mercredi 3 août 2011

La peur des si

Il me reste un mois de vacances.

Quand je suis tombée en "sabbatique" en octobre 2010, tout ce que je voyais à l'horizon était un trou sans fin. Un autre long moment à passer, à attendre que ma vie commence alors que j'avais tout planifié pour qu'elle prenne enfin son envol. Je ne voyais rien de positif dans tout ça, alors qu'on voulait que je me repose, histoire de recharger les batteries et repartir à neuf l'automne suivant, ailleurs. Mais je ne voulais pas me reposer, moi! Je me croyais enfin au sommet de ma forme, prête à tout affronter, prêter à devenir une femme de carrière. Je m'étais suffisamment reposée pendant mon attente de greffe. Je voulais revenir dans le monde actif et ne plus regarder en arrière. Je me demandais surtout, avec angoisse, ce que j'allais bien pouvoir faire à rien faire, alors que j'avais enfin de l'énergie à revendre.

Avec le recul, je peux admettre que c'est vrai que j'étais fatiguée. Qu'en deux mois à peine, j'avais passé près de l'épuisement physique et mental. Ça n'a pas été facile d'y faire face. Je voulais tellement croire que je pouvais le faire que j'ai fait croire à mon corps et à mon esprit que cette impression de fatigue n'était qu'un état passager, qu'avec de la pratique, je développerais de l'endurance. À la base, la croyance n'est pas fausse; c'est en s'entraînant régulièrement et avec assiduité qu'on finit par endurcir nos muscles et notre cardio. Mais dans mon cas, l'appliquer n'était pas si simple à faire.

Je sortais d'une convalescence d'un an, où mon temps libre était comblé par des loisirs et de l'entraînement dans un gym, pondéré selon mes envies et mon énergie. Retourner à une vraie routine m'a donné l'effet d'une claque sur la gueule. Je n'étais pas prête. Mon corps cherchait encore à s'habituer à être plus productif et je l'ai forcé à avancer malgré tout. Je ne me suis pas écoutée. Et j'ai payé pour.

Je sais que le milieu de stage où je m'en vais en septembre est mieux adapté à mes intérêts et à mon rythme. Je sens qu'on me comprend mieux et qu'on a tout mis en œuvre pour que j'y arrive, cette fois-ci. Sauf que je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur. Tout d'un coup que je ne suis vraiment pas faite pour cette vie-là? Et si j'échouais encore? Je n'ose même pas formuler l'autre question qui se bouscule dans ma tête... Non, c'est mieux pas.

Il me reste un mois de vacances. Ça ne serait pas très sain d'angoisser et de tout gâcher. Mais c'est plus fort que moi.

2 commentaires:

  1. Et si l'échec n'était qu'une bifurcation du chemin ? La vie n'est pas une ligne droite.

    Mais de toute façon, ne vis pas des problèmes dans ta tête. Attends qu'ils se présentent pour vrai.

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  2. Ah les maudites peurs et les maudits si! Si on pouvait s'en débarrasser une bonne fois pour toutes! Hélas...

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