dans les loisirs finalement. Et ça me fâche un peu, voire beaucoup, d'être incapable d'assiduité quand j'entreprends un projet comme l'apprentissage du piano, surtout quand ledit projet me trotte dans la tête depuis belle lurette. J'aimerais tellement être plus passionnée dans ce que je fais. Je crois que c'est un problème récurrent chez moi: j'aime beaucoup de choses, mais rien ne me passionne vraiment. C'est probablement pour ça que je manque de cœur à l'ouvrage dans à peu près tout. Et ça me fait de la peine parfois. Parce que j'ai peur que ma vie finisse par manquer de saveur, de piquant... Qu'à la longue, plus rien ne m'apparaisse excitant.

Je ne veux pas d'une vie plate. Je veux que ça fourmille de partout, sans arrêt, que ce soit la fête à tous les jours! Je veux de la passion, bon. Mais il y a des jours où je me sens simplement éteinte, pâle, moche. Je ne veux pas d'une vie en noir et blanc. Je veux du multicolore.

jeudi 23 septembre 2010

La rue St-Denis

Je n'avais qu'une petite distance à parcourir sur la rue St-Denis jusqu'à l'université, et j'ai encore pu constater qu'on y observe tout pleins de choses. Montréal est une jungle, avec une faune hétéroclite qui me fascinera toujours autant.

J'ai commencé par croiser Élizabeth Blouin-Brathwaite, qui était vraiment mal habillée avec des pantalons d'armée. D'ailleurs, elle est vraiment plus petite que je pensais! Pas plus grande que moi, ce qui est assez petit merci.

Ensuite, un gars qui semblait assez peu ancré dans la réalité est passé en coup de vent à côté de moi en me traitant de fat. Et la fille qui marchait derrière moi de hot. Ah bon. Première fois qu'on me dit que je suis grosse, je le prends presque comme un compliment que j'ai l'air en santé!

Et finalement, en traversant la rue Ste-Catherine, je remarque qu'une femme fixe quelque chose à ma droite. Pas curieuse pour cinq cents, je décide de regarder dans la même direction et c'est là que je vois ce monsieur qui pousse un petit chien style Lhassa Apso dans un carrosse pour enfants. Nous étions maintenant deux à fixer!

Tout ça pour environ cinq minutes de marche. J'aurais assez de matériel pour écrire une thèse de doctorat sur la diversité de la foule montréalaise!

jeudi 16 septembre 2010

Une touche de réconfort

Moi, je dis que ça nous prend tous du réconfort au quotidien. Vous savez, ces petites choses qui vous réchauffent de l'intérieur et vous réconcilient avec la vie. Pas besoin de rien de compliqué, non non, on reste dans la simplicité surtout. L'important, c'est de trouver à quoi peut bien correspondre notre petit plaisir.

Moi, c'est la petite mousse vaporeuse sur les cafés au lait. Je saupoudre un sachet de sucre sur le dessus, je brasse un peu et j'aspire la mousse. C'est léger, juste assez sucré! De la petite ouate pour les papilles gustatives, le bedon, et surtout le moral.

J'avais besoin de ce genre de réconfort cet après-midi. 2,75$, c'est peu cher payé pour un moral en santé!

Et vous, c'est quoi votre truc?

dimanche 12 septembre 2010

La fin du parcours

Je sens que j'ai encore tout à apprendre, du métier de TS oui, mais aussi de la vie quand je me retrouve devant ces aînés qui en ont déjà tellement vécu et qui peinent maintenant à terminer leur parcours dans la dignité. Incapacités par un corps qui ne veut plus les supporter ou atteints de divers troubles de la mémoire ou affectés par des dommages au cerveau, ils n'ont plus énormément de choix: être pris en charge par les autres. Par un système qui ne leur laisse pas grand-chose au final pour les soigner et les héberger, à moins d'avoir vécu une existence de millionnaire. Le cas d'une très petite majorité de la société. Ça remet les choses en perspective.

Ils sont âgés et n'auront sans doute pas de deuxième chance. C'en est là où ils sont arrivés, à la fin de la course effrénée qu'est la vie.

Je n'ai pas pu m'empêcher de dire à ma superviseure que ça ne donnait pas le goût de vieillir.

Ouin, je sais, c'est morose comme réflexion. Mais c'est ça pareil.

Une carapace peu étanche

Première conclusion de ce début de stage: je suis mourue (mais ça, je l'avais déjà dit).

Deuxième conclusion plus positive: j'aime ça!

Je me sens bien dans un hôpital. Autant qu'il y a des gens pour qui ce milieu peut être la pire des tortures, allant les chercher dans leurs phobies des maladies, des médecins, de la mort et de la douleur, autant que moi, je m'y sens chez moi. J'avais ce même sentiment de quiétude durant mes propres hospitalisations, d'être rassurée par cet environnement un peu gris et froid certes, mais où grouille tout un tas de personnes dévouées au bien-être et à la survie des patients. J'ai souvent dit que c'était un peu comme une deuxième maison, peuplée de ces divers intervenants qui sont devenus avec les années plus que des connaissances, voire des amis.

J'y suis allée en entrevue sans vraiment réfléchir à une autre option, comme une seconde nature, comme si ça allait de soi. Et c'est avec la même attitude que j'y mets les pieds depuis mardi, heureuse d'y être et impressionnée d'être cette fois-ci de l'autre côté de la médaille. Je ne suis pas une patiente à ce moment-là, mais plutôt une future intervenante, une future travailleuse sociale. Étrange comme sentiment tout de même. Mais agréable.

