Ça va faire bientôt deux mois que ma Carmen nous a rejoint dans notre appartement. J'étais bien heureuse de l'avoir enfin rapatriée après toutes ces négociations avec mes parents, mais ça me stressait malgré tout. Je dois avouer que la première nuit, je n'ai pas beaucoup dormi. J'avais peur d'avoir fait une gaffe, que le changement d'environnement soit trop pour elle à son âge (elle a 10 ans), qu'elle renverse quelque chose dans la pièce où on l'avait installé et que ça lui tombe dessus... Je n'ai pas d'enfants, mais je me sentais comme la maman insécure qui envoie son enfant pour la première fois à l'école. Après tout, mon amoureux et moi considérons nos amis poilus comme nos bébés. J'étais incapable de ne pas m'inquiéter.
Évidemment, tout s'est bien passé pour cette première nuit et après deux jours dans sa nouvelle maison, elle a commencé à prendre ses aises et a retrouvé son appétit normal, qui est sans fin. On était alors plutôt confiants que l'intégration avec les deux autres minous allaient bien se passer.
Mais... c'était sans prévoir le sale caractère de Carmen. C'est une vieille fille, qui n'a probablement jamais eu à partager son territoire avec d'autres chats (on l'a pris à la SPCA lorsqu'elle avait cinq ans) et disons qu'elle n'a pas l'intention de faire de compromis à son âge. On a eu beau prendre nos précautions et y aller par étapes, en l'isolant dans une pièce dès le départ, en laissant les deux autres chats venir sentir sous la porte, ensuite en ouvrant la porte un peu et donner à manger à tout le monde à bonne distance, de rapprocher les bols peu à peu. Lors de la collation commune, elle s'est rapidement mise à grogner et cracher, même si tout le monde était loin l'un de l'autre. On a décidé de tout recommencer et de bien prendre notre temps. On a réussi à les faire manger assez près l'un de l'autre sans que personne n'en fasse de cas. Elle se promène maintenant partout dans l'appartement, mais elle devient vite agressive quand elle croise Isaac ou Guiness. Elle les tolère à une certaine distance, mais si elle considère qu'ils sont trop près, elle charge, crache et donne des coups de pattes dans le vide. C'est automatique. La nuit, on ferme la porte de sa pièce pour que tout le monde puisse dormir tranquille. Et la danse du "grognage" recommence le lendemain.
Je suis un peu découragée. J'ai peur d'avoir fait une erreur et que ça ait des répercutions néfastes sur les autres chats, qui ont si bon caractère. J'ai peur que ça les rende agressifs à leur tour et que ça change la belle entente qu'ils ont entre eux. Quand Carmen attaque, ils ne réagissent pas vraiment. Ils se poussent, sauf Isaac, le plus courageux des deux, qui commence à lui cracher après en retour. Ça le rend nerveux aussi quand il la voit. On voit tout de suite qu'il n'est pas à l'aise quand elle est dans la même pièce que lui. Personne ne s'est battu officiellement, mais j'ai peur que ça ne soit qu'une question de temps. Le problème est que Carmen est une chatte obèse, assez imposante physiquement, donc j'ai l'impression que les autres n'osent pas l'affronter. Ça calmerait peut-être ses ardeurs... Pourtant, le territoire de l'appartement est à eux. Ils devraient le défendre, mais ils ne le font pas. C'est plutôt bizarre, compte tenu du fait que les chats sont des animaux très territoriaux.
Tout ça me déprime. Je n'aurais jamais cru que Carmen pouvait avoir aussi mauvais caractère. Elle est pourtant si douce avec les humains, une grosse pâte molle avec qui on peut faire n'importe quoi. Et quand elle voyait des chat se promener à l'extérieur de la maison de mes parents, elle ne réagissait même pas, contrairement à Issac et Guiness qui n'aiment pas beaucoup ça. Les réactions de tout le monde me laissent perplexe.
Avez-vous des chats? Avez-vous déjà vécu l'introduction d'un nouveau venu qui s'est mal déroulé? Si oui, vos conseils sont les bienvenus!
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lundi 24 août 2015
mardi 7 juillet 2015
Fort comme un roc
J'étais à un souper de famille il y a deux semaines et j'ai pris le temps d'observer mes grands-parents paternels, ce que je ne prends pas souvent le temps de faire.
