samedi 18 février 2012

Talent bien caché

Mes parents ont reçu mes grand-parents à souper il y a 2 semaines, et j'avais donné une recette de gâteau aux pommes à ma mère qu'elle voulait absolument essayer. Recette qui fut un succès auprès de la visite, ce que m'a confirmé ma grand-mère au téléphone quelques jours plus tard.

"Quand ta mère m'a dit que la recette venait de toi, j'ai dit 'Dis-moi pas qu'on va manger quelque chose que Viv a fait!'"

À chaque fois que je lui dis que j'ai fait tel ou tel repas, elle semble émerveillée, comme si c'était impensable que je puisse bien cuisiner. Faut croire que ce potentiel-là n'était pas visible dans mon enfance!

Attendez que je la reçoive à souper pour la première fois, je vais lui en faire voir de toutes les couleurs!

Les premières fois

Ce fut la semaine des premières fois. Première fois que j'ai repris le volant de petite Mazda pour aller déjeuner chez mon amie. Accompagnée de mon père bien sûr, puisque je me sentais encore un peu insécure. Ça s'est bien passé, même si le fait que ma vision n'est pas encore tout à fait claire me dérange un peu. Je sais bien que si j'attends que tout soit parfait, je ne ferai jamais rien, mais dans le cas de la conduite, je trouve ça un peu important de bien voir la voiture qui roule en avant de la mienne. Quand les conditions routières sont bonnes, qu'il n'y a pas de neige ou de pluie, ça peut aller, mais sinon, je trippe moins. Je devrais peut-être prendre l'habitude de conduire avec mes lunettes, mais je ne sais pas à quel point mes problèmes de vue y sont reliés. J'ai l'impression que c'est encore mon cerveau qui fait des free games.

Première fois aussi que j'ai repris l'autobus et le métro. Accompagnée cette fois-ci de ma mère, qui m'a gentimment suivi jusqu'à l'université, pour que je puisse discuter avec la dame qui est responsable du placement en stage dans mon programme. Si tout va bien, je devrais recommencer mes activités scolaires en septembre. Si la santé est toujours au rendez-vous et si nous ne sommes pas encore en grève générale illimitée d'ici-là. On y va une étape à la fois...

Et finalement, j'ai pris mon premier rendez-vous chez un psychologue. Les démarches étaient entreprises depuis un moment déjà, mais il me manquait la volonté de décrocher le téléphone et d'appeler. Ça reste que c'est quelque chose que tu ne peux pas faire si tu n'es pas prêt. Les gens qui n'ont jamais consulté peuvent croire que c'est facile d'aller s'asseoir en face d'un inconnu et de parler pendant une heure. Mais non. C'est loin d'être facile. Parce que ce sont nos tripes qu'on expose devant cette personne, nos secrets les plus intimes, nos angoisses les plus profondes. Parce que c'est très confrontant, parce que ça remue beaucoup d'émotions qu'on n'a pas nécessaiement envie de brasser. Il faut être prêt à cheminer, à se secouer, à pleurer beaucoup (dans mon cas, en tout cas) et à accepter de lâcher prise sur son self-control. Même si on sait que ça fera le plus grand bien de se libérer de toute cette énergie négative, il n'en reste pas moins que ça gruge énormément de ressources. Mais bon. Je m'y suis lancée, alors j'imagine que je suis prête.

vendredi 10 février 2012

Constatation # 10



J'ai peur d'avoir peur.


J'ai peur de reprendre le métro. J'ai peur de recommencer à conduire. J'ai peur de passer une biopsie de la moelle osseuse.

Pourquoi?

Parce que j'ai peur de perdre l'équilibre dans l'escalier roulant et de débouler les marches jusqu'en bas. Parce que j'ai peur d'avoir un accident si jamais j'ai un étourdissement en regardant mes angles morts. Parce que j'ai peur d'avoir mal.

