jeudi 18 avril 2013

Problème de limites

Toujours en lien avec mon stage, j'ai un petit problème qui me turlupine et dont je cherche la façon d'en parler sans avoir l'air d'une belle insensible. Rien de grave, je vous assure, mais ça rend certains moments de mes journées un peu inconfortable.

J'ai un collègue avec qui j'ai établi une certaine amitié il y a quelques mois qui me pose problème. Lorsqu'on a commencé à se parler, j'étais dans une phase un peu sombre, toujours en peine d'amour, et j'avais besoin de parler à quelqu'un, de sentir qu'il y avait quelqu'un auprès de qui je pouvais me confier. Il a été une oreille attentive dans ces moments-là et je lui en suis très reconnaissante. C'est lui qui m'a fait découvrir la nourriture haïtienne. À ce moment-là, je lui avais donné mon numéro de cellulaire si jamais on n'arrivait pas à se rejoindre ou quelque chose du genre. Après ce souper, il s'est mis à m'envoyer des textos de façon régulière pour me demander comment ça allait, me souhaiter bonne nuit, etc. Tous les prétextes étaient bons. Il a commencé à entrer sérieusement dans ma bulle (qui peut être assez intense par moments) et je suis devenue de plus en plus mal à l'aise. Un bon soir, je lui ai dit que je n'étais pas à l'aise avec ça, que j'avais peur qu'il en vienne à développer des sentiments pour moi, alors que moi je le considérais simplement comme un collègue. Il a accepté la chose, mais depuis, il me questionne souvent à savoir pourquoi j'ai reculé dans notre amitié...

J'ai reculé parce qu'il me rendait mal à l'aise, voilà tout. Je ne sais pas comment expliquer ça davantage. Pour moi, c'est un collègue de stage avec qui je m'entends bien, et je l'ai remercié d'avoir pris le temps de m'écouter lorsque je traversais une mauvaise passe. Mais je vais mieux maintenant, et je réalise que j'aime beaucoup mon indépendance que je me suis réappropriée depuis quelques mois. Mais lui a développé, au travers de nos conversations, un besoin de m'aider à combler le vide dans ma vie, alors que ce n'était pas du tout le cas. Il dit que dans sa culture, il est normal d'entretenir les amitiés en s'informant régulièrement de comment va la personne, au moyen de textos, messages sur Facebook, etc. Sauf que moi je me porte très bien avec le fait de lui parler au stage seulement. Pas besoin qu'il me texte à tous les soirs pour me souhaiter bonne nuit. Il n'est pas mon chum, quand même. Et c'est un gars. Je sais que si c'était une fille, ça serait sûrement différent. Je n'ai pas de problèmes à ce que mes amies de fille me textent souvent pour prendre des nouvelles. Mais un gars, je me sens harcelée.

Je ne sais plus comment mettre mes limites avec lui. Refuser de manger des raisins qu'il m'offre parce que je n'ai pas faim l'offusque, comme si je ne voulais plus partager avec lui. On en est rendu là. Est-ce que c'est un simple choc culturel ou ça cache quelque chose de plus profond? Est-ce que j'en fais tout un plat avec rien? Une chose est sûre, le climat est un peu tendu et c'est loin d'être agréable. 

3 commentaires:

  1. Les différences culturelles!!!!
    Je trouve que parfois on les exagèrent et parfois de peur de passer pour racistes, on accepte des choses que l'on ne ferait pas avec des gens de notre culture.
    Le non respect des limites que l'on prend le temps de verbaliser, d'expliquer est pour ma part quelque chose qui ne vient pas d'une culture plus que d'une autre. Mais d'un manque de respect point.
    Il t'a expliqué que dans sa culture c'est normal et toi tu lui as dit que tu te sentais mal à l'aise.
    S'il avait été foncièrement respectueux, il aurait été en mesure de s'adapter...
    ...
    Et manger sans faim et sans plaisir... c'est nulle part écrit dans aucune culture!
    Lâche pas!
    Tu n'es obligée à rien d'autre qu'à être bien tout en restant honnête et respectueuse à ton tour.
    :)

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  2. Tu as parfaitement raison d'agir de la sorte s'il ne te plait pas! Dis-lui que ta façon d'agir avec des amis, c'est en gardant cette distance et en n'entretenant pas toujours un lien comme tu entretiendrais s'il était ton copain.

    À prendre ou à laisser, un point c'est tout!!!

    Il y a des gens qui ne comprennent pas ça et qui franchiront toujours les limites si tu ne les établis pas clairement.

    Mets tes culottes, sinon, tu risques de te faire prendre dans un engrenage dans lequel il sera encore plus difficile de te sortir...

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  3. Julie: En effet, la fameuse peur de passer pour raciste si on "rejette" l'autre est assez présente. Ça m'est d'ailleurs venu à l'esprit qu'il pourrait m'accuser de ça, mais il ne l'a pas fait. Il respecte les limites que j'ai mis d'une certaine façon, mais c'est fatigant de se faire questionner sur le pourquoi du comment tout le temps. Pas évident.

    Michèle: C'est ce que j'essaie de lui faire comprendre. Mais il y a des gens qui sont durs de comprenure, comme on dit...

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