J'ai passé une grande partie de mon enfance avec eux. Ma grand-mère a commencé à me garder lorsque j'avais 21 mois. Ma mère devait retourner travailler et elle n'avait pas vraiment envie de me confier à un inconnu pendant le jour. Ma grand-mère s'est offerte pour s'occuper de moi. Ça tombait bien, parce que mon père travaillait tout près de sa maison. Quelques années plus tard, le diagnostic de fibrose kystique est tombé et j'avais donc besoin de soins constants; mes grands-parents ont embarqué dans l'aventure sans se poser de questions, apprenant comment gérer ma maladie et mes nombreux médicaments à prendre, la technique du clapping, etc. Ils se sont impliqués à fond. S'il y avait un imprévu, je pouvais toujours compter sur eux durant le jour et même rester chez eux pour dormir en cas de besoin. Ils m'ont accompagné jusqu'à ce que je termine le primaire.
Ensuite, j'ai commencé le secondaire et je suis donc retournée dans mon quartier, à l'autre bout de la ville. J'ai vieilli et j'ai acquis mon indépendance, comme toute bonne adolescente. On passe au travers de périodes où on ne se soucie plus tellement de ses grands-parents, malheureusement. Je les voyais dans les fêtes de famille, mais l'intérêt n'était plus le même de mon côté. Ce n'est que dans la vingtaine que j'ai vraiment reconnecté avec eux.
Mon grand-père et ma grand-mère ont maintenant respectivement 84 et 85 ans. Ils ne rajeunissent pas et j'en suis de plus en plus consciente. Mon grand-père a un cancer depuis plusieurs années qui était contrôlé par des traitements d'hormonothérapie, mais depuis un an, ça ne fait plus vraiment effet. Son médecin veut tenter autre chose, mais rien n'est encore décidé. Ils sont tous les deux très inquiets, mais essaient de ne pas le montrer.
Lui essaie de rester fort, il fait le clown pour faire rire ma grand-mère. Au souper de famille, mon père a servi un verre d'eau minérale à mon grand-père et ma grand-mère lui a tout bonnement demandé ce qu'il buvait. Avec un petit sourire en coin, il a pris une gorgée dans son verre avant de répondre, l'air innocent, "Du brandy". Ma grand-mère a eu un éclat de rire. C'est très anodin comme situation, mais ça m'attendrit.
Ils sont ensemble depuis plus de 60 ans et s'aiment encore comme au premier jour. Ils voient la vie qui s'en va inéluctablement vers la fin et ils ont peur, mais s'accrochent l'un à l'autre pour ne pas tomber.
Ça me fait beaucoup réfléchir, parce que j'ai très peur de la mort, de perdre ceux que j'aime. Et j'espère sincèrement avoir trouvé moi aussi, mon roc sur qui m'appuyer durant les temps difficiles.
J'ai passé une grande partie de mon enfance avec eux. Ma grand-mère a commencé à me garder lorsque j'avais 21 mois. Ma mère devait retourner travailler et elle n'avait pas vraiment envie de me confier à un inconnu pendant le jour. Ma grand-mère s'est offerte pour s'occuper de moi. Ça tombait bien, parce que mon père travaillait tout près de sa maison. Quelques années plus tard, le diagnostic de fibrose kystique est tombé et j'avais donc besoin de soins constants; mes grands-parents ont embarqué dans l'aventure sans se poser de questions, apprenant comment gérer ma maladie et mes nombreux médicaments à prendre, la technique du clapping, etc. Ils se sont impliqués à fond. S'il y avait un imprévu, je pouvais toujours compter sur eux durant le jour et même rester chez eux pour dormir en cas de besoin. Ils m'ont accompagné jusqu'à ce que je termine le primaire.
Ensuite, j'ai commencé le secondaire et je suis donc retournée dans mon quartier, à l'autre bout de la ville. J'ai vieilli et j'ai acquis mon indépendance, comme toute bonne adolescente. On passe au travers de périodes où on ne se soucie plus tellement de ses grands-parents, malheureusement. Je les voyais dans les fêtes de famille, mais l'intérêt n'était plus le même de mon côté. Ce n'est que dans la vingtaine que j'ai vraiment reconnecté avec eux.
