samedi 20 mars 2010

Les pieds dans le vide

Sauter en parachute, me lancer dans le vide, c'est quelque chose que j'aurais tant voulu faire et que je regretterai toujours de ne pas avoir pu faire dans ma vie. Sentir le vent m'envelopper, voler presque comme ces oiseaux si gracieux, laisser monter l'adrénaline alors que le sol se rapproche de plus en plus... Me sentir vivante.

Je regardais le personnage de Raphaël dans le film Les pieds dans le vide (très bonne réalisation de Mariloup Wolfe) qui avait ce besoin de sauter en bas de l'avion et de pousser à chaque fois un peu plus ses limites pour oublier ses problèmes et se sentir encore plus en vie à chaque risque encouru. Et je le comprenais. Le thrill de n'avoir que du vide sous ses pieds, le cœur qui palpite, sentir quelque chose de puissant l'envahir.

Juste sentir quelque chose. Provoquer quelque chose en soi, réveiller l'animal qui s'est endormi...

J'ai besoin que ça bouge davantage dans ma vie. Je me sens éteinte ces temps-ci, comme si j'étais retombée dans cet état de torpeur qui m'était devenu si familier pendant que j'attendais que ma vie arrive. Elle est finalement arrivée cette vie en laquelle je nourrissais tant d'espoir, mais pourtant, avec le recul, je ne la trouve pas aussi spéciale et fabuleuse une fois dedans. Peut-être me suis-je créée des attentes trop élevées? Ce ne serait pas la première fois de toute façon. J'avais soif de liberté, de folie des grandeurs, de changement. Mais rien n'a vraiment changé au fond, côté vie sociale, amoureuse, professionnelle. Patience! qu'on ne cesse de me répéter. Patience, tu vas voir, les morceaux du puzzle vont se placer l'un après l'autre.

Je ne veux pas attendre. Je veux trouver un sens à ma vie, mon vécu, maintenant. Je veux vivre maintenant, même si je suis consciente que j'ai en ma possession une réserve incroyable de temps. Fermer les yeux et me jeter dans le vide.

Dans le fond, je ne suis qu'une éternelle insatisfaite. Et je n'arrive pas à identifier d'où peut bien venir cette insatisfaction chronique. J'ai pourtant eu à peu près tout ce que je désirais dans ma vie. Gâtée pourrie diraient certains. J'ai même eu des nouveaux poumons. La plupart des gens malades ne connaissent pas cette chance. Alors, pourquoi, mais pourquoi est-ce que j'en veux toujours plus? Qu'est-ce qui pourra bien réussir à m'apaiser? Je crois pourtant que je ne cours pas après des choses inaccessibles. Des petites choses simples, je vous le jure.

1 commentaire:

  1. je suis une impatiente insatisfaite comme toi pourtant, crois-moi, c'est vrai que les pièces de puzzle vont prendre leur place. Une vie, c'est long à rebâtir à notre image. Ça commence par des nouveaux poumons et tranquillement on arrive à l'endroit qu'on voulait. Je te jure que tu vas y arriver et ça va se passer plus vite que tu le penses et sans même que tu t'en rendes compte. Je me rends compte qu'on est plusieurs à passer par cette déprime après greffe. Ça finit par passer. Tu vas voir, tu es bien entourée. xxx

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