mardi 15 juillet 2014

Constatation # 21

Je n'ai jamais habité seule. Jamais.

Jamais loué d'appartement, jamais resté en résidence au cégep ou à l'université, jamais vraiment eu la maison parentale à moi toute seule, sauf peut-être pendant une (petite) fin de semaine. 

Donc, dormir seule, ça ne me réussit pas trop. Déjà qu'en temps normal, je fais de l'insomnie, vous pouvez vous imaginer comment ça complique encore plus les choses lorsque je me retrouve dans notre grand lit Queen seule. Ça me prend plus de temps que la normale pour trouver le sommeil. Tourne et tourne et tourne dans le lit. Des fois, je pense que c'est l'épuisement qui me fait m'endormir. D'autres fois, je triche et je prends une pilule rose. Je dors toujours mieux quand il est couché à côté de moi.

En avril dernier, mon amoureux était parti pour trois semaines au Manitoba pour le travail. La semaine de son départ, j'avais un rhume qui n'en finissait plus de finir et qui semblait vouloir se transformer en infection de gorge et en sinusite. Dépitée, j'ai appelé à la clinique de greffe pour savoir ce que je pouvais faire. On m'a prescrit une semaine d’antibiotiques par la bouche. Le soir même, je me suis rendue à pied à la pharmacie pour aller chercher les médicaments. J'ai ensuite passé une nuit blanche. Je ne sais pas si c'était le stress de dormir seule ou un effet secondaire de l’antibiotique, mais ça n'allait pas du tout. Le lendemain, je braillais ma vie. Je voulais que mon amoureux revienne. Je voulais ma mère, comme quand j'avais quatre ans et de gros bobos. Je me trouvais pathétique.

Et puis, j'ai fini par dormir. Les antibiotiques ont fait effet et le rhume est parti. J'ai retrouvé mon rythme normal. Ça m'a montré qu'en fin de compte, j'étais capable de rester seule dans notre grand appart. 

Il est reparti pour une autre semaine au Manitoba dimanche. Je me trouve assez calme, je ne panique pas, je fais mes petites affaires. Et j'essaie de lui montrer que je peux être indépendante, malgré mon diagnostic d'insécurité affective de base. Ce n'est pas facile, mais je me contrôle. On n'a pas le même besoin de contacts sociaux, lui et moi. Des fois, ça rend les choses plus difficiles. Surtout quand il part. Lorsqu'il est à la maison, pas de problèmes, c'est un gars hyper affectueux et colleux, mais en voyage pour la job, surtout si c'est juste pour une semaine, il ne voit pas l'intérêt de se parler à tous les jours. Alors que pour moi, c’est tout le contraire. J'ai besoin de savoir qu'il va bien, qu'il n'a pas eu d'accident durant la journée, etc. J'ai besoin de savoir qu'il pense à moi. Je sais qu'on n'a pas besoin de se parler au téléphone pour qu'il pense à moi; il n'y a pas de corrélation entre les deux. Je sais tout ça. Mais mon cerveau ne fait pas toujours ces connexions. 

On s'est entendu sur un compromis pour cette semaine. Je le respecte, parce que je veux réussir, autant pour lui prouver que je suis capable, mais aussi pour me le prouver à moi-même. Je dois le prendre comme un défi personnel. Mon ancien psy serait sûrement fier de moi s'il m'entendait raisonner comme ça. Mais il y a quand même des moments dans la journée, et surtout le soir en me couchant (on ne se le cachera pas), où c'est difficile.

Une semaine séparés, ça n'a jamais tué personne, de toute façon. N'est-ce pas?

4 commentaires:

  1. Je pense que c'est tout à fait normal d'aimer parler à son amoureux chaque jour et savoir qu'il va bien. Ça n'a rien à voir avec l'insécurité. Tu es tout à fait normale ;)

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  2. Moi aussi, je trouve ça super normal que tu t'ennuies de ton amoureux quand il n'est pas là! Ce serait l'inverse, c'est-à-dire qu'il ne te manque pas du tout, qui serait étrange, non?
    J'ai vraiment de la misère à dormir quand mon chum n'est pas à la maison, tout comme toi. Je tourne et tourne dans mon lit... Et je pense à lui... Alors je te comprends!

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  3. Jas: Alors c'est lui qui n'est pas normal! Mais je sais qu'il y en a des amoureux qui ne ressentent pas le besoin de se parler à tous les jours. Il faut chacun trouver son juste milieu, j'imagine...

    Julie: Merci de me comprendre! Ça fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule à mal dormir quand mon chum n'est pas là.

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  4. jaime comment tu tes prise en main, affirmé tes insécurités and dealing with them. et apres avoir passé le test de 3 sem, tu sais que tu es capable de faire une petite semaine!

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