samedi 24 mars 2012

On veut étudier, on ne veut pas s'endetter

C'était assez impressionnant, en arrivant au métro Bonaventure jeudi, de voir la masse d'étudiants tous affublés de rouge ou du petit carré de tissu qui se dirigeait vers la Place du Canada. Sur le coup, je suis restée surprise de voir autant de monde, surtout à 12h30, mais je me suis vite souvenue que la manifestation commençait dans une heure. Je me trouvais chanceuse de ne pas être agoraphobe, parce que j'aurais certainement paniqué en les voyant tous arriver!

Même le chauffeur de l'autobus dans lequel j'étais par la suite semblait sympathique à la cause des étudiants. Un petit groupe marchait sur la rue Cherrier en direction du métro Sherbrooke, traînant des pancartes, et en passant près d'eux, il a klaxonné plusieurs fois. Les jeunes lui ont répondu en criant allègrement.

Je suis moi-même une étudiante, bien que ce ne soit pas le cas pour cette année, mais j'aurai à encaisser la hausse des frais de scolarité l'an prochain, soit pour ma dernière année d'études. Je dois avouer que je ne sais pas trop où me positionner dans ce débat. Je suis pour un meilleur financement des universités, parce qu'à voir l'état de certains locaux et matériaux éducatifs mis à notre disposition à l'université, ça commence à faire pas mal dur. En plus qu'il y a de moins en moins de professeurs engagés au profit des chargés de cours, ce qui fait qu'ils sont beaucoup moins disponibles en dehors des heures de classe parce qu'occupés ailleurs, on finit par passer pas mal de temps à courir après eux si on a une question à leur poser. 

Mais j'ai l'impression qu'on ne met pas nos priorités à la bonne place. Par exemple, pourquoi un recteur d'université devrait avoir un salaire aussi imposant que le PDG de Microsoft? Aussi, pourquoi ne rénove-t-on pas les locaux déjà existants plutôt que de construire de nouveaux pavillons et de se retrouver avec un désastre comme celui de l’Îlot voyageur dans le centre-ville de Montréal?

Ce qu'il aurait fallu, c'est de n'avoir jamais gelé les frais de scolarité par le passé, mais plutôt de les avoir augmenté progressivement, suivant l'inflation. Comme ça, cela se serait fait graduellement, et non tout d'un coup, ce qui aurait moins choqué les gens qu'une hausse subite de 75%. Parce qu'il faut payer. Dans ma tête, on ne peut pas y échapper. Oui, étudier est un droit, mais on ne peut pas s'attendre, dans la société d'aujourd'hui, à ce que ceux qui nous enseignent vont le faire gratuitement. Ça doit se payer ce salaire-là. Je suis d'accord que ça commence bien mal une vie adulte que de se retrouver avec des dettes énormes à la fin des études post-secondaires, mais c'est justement pourquoi je pense que le gouvernement devrait revoir le principe des prêts et bourses au lieu de s'entêter à garder leur plan d'action tel qu'il est. Élargir les balises, permettre aux jeunes dont les parents font un salaire un peu plus élevé que le minimum permis en ce moment de toucher à des bourses donnerait un bon coup de pouce. Oui pour qu'on fasse notre part pour notre système d'éducation, mais pas qu'on se mette dans le trou à tout prix.

Je n'aime pas donner mon opinion sur des sujets de ce genre habituellement, parce que j'ai souvent l'impression que je m'exprime tout croche, et aussi parce qu'il y a toujours quelqu'un pour réfuter mon point de vue. Et que je déteste les conflits. Mais après toutes ces semaines de grève, faut bien se prononcer un peu, surtout quand on est touché par le conflit.

1 commentaire:

  1. Ce sont tous de bonnes questions à poser. Mon avis personnel: les études devraient être payées sur une retenue de l'impôt une fois le diplôme obtenu (bref à chaque cours réussi, paiement différé, t'échoues, payes - on crée un incitatif à réussir!), ou sur un autre forme de remboursement pour ceux qui ne résident plus au Québec auprès de l'institution universitaire, du financement à 0%. Je suis contre l'endettement auprès des institutions bancaires, plus les droits de scolarité sont élevés même avec un intérêt bas et des crédits d'impôt c'est un montant qu'on demande de débourser pendant qu'une partie grande du temps est réservé aux études, donc moins de temps pour travailler, et moins de revenus aussi. Je suis pas contre le fait de faire payer une partie des études post-secondaires par ceux qui le font, mais le faire quand ils ont un revenu qu'ils obtiennent après me semble plus logique que le système actuel. Qu'on laisse les étudiants vivre décemment pendant qu'ils devraient étudier me semble une proposition raisonnable.

    Par ailleurs, il faut vraiment être pauvre pour avoir accès aux prêts et bourses au Québec... le gouvernement suppose une contribution parentale parmi des parents de la classe moyenne basse qui n'ont tout simplement pas cet argent-là pour payer les études post-secondaires de leurs enfants.

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