mardi 1 novembre 2011

Tourner en rond

Le plus difficile, c'est de ne pas me sentir autonome. De ne pas savoir quoi faire de mon corps. Je sais bien que je suis en convalescence, mais je me sens en forme, moi! Je me sens limitée dans tout, allant de la conduite automobile à descendre des escaliers seule. J'ai encore trop d'étourdissements pour conduire, donc à chaque fois que je veux me déplacer, je dois demander à mon père ou à mon homme de m'emmener. J'ai pris l'habitude d'être indépendante durant la dernière année, de partir seule si j'avais envie d'aller magasiner, de faire une petite épicerie. Je me rends compte que je tiens beaucoup à cette indépendance fraîchement acquise. Je l'ai attendu, voire espéré pendant tellement d'années, à me dire qu'un jour, quand je serais greffée, je n'aurais plus à m'appuyer autant sur mes parents. Le fait de revenir en arrière et de retourner chez eux est tellement frustrant. Je me sens infantilisée, de retour à la case départ.

Je sais que je me dois d'être patiente, que dans quelques mois, tout sera terminé et que je serai parfaitement remise. Mais en attendant, je ronge mon frein. Si je veux prendre mon bain, ma mère doit m'aider. Si je veux me laver les cheveux, elle doit le faire. Si je me penche trop pour ramasser quelque chose par terre, elle doit m'aider à me relever parce que les muscles de mes cuisses ne sont pas encore assez forts pour me remonter du sol. C'est très dur pour l'ego. Je sais que ça ne lui dérange pas de le faire, c'est ma mère après tout, mais après tout ce que mon entourage a vécu pendant que j'étais à l'hôpital, j'aimerais pouvoir leur donner une petite pause.

Il n'y a pas à dire, la maladie affecte non seulement la personne concernée, mais encore plus les aidants naturels. Ça peut devenir très lourd sur leurs épaules. Le stress, la fatigue... Par bouts, à l'hôpital, j'en suis même venue à me sentir mal de leur imposer tout ça. Je savais bien qu'ils étaient crevés, mais j'avais tellement besoin de leur présence. J'angoissais lorsque j'étais seule, enfermée entre 4 murs. Et les journées où ils ne pouvaient pas venir me voir, je voulais leur demander de venir quand même, mais je n'osais pas. Parce qu'ils sont tellement présents de toute façon. Mais il n'y a pas grand-chose qui me satisfaisait...

Évidemment que je suis contente d'être de retour à la maison. Mais je trouve toujours le moyen de chialer quand même. Je n'ai jamais été si patiente que ça de toute façon.

4 commentaires:

  1. Comme je comprends ce que tu vis pour avoir moi-même vécu une convalescence cet été.

    J'avais subi une chirurgie à la colonne lombaire d'urgence. C'était ça ou ma jambe gauche paralysait.

    Je suis demeuré trois longs mois à la maison et je vis seul. Au bout de quelques semaines à peine, j'ai commencé à reprendre ma vie en main.

    Je ne devais rien faire mais je n'avais pas le choix. J'ai commencé tout doucement : brassées de linges sales, balayage, laver la vaisselle.

    Il n'y avait que le gros ménage que je ne pouvais pas faire ni l'épicerie. J'avais embauché une agence privée et le gouvernement m'accordait une subvention.

    Je peux toujours la recevoir à nouveau si je fais une nouvelle demande. Je me suis rendu compte que c'est en bougeant plus chaque jour que la santé revient plus vite.

    Cet autonomie que j'avais cru avoir perdue m'est revenu au prix d'efforts et de persévérance. Comme tu fais toi-même.

    Je te félicite pour ton courage car ce n'est certes pas facile de pouvoir se relever debout pour continuer de marcher, d'aller de l'avant... ;-)

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  2. Je te trouve bonne et te félicite. En effet, ta situation doit être plus que difficile. De toujours dépendre des autres autour, ça doit être loin d'être évident.

    Courage dans ce bout plus dur. Je te souhaite de retrouver cette liberté et cette indépendance le plus vite possible. En attendant, la patience doit dominer...

    Bonne chance chère Viv!

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  3. on t'aime comme ça! je préfère les chialeuses qui s'expriment que les chialeuses qui n'en parlent pas, qui gardent tout en elles et qu'un jour, explosent :)

    j'ai hâte au brunch"

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  4. Jeff: J'ai remarqué aussi que c'est en recommançant tranquillement la routine de la maison que je me suis mise à me sentir moins fatiguée, même si je ne faisais pas grand-chose. Comme quoi on entre dans un cercle vicieux quand on ne fait rien...

    Michèle: Merci pour tes encouragements! Patience, tu as dit??

    Rosmarinus: Bon, si tu as pas de problème à m'entendre chialer, je sais qui appeler 4 fois par jour maintenant! Brunch brunch brunch!

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