Mon grand-père et ma grand-mère ont maintenant respectivement 84 et 85 ans. Ils ne rajeunissent pas et j'en suis de plus en plus consciente. Mon grand-père a un cancer depuis plusieurs années qui était contrôlé par des traitements d'hormonothérapie, mais depuis un an, ça ne fait plus vraiment effet. Son médecin veut tenter autre chose, mais rien n'est encore décidé. Ils sont tous les deux très inquiets, mais essaient de ne pas le montrer.
Lui essaie de rester fort, il fait le clown pour faire rire ma grand-mère. Au souper de famille, mon père a servi un verre d'eau minérale à mon grand-père et ma grand-mère lui a tout bonnement demandé ce qu'il buvait. Avec un petit sourire en coin, il a pris une gorgée dans son verre avant de répondre, l'air innocent, "Du brandy". Ma grand-mère a eu un éclat de rire. C'est très anodin comme situation, mais ça m'attendrit.
Ils sont ensemble depuis plus de 60 ans et s'aiment encore comme au premier jour. Ils voient la vie qui s'en va inéluctablement vers la fin et ils ont peur, mais s'accrochent l'un à l'autre pour ne pas tomber.
Ça me fait beaucoup réfléchir, parce que j'ai très peur de la mort, de perdre ceux que j'aime. Et j'espère sincèrement avoir trouvé moi aussi, mon roc sur qui m'appuyer durant les temps difficiles.
mardi 26 mai 2015
J'ai battu mon record!
Le record de longévité de relation de couple. Eh oui, la semaine dernière, ça a fait deux ans que je suis avec mon amoureux! Retenez vos applaudissements, je vous en prie!
Avec un peu plus de sérieux, c'est quand même une étape importante pour moi. Entre autres parce que je n'avais jamais franchi ce cap avant aujourd'hui, mais aussi parce que lors de ma dernière relation de couple, mon ex m'avait laissé trois jours avant notre deuxième anniversaire. Pendant que j'étais à l'hôpital pour une opération aux sinus. Disons que je suis restée un peu craintive depuis, même si je ne suis plus du tout avec la même personne et que ma relation actuelle est complètement différente de la précédente. On est parti sur des bases différentes et on a beaucoup plus de choses en commun, les mêmes valeurs, les mêmes aspirations de vie de couple et on s'entend sur un point essentiel: les enfants.
Je ne peux pas avoir d'enfants, j'en ai déjà parlé. Techniquement, je pourrais en avoir, j'ai tous les morceaux pour, mais ma santé reste fragile, malgré la greffe. Je ne crois pas que la grossesse et l'accouchement seraient un problème, mais c'est plutôt le "après" qui me fait peur. La fatigue qui s'accumule, les courtes nuits, les horaires un peu fous, les longues journées seule à la maison à m'occuper toute seule de mon enfant, etc. Bref, un quotidien normal pour une maman au foyer. Je sais que toutes les mamans s'acquittent de ces tâches de mères, mais ces femmes ont la santé de leur côté. Ce que je n'ai pas. Il y a des journées où je trouve ça déjà assez difficile de m'occuper de moi-même, je vois très mal comment j'arriverais à prendre soin d'un petit être qui dépend complètement de moi. Ce serait extrêmement irresponsable de ma part de mettre au monde un enfant dont je n'aurais pas la force de répondre à tous ses besoins. Et si je finissais par mourir avant qu'il ait atteint le primaire? Ou même avant? Je ne me le pardonnerais jamais.
Et pour mon amoureux, eh bien, il ne veut pas d'enfants. Alors, nous n'avons pas eu besoin d'en parler très longtemps. Et ça m'a beaucoup soulagé. Ce poids de la maternité que j'avais sur les épaules dans mon ancienne relation (car mon ex voulait des enfants) a tout à fait disparu. On a réglé le sujet dès le départ, car j'avais indiqué sur mon profil Réseau Contact que je ne voulais pas d'enfants et c'était la même chose pour lui. Personne n'a changé d'idée depuis et c'est parfait comme ça.
Malgré tous ces éléments qui jouent en notre faveur, je restais prise avec cette peur sournoise au ventre, la peur d'être abandonnée encore une fois, sèchement comme une vulgaire paire de chaussettes. Je sais que j'avais tort, mais les peurs ne sont jamais rationnelles. Était-il au courant de mon angoisse? Oui, et même s'il ne la comprenait pas totalement, il ne me la reprochait pas.
