vendredi 18 mai 2012

Apocalypse now

Comme je l'ai dit dans les commentaires, je sais qu'une peine d'amour n'est pas la fin du monde, mais je me sens comme si j'étais en pleine apocalypse.

En pleine attente de greffe, je passais des journées entières seule à la maison, pendant que tout le monde travaillait ou étudiait. Qu'est-ce que je faisais, moi? Je faisais la couch potatoe devant la télé, je perdais mes après-midis sur l'ordinateur, je lisais. Et ça me suffisait. Je ne cherchais pas tant que ça la présence des autres, encore moins celle d'un homme. Parce que mon objectif était de passer au travers de l'attente, de survivre jusqu'à l'opération. Et que je savais que c'était mon chemin de croix, et que je devais le faire toute seule. Le parcours des malades chroniques en est un bien solitaire. Et je m'en accommodais, bien malgré moi.

Alors, qu'a été mon réflexe quand j'ai reçu le souffle de vie? De vouloir rattraper le temps perdu. De courir après l'amour. Je me suis inscrite sur un site de rencontres. Je sortais beaucoup avec mes amis. Et puis 7 mois plus tard, je l'ai rencontré. Au début, j'étais quand même craintive. Je savais que je venais avec un package deal énorme. Ça avait toujours été le cas. Et même si je ne toussais plus comme une vieille fournaise à l'huile mal entretenue, je savais que ma locomotive tirait de nombreux wagons derrière elle. J'ai tenté de faire l'indépendante pendant quelques mois pour me protéger, de lui surtout. Parce que je le voyais arriver avec ses grands chevaux, le gars qui avait des projets d'avenir, qui n'avait pas l'air de vouloir se sauver en courant devant le cas à problèmes que j'étais. Finalement, je me suis laissée aller.

Et aujourd'hui, je me demande à quel prix. Parce que tout est à reconstruire. Mon estime de moi, ma confiance en moi, aux autres, ma valeur aux yeux des autres. Mon habileté à me débrouiller seule dans la vie. J'ai 26 ans et j'ai l'impression que je ne sais pas gérer ma vie. Je n'ai jamais habité seule et j'ai très peur de ne pas savoir comment faire si un jour je vais rester en appartement. Je me trouve pathétique.

Ma mère m'a toujours dit que je devais apprendre à ne compter que sur moi-même, mais j'ignore par quel moyen m'y prendre.

3 commentaires:

  1. Au prix que si on ne risque rien, on n'a rien. Il faut toujours foncer dans la vie. C'est la seule façon d'avoir des résultats. Et même si tu ne le crois pas encore, tu as appris de cette relation.

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  2. Tu es très dure avec toi-même... La maladie nous rend nécessairement dépendants des autres.

    Je n'ai jamais habité seule en appartement, mais toujours avec mes chums et je n'en suis pas moins autonome. Je préfère la vie à deux, tout simplement!

    Tu sais, que l'on ait été malade ou pas, une peine d'amour demeure une peine d'amour et elle s'accompagne malheureusement de sentiments négatifs. La confiance en soi et envers les autres en prends inévitablement un coup.

    Se rebâtir prend du temps, mais c'est possible, j'en suis la preuve vivante. Quand j'ai eu mon diagnostic de cancer, j'étais en pleine peine d'amour, je n'avais pas d'emploi et j'étais de retour chez mes parents. Trois mois plus tard, j'ai rencontré mon futur mari et notre aventure dure depuis sept ans. Il m'a acceptée avec mon "padkage deal" qui est lui aussi très lourd.

    Bon, désolé, j'ai écrit un véritable roman! Il faut croire que je me reconnais dans ton histoire...

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  3. Impulsive: C'est bizarre, j'écoutais un épisode de Sex and the city hier, et le personnage de Carrie disait que les femmes disent , dans une rupture, qu'on apprend toujours quelque chose d'une relation. Comme pour se réconforter. Pour trouver un sens. Est-ce que ça aide vraiment à passer au travers de la peine? Je ne sais pas...

    Ellora: Merci pour ton beau commentaire. Je sais qu'il existe en quelque part un gars qui saura m'accepter même avec mon package deal. Mais c'est juste qu'en effet, en ce moment je me sens enfermée dans un étau de sentiments négatifs.

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