dimanche 10 juin 2012

Le temps perdu

Je pensais à ça l'autre jour. Les 2 dernières années ont été affreuses, au fond. La première année, j'ai commencé mon stage en gériatrie, pour qu'il soit ensuite annulé après 2 mois et demi. J'ai passé l'automne, l'hiver, le printemps et une partie de l'été à ne rien faire de particulier, à m'occuper de mon mieux. La deuxième année a presque été pire, avec l'encéphalite qui s'est pointée en août, l'hospitalisation de 2 mois qui a suivi, et par ricochet, la tentative de reprendre mon stage qui a avortée. J'ai encore une fois passé l'automne, l'hiver et le printemps à ne rien faire, à part réussir à me trouver un petit emploi à temps partiel au mois d'avril. Encore là, ce n'est que 2 après-midis par semaine, ce qui est mieux que rien, j'imagine. Et finalement, fin avril, mon chum me laisse. À l'hôpital. Je redéménage mes pénates chez mes parents. Retour au point de départ.

Après la greffe, tout semblait si prometteur. Je n'avais jamais été aussi en forme de toute ma vie, je me sentais bien dans ma peau, j'avais trouvé une place de stage rapidement, j'avais rencontré quelqu'un... J'envisageais enfin l'avenir avec enthousiasme.

Quand la perte du stage est arrivée, je l'ai mal pris sur le coup, c'est certain, mais le fait d'avoir encore mon chum me réconfortait. J'avais encore de nouvelles choses qui se réalisaient dans ma vie. Il était là pour m'épauler, m'écouter. Ce qui m'a en fait aidé à passé au travers de ces 2 années, c'est lui. C'est toute la joie qu'il apportait dans mon quotidien, les petits projets qu'on réalisait ensemble qui m'ont empêché de déprimer. Je sais qu'avoir été célibataire, j'aurais aussi passé au travers, mais pas de la même façon. Avec plus de difficulté sûrement, parce que je n'aurais eu que ça sur quoi me concentrer. Mais mon esprit était occupé ailleurs.

Alors, somme toute, je me dis que j'ai un peu perdu 2 années de ma vie. Vous direz, mais 2 ans, ce n'est rien dans toute une vie! C'est vrai; mais dans ma vie, 2 ans, c'est beaucoup. Beaucoup de temps précieux gâché. Je pensais qu'en vieillissant et en voyant les années défiler malgré l'épée de Damoclès qui me pendait au-dessus de la tête, que le sentiment d'urgence de vivre à toute allure allait s'estomper un peu, mais ce n'est pas le cas. C'est pour ça que l'impression de gâchis est là. Un petit goût d'amertume qui reste dans la bouche.

Tout n'a pas été perdu, je sais. J'ai vécu des beaux moments malgré tout, des moments qui valent la peine d'être gardés en mémoire. Mon psychologue m'a dit que c'est un réflexe normal après une rupture de penser qu'on a perdu son temps avec l'autre, puisqu'au final, ça n'a pas marché comme on voulait. Mais que c'est loin d'être une perte de temps. Qu'il faut trouver le moyen d'identifier les bonnes choses que l'autre nous a apportées, voire même le remercier pour ces choses. Parce que chaque personne qui passe dans notre vie laisse une trace positive, même si a priori on ne la voit pas.

Je trouve très sage tout ce qu'il me dit, mais tellement difficile d'appliquer ses propos à ma situation actuelle. C'est dur d'être fâchée tout le temps.

3 commentaires:

  1. Ce n'est jamais gâché. La vie est une route. Il faut avoir des merdes pour apprendre. Si tu n'avais pas suivi exactement cette route-là, tu ne serais pas qui tu es aujourd'hui. Et tu ne deviendrais pas celle que tu seras demain. Dis-toi que tu avances et tu t'améliores chaque jour.

    Oh ! et trouve une façon de te défouler. Même mauvaise. Un moment donné, faut que le méchant sorte.

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  2. Ce que je retiens, c'est ta dernière phrase : "C'est dur d'être fâchée tout le temps." Je ressens la même chose et tout particulièrement en ce moment où je suis clouée à la maison.

    Je vais dans le même sens que l'impulsive, un moyen de se défouler fait le plus grand bien. Moi, je n'ai qu'à marcher cinq minutes dehors et je suis toute essoufflée. Je ne pense alors qu'à reprendre mon souffle et exit la colère. Quand je ne peux pas sortir, comme en ce moment, je joue à des jeux vidéos où je passe ma rage sur les ennemis à abattre!

    Il est très difficile de voir du positif quand on a encore le coeur à vif... Avec le temps, tu prendras du recul et tu verras peut-être ces deux années différemment...

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  3. Impulsive: Il n'y a pas grand-chose qui me défoule dans la vie. Je devrais peut-être m'acheter un punching bag...

    Ellora: En effet, la colère vient prendre le dessus sur tout ces temps-ci. C'est pire quand on passe beaucoup de temps à la maison, je comprends ça.

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