lundi 4 février 2013

Regarder passer le train

Ça fait 8 ans que je fais mon bacc en travail social. J'en ai déjà parlé.

En 8 ans, j'en ai vu passer des cohortes d'étudiants. Dans la plupart d'entre elles, je n'avais jamais vraiment l'impression de m'y sentir complètement à l'aise. Il y avait quelques personnes dans chacune d'elle avec qui je m'entendais assez bien, mais sans pouvoir tout à fait dire que j'avais lié des amitiés du tonnerre. Il faut dire que je n'ai jamais fait de sessions à temps plein, sauf en première année. Et même là, la seule vraie amie qui m'en est restée a changé de programme l'année suivante. Et une autre à qui je ne parle plus beaucoup aujourd'hui, malheureusement. Ensuite, je regardais défiler étudiant après étudiant, sans trop m'attacher, sans en avoir vraiment envie, probablement. C'est vrai que je me suis quand même presque fait un chum dans tout ça. Mais rien de vraiment durable.

Je me suis souvent demandée si c'est moi qui ne voulais juste pas se mélanger aux autres. Pourtant, je me considère comme une fille assez sociable, qui n'a jamais eu de difficulté à se faire des amis. Mais en vieillissant, on dirait que cette facilité à créer des liens avec les autres s'effrite peu à peu. Comme si quand on est plus jeune, ça se fait tout seul. Plus tard, l'innocence, l'insouciance, la naïveté de nos jeunes années nous a quittés et on fait moins confiance. Dans mon cas, c'est ce que je constate, en tout cas. M'ouvrir à l'autre implique de dévoiler tant de choses sur moi dont je n'ai pas nécessairement envie de parler, d'expliquer. Parce que je l'ai expliqué tant de fois déjà. Parce que je suis bien dans mon petit monde, dans mon petit quotidien confortable. Parce que la dernière fois que je me suis vraiment ouverte à quelqu'un, sans rien cacher, j'ai été trahie.

Pourtant, cette année, alors qu'il reste 3 mois à toute cette aventure, quand je suis en classe et que je regarde cette belle gang d'étudiants, je me dis que c'est cette cohorte-là que j'aurais aimé suivre pendant 3 ans consécutifs. Je m'y retrouve. Pour une fois.

3 commentaires:

  1. Se faire des amis à nos âges, c'est horriblement difficile. Je m'en plains souvent d'ailleurs. Je m'attache facilement, j'ai facilement envie de devenir amie avec quelqu'un. Mais la vérité, c'est que le monde plus vieux ne veut pas d'autres amis. Ils en ont assez. Ils ont leur train-train quotidien. Ils ont leur routine. Se faire des amis, c'est comme trop. Oui, je le dis souvent. Je l'ai écrit souvent sur mon blogue.... Anyway, je vais abréer... car je pourrais continuer longtemps !

    RépondreEffacer
  2. C'est en effet en vieillissant que l'on se rend compte que les véritables amis se comptent sur les doigts de la main. Durant mes études universitaires (qui ont duré 4 ans), j'avais des tonnes de connaissances, de fréquentations, et je changeais souvent 'd'amis'. De cette époque, j'en ai gardé quelques uns seulement que je vois encore. J'ai également quelques bonnes amie(s) de mon secondaire et cégep que je vois encore. Depuis que je travaille, sept ans déjà, je me rends compte que c'est beaucoup plus difficile de rencontrer de nouvelles personnes. Je dirais que je suis plus sélective sur mes fréquentations. Et je n'ai pas de temps à perdre avec des relations d'amitié qui ne mènent nulle part. Mais je comprends ta situation, se retrouver sur les bancs d'école après 8 ans avec des 'jeunes' qui eux commencent leurs études remplis d'enthousiasme, cela doit être assez bizarre et difficile.

    RépondreEffacer
  3. Impulsive: Je pense exactement comme toi. C'est très difficile de se tailler une place dans la vie des autres quand ils ont leur train-train quotidien, le chum/la blonde, les enfants... Ça ne fait que re-confirmer que la vie en société est fait pour ceux qui sont en couple, qui ont une famille. Les autres, ils n'ont qu'à passer leur tour.

    Tiffany: Moi non plus, je me dis que maintenant, je n'ai plus de temps à perdre avec des amitiés qui ne mènent nulle part. Plus le temps ni l'énergie.

    RépondreEffacer

Un petit commentaire, c'est agréable! Un petit commentaire, c'est bon!