vendredi 21 octobre 2011

Affamée

Je pense que j'ai manqué de nourriture pendant que j'étais à l'hôpital. Correction: J'AI manqué de nourriture à l'hôpital. Comme au début de mon hospitalisation, je n'étais plus capable d'avaler, on m'a installé un tube dans le nez pour me donner du gavage. Donc, j'ai été alimentée par la pochette de liquide jaune pendant un bout de temps. Ensuite, j'ai recommencé à manger tranquillement, mais on s'entend que les portions dans les cabarets ne sont pas énormes.

Ça m'a aussi rappelé à quel point je ne m'étais pas ennuyée de la bouffe d'hôpital. Oh que non! Premièrement, rien n'est salé, à cause de toutes les restrictions de sel imposées à certains patients, donc ça goûte un peu fade. Deuxièmement, ça ne reste pas chaud bien longtemps, donc au déjeuner, tes toasts arrivent froides et molasses. Troisièmement, impossible d'avoir de bons légumes frais et bien cuits. Si tu as quelque chose de frais, c'est de la laitue Iceberg, qu'on te sert avec un petit contenant de vinaigrette, pas d'autres légumes en vue. Sinon, on fait cuire les légumes de ton assiette jusqu'à trop cuit et jusqu'à pu de couleur (et de saveur) et trop mou. On tasse donc les haricots verts (bruns) de côté et finalement, il ne reste plus grand-chose dans l'assiette. On dit que l'appétit vient en mangeant, mais ici c'est plutôt que ça se perd en mangeant!

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ils ne se forçaient pas plus que ça dans les hôpitaux pour servir des plats variées et plus stimulants côté goût et apparence. Il me semble que si tu souhaites que l'état du patient s'améliore, une des clés de la guérison est une bonne alimentation. Et surtout que ça goûte quelque chose, que ça goûte bon. Ce serait beaucoup plus encourageant de passer au travers de la journée en se disant qu'au moins, à l'heure des repas, ça va être un petit peu satisfaisant. Mais on ne changera pas la recette, les coûts sont calculés dans le système de santé et comme la bonne nourriture et la main d’œuvre coûtent cher, ça m'étonnerait qu'on voit une transformation prochainement. Société de production à la chaîne, quand tu nous tiens...

Bref, en ayant manqué de nourriture dernièrement, j'ai décidé de rattraper le temps perdu (ainsi que les kilos) en me faisant plaisir et en mangeant tout dont j'avais envie. Et le pire, c'est que je ne mange pas que des cochonneries! Des bons légumes frais! Je redécouvre aussi le plaisir de croquer dans une belle pomme juteuse, alors que je ne mangeais presque jamais ça avant. C'est fou quand tu as failli ne plus jamais profiter de quelque chose à quel point tu veux croquer dedans ardemment par après. Ce matin, au resto de déjeuners, je me suis payée la traite: une belle assiette de pain doré avec coulis de framboise et crème anglaise, accompagné de fruits frais, jus d'orange et café compris! Y a rien de trop beau pour la classe ouvrière...

1 commentaire:

  1. ça me rappelle ma chirurgie maxillo-faciale où je ne pouvais plus manger de quoi de solide pendant plusieurs semaines!

    j'avais perdu beaucoup de poids. Mais la bouffe d'hôpital... beurk

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