Dès ma première journée, j'ai été lancée dans le feu de l'action, rencontrant quatre patients sur l'étage de gériatrie. Je ne fais qu'observer pour l'instant, mais j'apprends déjà pleins de choses! Sur la pratique du travail social et la clientèle bien sûr, mais aussi sur moi-même. Je déconstruis des préjugés, des conceptions... et je creuse un peu aussi dans mes faiblesses. Je me rends compte que j'ai une bonne carapace à construire quand je vois mon côté mère poule ressortir devant des patients en détresse. Les larmes des autres viennent me chercher facilement. Heureusement que j'ai mon masque bleu pour cacher ma propre tristesse. Une fausse carapace quoi.

samedi 11 septembre 2010

Des histoires à dormir debout

Mourue la madame. Juste mourue.

J'aurais tellement de choses à raconter, à propos de mes stages qui ont débuté mardi dernier et qui sont le pourquoi du comment qui m'a achevé, littéralement. Des réflexions, des impressions, des questionnements (encore) existentiels, et patati et patata.

Mais là, je ne tiens plus debout depuis jeudi soir, alors ça sera pour un autre soir justement.

Bonne nuit!

lundi 6 septembre 2010

C'est le bouquet!

J'ai bien failli attraper le bouquet au mariage en fin de semaine. Je me suis placée en plein milieu de la foule de femmes avides de se faire passer la bague au doigt durant la prochaine année. J'y allais un peu à reculons, mon verre de champagne à la main. Une fille en avant de moi semblait déterminée à l'attraper, alors j'ai eu le réflexe de vouloir le lui laisser. Même lorsque le fameux bouquet a été lancé directement sur moi. J'ai jonglé avec mon verre et les fleurs et le tout s'est retrouvé par terre. Mais pas très longtemps, parce que deux autres demoiselles se sont précipitées vers moi. Celle qui a mis le grappin dessus avait l'air bien heureuse, alors tant mieux.

Je pense que mon homme a eu peur pendant une fraction de seconde. Il s'en est sauvé... jusqu'au prochain mariage!

Mariage impromptu

Les façons de célébrer un mariage sont de plus en plus nombreuses et originales. Je ne sais pas si c'est le fait qu'on veut tellement se séparer de l'icône (un peu contraignante) que la religion catholique en a fait, ou simplement qu'on cherche un moyen de renouveler cette institution pour la rendre plus moderne et mieux adaptée à la société d'aujourd'hui, mais ça se passe de moins en moins selon les traditions. Bien sûr, il en reste encore de ces belles grandes cérémonies célébrées par des prêtes et les mariées en belle robe blanche et toute la ribambelle d'invités. Mais vous avouerez que c'est de plus en plus chose rare.

Ce qu'on croyait être à l'origine un surprise party pour les 30 ans d'un ami et collègue de travail de mon homme s'est en fait avéré être un mariage surprise, non pas pour les futurs mariés, mais pour les invités. On était tous là, plantés dans l'entrée de garage, à attendre le fêté et pensant bien le surprendre. C'est plutôt l'inverse qui s'est produit, quand il a fait sa demande en mariage à sa douce devant tout le monde, et que celle-ci a déclaré, "Bon ben, tout le monde dans la cour, le mariage est maintenant!". Wow! À part l'entourage immédiat qui était dans le secrets des dieux, ce fut la surprise générale. Bien pris qui croyait prendre... (ou quelque chose du genre, moi et les proverbes là!)

Dans le genre inattendu, c'était quelque chose! Les futurs mariés sont allés se changer et on a eu droit à une cérémonie toute simple, avec des invités en jeans plutôt qu'en robes et en habits, mais très touchante quand même. Ils étaient beaux à voir, si heureux dans leur petit bonheur. Comme quoi ça n'a pas besoin d'être compliqué et grandiose...

Mais je me pose la question malgré tout: pourquoi réinventons-nous à ce point le mariage? Peur du traditionalisme ou simple facteur de la vie qui se modernise?

Belle vie

Les petits poumons roses ont eu un an vendredi!

Ils sont rendus grands maintenant! Fallait définitivement célébrer.

Ce que nous avons fait gaiement dans le beau village de Tremblant, en amoureux heureux d'être contents d'être ensemble pour cette occasion. Occasion qui n'aurait jamais pu être possible sans les poumons roses. Alors, on les aime bien gros. C'est pas peu dire.

Malgré un orage digne du déluge du Saguenay-Lac-St-Jean juste comme on se mettait en file pour le resto italien le soir même du un an, qui m'a rendu particulièrement chialeuse, parce que "c'est vraiment de la merde, mon beau souper est à l'eau (jeu de mots vraiment pas prévu ici)", ce fut un trois jours fort agréable. Le moral a eu son remontant une fois bien assis devant un verre de kir et une entrée de calmars frits. La madame était contente et a arrêté de chialer, quand l'alcool s'est mis à faire effet.

J'ai eu des fleurs et une belle petite bouteille de champagne, sans compter toutes les belles petites attentions de mon homme. Et le samedi, une encore plus grosse bouteille de champagne et un toast très touchant de la part d'un de ses amis.

Tsé quand la vie est belle!

Merci la vie pour cette seconde chance. Je ne le dirai jamais assez.