J'ai la trouille de ce qui pourrait arriver. J'anticipe. Je n'envisage que le négatif. J'ai peur d'avoir peur.

jeudi 9 février 2012

J'ai besoin de m'ancrer quelque part

C'est apaiser mes angoisses qui est ma principale préoccupation ces temps-ci. J'arrive à les faire taire la plupart du temps, mais tard le soir, quand je suis seule et fatiguée, ça ressort. J'essaie de m'ancrer dans le moment présent, mais on dirait que j'ai oublié comment...

Mon homme rentrait tard hier et je devais m'endormir toute seule. Des soirs, j'arrive à ne pas trop paniquer, mais hier, pour envenimer les choses, j'avais regardé une émission de télé un peu stressante. Une enquête policière, un maniaque qui s'en prenait seulement aux jeunes femmes, les traquaient et les tuaient. Tout pour me calmer, quoi.

J'ai fini par aller me coucher. En me disant que je ne m'endormirais pas tant qu'il ne serait pas revenu. Parce que de toute façon, j'allais me réveiller dès l'instant où sa clé allait tourner dans la serrure de la porte d'entrée. J'ai le sommeil léger, par-dessus le marché. J'ai pris des petites pilules roses pendant un temps, mais le psychiatre de l'équipe de greffe a dit que c'était préférable que j'apprenne à m'endormir par mes propres moyens. Alors je n'en prends plus. Je gère mieux mon insomnie qu'avant, c'est vrai. Mais mes pensées, je n'ai pas encore le contrôle là-dessus.

Vivre au jour le jour, lâcher prise, comment on fait ça?

vendredi 3 février 2012

Le don d'être sympathique

Je ne sais pas si c'est un pré-requis d'avoir un air de bœuf quand on est réceptionniste/secrétaire dans un CLSC, mais tous ceux que j'ai rencontrés ont cette caractéristique. Je comprends qu'ils voient passer beaucoup de monde dans une journée, mais si tu n'aimes pas travailler avec le public, ne fais pas l'accueil!

Je devais simplement aller faire des prises de sang, et on m'avait bien dit de ne pas prendre de numéro au centre de prélèvements, puisque la piqûre devait être faite avant 8h00 du matin. Donc, pour être sûre de ne pas attendre, je me poste devant le petit monsieur et lui fait mon plus beau sourire. Avant même que j'aie eu le temps d'ouvrir la bouche pour dire bonjour, il m'apostrophe:

"Vous devez prendre un numéro.
- On m'a dit que j'avais pas besoin d'en prendre un.
- Qui vous a dit ça??"

Quand je lui ai dit que c'était la réceptionniste du même CLSC à qui j'avais parlé au téléphone, il a eu l'air encore plus bête, comme si j'étais en train de lui raconter le mensonge du siècle. Euh, c'est bien rare que j'essaie de passer devant les autres juste pour le fun! Si c'était juste de moi, je serais restée bien tranquillement dans mon lit au lieu de me lever à 6h45 pour aller m'obstiner pendant 5 minutes avec toi! Finalement, l'autre secrétaire s'en est mêlée et est allée directement dans son classeur, d'où elle a sorti en moins de 30 secondes ma requête de prélèvements. À 8h05, j'étais de retour dans la voiture de mon père, à me faire réchauffer les fesses par le siège chauffant.

On a tous besoin d'un incompétent pour bien démarrer notre journée.

jeudi 2 février 2012

Je n'aime pas

Je n'aime pas...

L'hiver.
Avoir la goutte au nez.
Me faire obstiner quand je sais que j'ai raison.
Passer après le hockey.
Voir mon autobus me passer dans la face quand je suis juste de l'autre côté de la rue.
Faire des hypoglycémies.
M'entraîner au gym.
Faire du tapis roulant.
Le bœuf aux légumes.
Avoir des poils de chat sur mes vêtements.
Passer mes journées toute seule dans la grande maison à me demander quoi faire de mon corps.
Dormir seule.
Être dépendante des autres.

Il y a un tas de choses que j'aime, qui pourraient compenser pour cette liste. Mais il y a des journées où le Shtroumph grognon en moi prend toute la place.