vendredi 17 juin 2011

Retour en arrière

Je suis entrée par la porte principale, en passant parmi les tables de pique-nique de la cour et en regardant les élèves qui dînaient tranquillement au soleil. Dès que j'ai mis le pied dans le corridor, mon ancien directeur du deuxième cycle m'a aperçu et est venu me plaquer 2 gros becs sur les joues. Toujours aussi volubile et jovial, encore plus depuis qu'il a décidé de prendre sa retraite à la fin de l'année scolaire, après, si ma mémoire est bonne, 36 ans de loyaux services. Je me suis retrouvée à jaser dans son bureau, à attendre cet ancien professeur avec qui je m'en allais au Tutti Frutti.

Malgré le temps, le contact ne s'est jamais perdu entre ce prof si spécial et moi. Il était là au travers des tempêtes comme des grandes joies, et jamais il ne m'aurait lâché. Ce que la plupart de mes amies du secondaire ne seraient pas capables de prétendre. Même si on ne se voit pas très souvent, les sujets de conversation ne manquent pas quand on y arrive enfin. Il y a des ces personnes qui passent dans votre vie et qui ont une influence déterminante sur ce que vous êtes devenus. Sans lui, l'adolescente un peu trop franche et pas tout à fait bien dans sa peau n'a aucune idée de ce qu'elle serait devenue.

Sauf que d'être au niveau des salles de classe quand la cloche sonne et de me retrouver dans cette cacophonie d'étudiants, telle une bruyante nuée d'abeilles sortant de la ruche, m'a rappelé à quel point l'époque du secondaire ne me manque pas une miette. Je me suis revue dans ces couloirs, vers 15-16 ans, traînant mon sac à dos plein à craquer de livres et de cahiers, longeant les murs le plus rapidement possible pour me rendre à mon casier. Le plus vite j'étais sortie de là pour être assise dans l'autobus qui allait me ramener chez moi, le mieux je me portais. Parce que même si j'y ai vécu de beaux moments, vers la fin du parcours, il n'y a qu'à la maison où je me sentais enfin soulagée et en sécurité. Loin des regards mesquins et des rires méchants, des remarques dans mon dos et des pires bitcheries. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort paraît-il, et je sais que ma carapace est devenue beaucoup plus étanche à cause de cette expérience, mais bon Dieu que je m'en serais passée. Encore aujourd'hui, 10 ans plus tard, des flashs me reviennent et me font mal en dedans. Alors que tout ça fait partie du passé et devrait y rester. Mais certaines actions et paroles marquent plus que d'autres...

Je me surprends à penser parfois que la vie d'adulte est bien compliquée et que tout semblait plus simple en tant qu'ado. Mais la jeune femme sait fort bien qu'elle ne retournerait pas en arrière pour rien au monde.

4 commentaires:

  1. Je suis daccord. Les enfants peuvent etre mechants, mais les ados sont bitch. Peut etre parce que cest une periode instable ou on apprend a se connaitre et quon ne se sent pas tout a fait a laise avec soi mm. Et que certains expriment ce malaise en rabaissant les autres. Nope, tres contente que cette periode soit terminee :)

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  2. À moins de retourner en arrière avec la sagesse et l'expérience d'aujourd'hui... Ça pourrait être drôle et très jouissif! ;) Sommes toutes, moi non plus je ne retournerais pas en arrière.

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  3. Je ne retournerais en arrière pour rien au monde. Rien. Je suis bien où je suis et je serai encore mieux demain. En vieillissant, on peut avancer, si on le choisit, et c'est ce qui fait toute la beauté de la chose.

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  4. Je crois qu'on s'entend toutes pour dire qu'on est bien mieux où on est maintenant!

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