vendredi 4 mars 2011

Beau parleur

J'écoutais d'une oreille distraite l'autre soir François Legault qui parlait de sa nouvelle coalition. Plein de beaux projets de société, de belles idées qui semblent déjà plaire aux Québécois, si on se fie aux sondages. Parce que, clairement, les gens ont besoin de se faire vendre de nouvelles idées, de trouver un parti ou une allégeance politique qui les interpelle.

Heureusement qu'il y a encore des gens qui s'intéressent à la politique. Parce que dans mon cas, même si je voudrais y porter un intérêt, ça fait longtemps que je fais la sourde oreille à tous les beaux discours de nos politiciens. Ça ne m'a jamais allumé. Bien sûr, à chaque élection, je fais mon devoir de citoyenne et je fais ma petite croix sur mon bulletin de vote. Je trouve ça important malgré tout de faire un choix; comme ça, après coup, je peux chialer que "je n'ai jamais voté pour ça, moi!". Mais je ne vote pas par conviction, juste pour celui ou celle qui me tombe le moins sur les nerfs quand je l'écoute à la télévision, ou qui me paraît avoir des idées moins bizarres ou plus humaines que les autres candidats.

M. Legault, il a des bonnes idées, c'est vrai. Mais est-ce assez pour rallumer la flamme politique qui semble être éteinte chez beaucoup d'autres Québécois? Qu'est-ce que ça nous prendrait vraiment pour insuffler un peu d'énergie dans notre politique? Une chose est sûre, avant que je me range véritablement du côté d'un candidat ou d'une candidate, ça va prendre bien plus que des beaux projets.

5 commentaires:

  1. Tout comme toi j'ai la sourde oreille quand vient le temps des discours, habituellement lors des votes mon choix s'arrête sur le parti qui porte le plus d'attention à la santé, parce que sans la santé tout le reste n'est pas important.

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  2. La question n'est pas simple, mais je pense que l'inaction libérale et la démagogie indigeste dont on nous a copieusement gavés depuis 8 ans a à voir avec notre écoeurement général. On nous prend pour des idiots, alors, effet Pygmalion oblige, on se comporte en idiots.

    Ce qu'il va nous falloir, c'est d'abord des policitiens qui descendent de la colline parlementaire et qui font sentir aux citoyens qu'on peut leur parler les yeux dans les yeux des choses qui nous inquiètent sans qu'ils nous fassent sentir comme une gang d'illettrés. Il nous faut des policitiens qui ramènent la politique à sa fonction essentielle: un dialogue constant, constructif et rationnel entre les représentants et les gens qu'ils représentent. Il nous faut finalement des policitiens qui arrêtent de parler comme si leur parti avaient absolument raison et que leurs adversaires avaient absolument tort - des policitens qui nous disent «Nous n'avons ni toutes les réponses ni toutes les solutions, alors on va s'asseoir tous ensemble et dialoguer jusqu'à trouver de bonnes idées».

    Le sens moral, l'honnêteté et la démocratie dans ce qu'elle a de plus beau sont complètement enterrés sous le dialogue de sourds qu'est la politique partisane. Ce sont des denrées rares. Les gens qui en font preuve sortent généralement complètement écoeurés de la politique, là où on fait passer les nobles sentiments pour de la naïveté.

    Parmi les autres éléments de réponse, je dirais que l'espace publique est si mal occupé parce qu'on est trop bien dans notre espace privé - j'entends par là que le confort matériel ne nous prédisposent pas à l'indignation, à la révolte et au boulot ardu que représente la citoyenneté active. Mais bien sûr, on ne peut pas s'attaquer au confort matériel pour lequel on s'est tellement fendu le cul.

    Et finalement, il y a la corruption, les conflits d'intérêts et les politiciens qui ont les mains jusqu'aux coudes dans de petites magouilles et les passes de cash, qui interdisent à ces braves hommes de faire preuve de la transparence et de l'honnêteté qu'ils nous doivent. Leurs préoccupations ne sont tout simplement pas les nôtres.

    Mot de la fin (pardon pour ce long commentaire): ne JAMAIS, JAMAIS renoncer à s'impliquer en société. Si le découragement t'empêche d'aller voter, c'est l'échec de la démocratie. Au contraire, il faut se botter constamment le cul pour s'assurer que notre écoeurement serve de carburant à l'indignation juste et la saine colère qui sont à la base de tout changement. En pratique, ça veut dire: ne ferme jamais ta gueule. Dénonce, chiale, proteste, informe-toi et va voter.

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  3. 1 homme, 1 parti.

    On a déjà connut sa .. sa s'appelait comment déjà ? AD Quelque chose ....

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  4. Trop de magouille.
    Trop de partisanerie.
    Trop d'intérêts divergeant du bien commun en jeu.
    Malhonnêteté institutionnalisée.
    Et les petites passes d'un fonctionnaire inconnu, ce n'est pas ça qui fait frémir le système si ça ne sert pas le système. Pour que la corruption perdure, il faut que le système ait un intérêt à ce que ça perdure, il faut qu'une personne de pouvoir ayant infiltré le système commande les passes croches pour nous avoir, nous voler.

    Le pire, c'est que des dires mêmes d'Alain Gravel et de Marie-Maude Denis, les deux journalistes à Enquête, qui donnaient une conférence à Force Jeunesse samedi dernier où j'ai été, il est extrêmement difficile pour eux d'obtenir des entrevues des gens qui savent des choses. Les gens se taisent, ont peur pour leur famille, pour leur emploi, etc. De plus, seulement 10% de ce qui se passe a été révélé. Mme Denis a dit que QuebecLeaks allait probablement donner un exutoire à tous ces gens qui cherchent à révéler au grand jour les choses croches dont ils sont témoins quotidiennement sans se faire taper par les plus croches au-dessus d'eux.

    La contribution de François Legault est bienvenue, mais il faudra bien plus que de vagues idées pour nous sortir collectivement du cynisme généralisé. Les politiciens doivent reconnaître leur part de responsabilité dans le cynisme s'ils veulent le combattre. Toutefois, pour certains, le cynisme les sert pour se maintenir au pouvoir. C'est dommage pour les honnêtes, car il y en a, et ils sont courageux!

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  5. Caro: J'avoue que la santé, pour moi aussi c'est une priorité dans les discours que j'entends. À quand le nouveau CHUM!

    Les gars: La prochaine fois que je veux écrire un billet sur la politique, je vous engage! De fort belles réponses à mes questions, merci!

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