Et je pense que c'est en partie pour ça qu'on est encore ensemble aujourd'hui. On s'accepte mutuellement comme on est, avec nos qualités, nos défauts, nos peurs, nos angoisses, nos bibittes intérieures, sans se juger. Même si on ne comprend pas toujours complètement les logiques intrinsèques de l'autre, on les respecte et on est capable d'en discuter. Et j'espère de tout mon cœur que nous arriverons à continuer sur le même chemin encore longtemps.
Pour la première fois dans ma vie, j'ai l'impression d'être arrivée à la bonne place. Ça calme un peu les angoisses.
Libellés :
C'est l'angoisse,
Greffe,
Sur mon petit nuage,
Une petite peur
mercredi 14 janvier 2015
Affronter la vie
Il y a de ces séries, films ou livres qu'on hésite à regarder ou à lire, de peur que ça réveille pleins de souvenirs ou de mauvaises expériences enfouis. Parce que c'est trop proche de nous, relié à à des trucs qu'on a vécus. Et de s'y frotter risque de les faire remonter à la surface.
Ça m'arrive parfois, surtout quand c'est en lien avec la maladie. La dernière fois, c'était une série à Radio-Canada dans laquelle un personnage était atteint de fibrose kystique. Une adolescente qui essaie tant bien que mal de vivre une vie normale malgré la différence. J'étais déjà greffée lorsque que dans l'émission, elle s'est retrouvée sur la liste d'attente pour de nouveaux poumons. J'avais l'impression de revivre tout mon parcours. Mais étrangement, ça me faisait du bien de voir tout ça à la télé. C'était avant mon encéphalite, avant que je frôle la mort. (Même si techniquement, ma greffe de poumons m'y a aussi rapproché. Mais je ne le voyais pas vraiment de cette façon à l'époque...)
Depuis l'automne que je vois des critiques dithyrambiques au sujet de la nouvelle série Nouvelle adresse, qui traite du cancer. Ma mère me l'a aussi souvent vanté en bien. Mais un petit quelque chose me retenait de la regarder. Cette fois-ci, le personnage fait face à la mort, car sa récidive de cancer ne se traite pas. La peur de mourir, je l'ai connu; je la ressens encore souvent. Je n'avais pas envie d'être confrontée à ça dans mes loisirs.
Finalement, je n'ai pas pu m'en empêcher. J'aime ce genre d'histoire. Ça fait de la bonne télé. J'ai deux épisodes de regardé, et c'est très bon. C'est poignant et touchant. Ça fait mal en dedans. Les larmes me sont montées aux yeux plusieurs fois. Et ça ne s'améliorera probablement pas. Mais je me rendrai jusqu'au bout.
Parce qu'il faut affronter ses peurs dans la vie.
Ça m'arrive parfois, surtout quand c'est en lien avec la maladie. La dernière fois, c'était une série à Radio-Canada dans laquelle un personnage était atteint de fibrose kystique. Une adolescente qui essaie tant bien que mal de vivre une vie normale malgré la différence. J'étais déjà greffée lorsque que dans l'émission, elle s'est retrouvée sur la liste d'attente pour de nouveaux poumons. J'avais l'impression de revivre tout mon parcours. Mais étrangement, ça me faisait du bien de voir tout ça à la télé. C'était avant mon encéphalite, avant que je frôle la mort. (Même si techniquement, ma greffe de poumons m'y a aussi rapproché. Mais je ne le voyais pas vraiment de cette façon à l'époque...)
Depuis l'automne que je vois des critiques dithyrambiques au sujet de la nouvelle série Nouvelle adresse, qui traite du cancer. Ma mère me l'a aussi souvent vanté en bien. Mais un petit quelque chose me retenait de la regarder. Cette fois-ci, le personnage fait face à la mort, car sa récidive de cancer ne se traite pas. La peur de mourir, je l'ai connu; je la ressens encore souvent. Je n'avais pas envie d'être confrontée à ça dans mes loisirs.
Finalement, je n'ai pas pu m'en empêcher. J'aime ce genre d'histoire. Ça fait de la bonne télé. J'ai deux épisodes de regardé, et c'est très bon. C'est poignant et touchant. Ça fait mal en dedans. Les larmes me sont montées aux yeux plusieurs fois. Et ça ne s'améliorera probablement pas. Mais je me rendrai jusqu'au bout.
