lundi 16 mai 2011

Partir quelque part pour partir

Partir. S'expatrier. Quelles sont les raisons qui nous poussent à tout laisser derrière soi pour recommencer ailleurs?

Un ami de mon homme s'est mis dans la tête de partir en Nouvelle-Calédonie pour un, deux ans, voire plus. Pour travailler pour une compagnie dont le nom m'échappe. Ladite compagnie paye toutes les dépenses concernant le transport aérien, le logement et évidemment, le salaire. Pour toute la famille. C'est dans le contrat. Alors, il en parle de plus à plus à sa blonde, enceinte jusqu'aux oreilles de leur deuxième garçon. Au début, il visait simplement l'Alberta pour l'industrie pétrolière. Déjà, elle était très réticente. Je n'imagine pas sa réaction maintenant qu'il a déplacé la destination vers l'océan Indien.

Un gars avec qui il travaille l'a déjà fait pendant deux ans et il a adoré. Parce qu'il a pu visiter l'Australie et la Nouvelle-Zélande autant qu'il a voulu. Sa blonde l'a suivi. Ce n'est pas tant pour faire de l'argent, parce que paraît-il que tout est dispendieux là-bas, puisque c'est à l'autre bout du monde, sur une petite île. L'attrait est donc pour l'aventure, l'expérience et le dépaysement. Vivre sur une île paradisiaque, française de surplus, où la température est clémente, où le sable vous réchauffe les orteils et où il ne vous neige jamais sur le coco. Cependant, les femmes qui suivent leurs chums ou maris ne peuvent pas travailler une fois déménagées sur cette île. Seuls les hommes employés par la compagnie ont le droit de le faire. Elles restent donc à la maison avec les enfants. Au lieu d'aller prendre une marche jusqu'au parc, elles le font sur la plage, à construire des châteaux avec du vrai sable blanc, pas un truc semi-dur à l'air louche où tous les chiens du voisinage font leurs petits besoins dedans.

Mon homme me racontait ça hier soir, en zieutant une partie de hockey à la télé. Je l'ai laissé parler... puis je lui ai demandé s'il m'en parlait parce que c'était quelque chose qui pouvait l'intéresser aussi. Non, fut la réponse. Pour pleins de raisons. Entre autres parce qu'il n'y a sûrement pas de clinique de fibrose kystique en Nouvelle-Calédonie. Vérification faite, les plus proches sont en Australie. J'ai dit, "Irais-tu sans moi?". "Non." Je me dis que c'est bon signe. Aussi parce qu'il ne pourrait pas regarder ses Canadiens chéris se faire planter en séries. Et l'ennui de sa patrie, de ses amis, de sa famille.

"Mais imagine vivre dans un paradis comme ça!" qu'il a quand même rajouté. J'imagine, mon amour, j'imagine. Moi qui déteste l'hiver, je peux très bien l'imaginer! Mais je pense qu'au bout d'un mois, je virerais folle d'ennui. Je ne travaille déjà pas ici, alors que j'ai des loisirs et un bon entourage, je n'ose même pas penser à quoi ça pourrait ressembler à l'autre bout de la planète.

Voyager pour découvrir de nouveaux coins de pays, aucun problème. J'aime beaucoup. Je suis même très heureuse de savoir qu'il y a des tonnes de cliniques de fibrose kystique en Australie. Mais m'exiler pour plusieurs années aussi loin, pas sûre pantoute.

Si ce n'est pas pour l'argent, pourquoi veut-il tant partir cet ami? Simplement pour partir? Pour changer de routine? Ou pour voir si la vie ne serait pas meilleure ailleurs? Pour voir si le gazon ne serait pas plus vert dans la cour du voisin... du voisin qui habite très loin.

4 commentaires:

  1. C'est une aspiration que j'ai toujours eue. Rester un moment à l'étranger. Pourquoi ? Je ne sais pas précisément. C'est là. Une expérience. Connaître l'ailleurs pas juste en surface. Virer son monde à l'envers. Faire de la nouveauté son quotidien. Pour oublier un peu sa routine d'ici.

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  2. Ça me fait penser quand je regardais des offres d'emploi dans mon domaine, et que je voyais des postes à combler en Nouvelle-Zélande. Le bout du bout du monde!

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  3. Peu importe la raison, je trouve ces gens courageux car je sais que je ne partirais pas vivre ailleurs, malgré que je trouve ça fascinant. J'ai besoin de mon cercle social autour de moi et pleins de gens que je peux appeler n'importe quand. Je partirais encore moins avec des jeunes enfants car il me semble que c'est un moment où l'entraide est importante pour permettre aux parents de souffler un peu. En tout cas, ton histoire fait jaser!

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  4. Impulsive: Pour l'expérience, c'est la réponse que je me suis donnée. Découvrir autre chose, changer le mal de place. J'imagine que ça donne un p'tit thrill...

    Edgard: Le bout du bout du monde! J'aime bien!

    Jas: Moi aussi je les trouve courageux. Juste pour le fait qu'ils ont pris la décision et ont tout laisser derrière eux. Je ne pourrais vraiment pas moi non plus...

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