Parce qu'il faut affronter ses peurs dans la vie.
lundi 17 novembre 2014
Ce roman en moi
Une de mes amies me dit souvent que je devrais écrire un livre. Qu'avec tout ce que j'ai vécu, je pourrais pondre un super roman. Elle adore venir sur ce blog et lire mes billets.
À chaque fois qu'elle me dit ça, je suis flattée, c'est certain, mais ma première réaction est d'essayer de lui faire comprendre que ça demande beaucoup plus d'énergie, de dévotion et de talent que ça pour écrire un livre. Écrire des petits billets de moins de 500 mots, c'est facile pour moi. J'y vais selon l'inspiration du moment, je me laisse aller selon ce que je ressens et pouf! un nouvel article prend forme. Je n'ai pas à établir de plan d'écriture, à diviser mes idées selon des chapitres, à trouver un début, un milieu et une fin. J'écris, tout simplement.
J'ai déjà écrit plus que des billets de blog. J'ai écrit de la fanfiction il y a plusieurs années. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme, le but est d'écrire une histoire basée sur un univers fictif déjà existant, comme la série Harry Potter, Lord of the Rings, etc. Ma première immersion dans cet univers était en rapport avec une émission de télé-réalité pour les adolescents présentée à Vrak TV au début des années 2000. J'aimais suivre cette émission qui impliquait de créer un genre d'opéra-rock avec des jeunes et je suis tombée par hasard sur un forum y étant consacré. Pleins de jeunes publiaient des histoires tirées de cette télé-réalité et je me suis mise en à lire, par curiosité d'abord, mais ensuite parce que j'y ai pris goût. Et puis, j'ai eu envie de créer quelque chose moi aussi. J'ai pondu deux nouvelles, je crois.
Après, le forum a fermé et j'ai voulu trouver autre chose à me mettre sous la dent. Je dévorais littéralement les livres de la série Harry Potter à ce moment-là. Je me suis donc tournée vers la fanfiction d'Harry Potter. La communauté est immense. Il y a tellement de choses à lire. Alors, j'ai lu et j'ai lu. Je ne me suis pas lancée tout de suite dans l'écriture, parce que les histoires que je lisais étaient écrites en anglais et même si je considérais mon niveau d'anglais comme assez bon, j'étais bien trop intimidée pour tenter d'écrire des histoires dans cette langue. J'ai alors découvert que le site de fanfiction où je retournais sans cesse avait aussi un forum, conçu pour aider les auteurs à améliorer leur plume ou les futurs auteurs à déployer leurs ailes. Je n'ai pas hésité plus longtemps. J'ai écrit sur ce sujet pendant quelques années, j'ai participé à toutes sortes de "compétitions" d'écriture sur le forum et je me suis même impliquée comme modératrice pendant deux ans. Les moindres détails du monde du sorcier à lunettes n'avaient plus de secrets pour moi. Et puis, j'ai tout arrêté. J'aimais encore beaucoup l'univers d'Harry Potter, j'aime toujours ça, mais je n'avais plus d'inspiration.
C'est dur d'écrire. Ça demande un certain dévouement. Il faut que tu mettes tes tripes sur le papier et que tu donnes tout ce que tu as. Les journées où les mots ne veulent pas sortir, il n'y a rien à faire. Ça peut même en devenir souffrant quand tu cherches à tout prix l'idée du siècle pour finir ton histoire et que tu n'y arrives pas. Alors, la raison que je donne à mon amie pour ne pas écrire de roman est vraie, mais en même temps, je me trouve des défaites. J'ai peur de commencer quelque chose et de me mettre à angoisser parce que je n'aboutis pas. J'ai peur que ce soit encore plus souffrant que d'écrire des nouvelles. Et ce le sera fort probablement. Pourtant, ce n'est pas le temps pour écrire qui me manque ces temps-ci. Et pas les idées non plus.
J'ai une idée, en fait. Qui me trotte dans la tête depuis quelques années. Quand j'en ai eu le premier flash, je trouvais ça intéressant, mais je ne pensais pas avoir assez de matière en moi pour la développer davantage. Mais elle est toujours là. Je n'ai rien oublié de ce que j'avais imaginé. Ça s'est même étoffé avec le temps. Je vois comment je pourrais commencer le tout et comment la finir. Je connais la prémisse de base, l'élément déclencheur, ce que sera l'épreuve que devra surmonter mon personnage principal... Si ça n'avait été qu'une idée de passage, je l'aurais oublié depuis longtemps et je n'aurais pas tout détaillé ça dans ma tête. Tout est là et ça ne bouge pas. Ça doit bien vouloir dire quelque chose.
Il ne me manque que le courage d'ouvrir un document Word et de commencer à taper. Plus facile à dire qu'à faire...
J'ai déjà écrit plus que des billets de blog. J'ai écrit de la fanfiction il y a plusieurs années. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme, le but est d'écrire une histoire basée sur un univers fictif déjà existant, comme la série Harry Potter, Lord of the Rings, etc. Ma première immersion dans cet univers était en rapport avec une émission de télé-réalité pour les adolescents présentée à Vrak TV au début des années 2000. J'aimais suivre cette émission qui impliquait de créer un genre d'opéra-rock avec des jeunes et je suis tombée par hasard sur un forum y étant consacré. Pleins de jeunes publiaient des histoires tirées de cette télé-réalité et je me suis mise en à lire, par curiosité d'abord, mais ensuite parce que j'y ai pris goût. Et puis, j'ai eu envie de créer quelque chose moi aussi. J'ai pondu deux nouvelles, je crois.
Après, le forum a fermé et j'ai voulu trouver autre chose à me mettre sous la dent. Je dévorais littéralement les livres de la série Harry Potter à ce moment-là. Je me suis donc tournée vers la fanfiction d'Harry Potter. La communauté est immense. Il y a tellement de choses à lire. Alors, j'ai lu et j'ai lu. Je ne me suis pas lancée tout de suite dans l'écriture, parce que les histoires que je lisais étaient écrites en anglais et même si je considérais mon niveau d'anglais comme assez bon, j'étais bien trop intimidée pour tenter d'écrire des histoires dans cette langue. J'ai alors découvert que le site de fanfiction où je retournais sans cesse avait aussi un forum, conçu pour aider les auteurs à améliorer leur plume ou les futurs auteurs à déployer leurs ailes. Je n'ai pas hésité plus longtemps. J'ai écrit sur ce sujet pendant quelques années, j'ai participé à toutes sortes de "compétitions" d'écriture sur le forum et je me suis même impliquée comme modératrice pendant deux ans. Les moindres détails du monde du sorcier à lunettes n'avaient plus de secrets pour moi. Et puis, j'ai tout arrêté. J'aimais encore beaucoup l'univers d'Harry Potter, j'aime toujours ça, mais je n'avais plus d'inspiration.
C'est dur d'écrire. Ça demande un certain dévouement. Il faut que tu mettes tes tripes sur le papier et que tu donnes tout ce que tu as. Les journées où les mots ne veulent pas sortir, il n'y a rien à faire. Ça peut même en devenir souffrant quand tu cherches à tout prix l'idée du siècle pour finir ton histoire et que tu n'y arrives pas. Alors, la raison que je donne à mon amie pour ne pas écrire de roman est vraie, mais en même temps, je me trouve des défaites. J'ai peur de commencer quelque chose et de me mettre à angoisser parce que je n'aboutis pas. J'ai peur que ce soit encore plus souffrant que d'écrire des nouvelles. Et ce le sera fort probablement. Pourtant, ce n'est pas le temps pour écrire qui me manque ces temps-ci. Et pas les idées non plus.
J'ai une idée, en fait. Qui me trotte dans la tête depuis quelques années. Quand j'en ai eu le premier flash, je trouvais ça intéressant, mais je ne pensais pas avoir assez de matière en moi pour la développer davantage. Mais elle est toujours là. Je n'ai rien oublié de ce que j'avais imaginé. Ça s'est même étoffé avec le temps. Je vois comment je pourrais commencer le tout et comment la finir. Je connais la prémisse de base, l'élément déclencheur, ce que sera l'épreuve que devra surmonter mon personnage principal... Si ça n'avait été qu'une idée de passage, je l'aurais oublié depuis longtemps et je n'aurais pas tout détaillé ça dans ma tête. Tout est là et ça ne bouge pas. Ça doit bien vouloir dire quelque chose.
Il ne me manque que le courage d'ouvrir un document Word et de commencer à taper. Plus facile à dire qu'à faire...
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C'est l'angoisse,
Tranche de vie,
Une petite peur
dimanche 9 novembre 2014
Un stress de moins
Petite Mazda (ma voiture) a été vendue la semaine passée. Mes parents l'ont acheté quand j'ai eu 18 ans, puisque mon père avait alors des voitures prêtées par la compagnie pour laquelle il travaillait à ce moment-là et que je ne pouvais donc pas conduire. En plus, ça me permettait de transporter ma mère partout où elle voulait aller quand on était ensemble, puisqu'elle n'a pas de permis de conduire. Je crois qu'elle y prenait plus plaisir que moi.
Je n'ai jamais vraiment aimé conduire. J'ai toujours eu ce petit stress avec le volant entre les mains, cette peur latente d'avoir un accident. Ce n'est pas que je ne me fais pas confiance en tant que conductrice, je pense que je conduis plutôt bien. Mais je manque clairement d'assurance et peut-être d'un peu de pratique; je ne prends le volant souvent. Il ne m'est jamais rien arrivé de grave, que de légers accrochages avec égratignures (pour la voiture, pas moi).
La seule raison qui peut expliquer mon anxiété face à la conduite automobile est un accident que nous avons eu mon père et moi lorsque j'avais 12-13 ans. C'était en plein hiver et nous allions retourner un film au club vidéo. Mon père a emprunté une rue familière de notre quartier, qui malheureusement était très glissante cette journée-là, et la ville n'avait pas épandu de sel. Au moment de freiner, l'auto a continué son chemin et on a embouti une camionnette qui s'en venait sur le boulevard perpendiculaire à la rue. Heureusement que nous étions nous aussi dans une mini-fourgonnette. Personne n'a été blessé, donc plus de peur que de mal. Mais j'ai eu très peur. Peut-être que je devrais faire une psychanalyse pour exorciser cette peur qui vient de mon enfance (adolescence, je sais...).
Bref, je n'aime pas conduire, ça me stresse et l'auto est vendue. Je l'ai laissé chez mes parents à mon déménagement parce qu'il n'y a vraiment pas de place pour se stationner dans mon quartier. Mon père en a eu marre de ne pas pouvoir profiter de son garage à cause de ça. Ça ne m'a pas fait grand-chose qu'il la vende, malgré le fait que c'était ma première voiture. Je pense que ma mère était plus émotive que moi!
Je suis bien en transport en commun, moi. Et si je suis mal prise, je pourrai toujours m'abonner à Communauto. Il y a toujours des solutions à notre portée.
Je n'ai jamais vraiment aimé conduire. J'ai toujours eu ce petit stress avec le volant entre les mains, cette peur latente d'avoir un accident. Ce n'est pas que je ne me fais pas confiance en tant que conductrice, je pense que je conduis plutôt bien. Mais je manque clairement d'assurance et peut-être d'un peu de pratique; je ne prends le volant souvent. Il ne m'est jamais rien arrivé de grave, que de légers accrochages avec égratignures (pour la voiture, pas moi).
La seule raison qui peut expliquer mon anxiété face à la conduite automobile est un accident que nous avons eu mon père et moi lorsque j'avais 12-13 ans. C'était en plein hiver et nous allions retourner un film au club vidéo. Mon père a emprunté une rue familière de notre quartier, qui malheureusement était très glissante cette journée-là, et la ville n'avait pas épandu de sel. Au moment de freiner, l'auto a continué son chemin et on a embouti une camionnette qui s'en venait sur le boulevard perpendiculaire à la rue. Heureusement que nous étions nous aussi dans une mini-fourgonnette. Personne n'a été blessé, donc plus de peur que de mal. Mais j'ai eu très peur. Peut-être que je devrais faire une psychanalyse pour exorciser cette peur qui vient de mon enfance (adolescence, je sais...).
Bref, je n'aime pas conduire, ça me stresse et l'auto est vendue. Je l'ai laissé chez mes parents à mon déménagement parce qu'il n'y a vraiment pas de place pour se stationner dans mon quartier. Mon père en a eu marre de ne pas pouvoir profiter de son garage à cause de ça. Ça ne m'a pas fait grand-chose qu'il la vende, malgré le fait que c'était ma première voiture. Je pense que ma mère était plus émotive que moi!
Je suis bien en transport en commun, moi. Et si je suis mal prise, je pourrai toujours m'abonner à Communauto. Il y a toujours des solutions à notre portée.
vendredi 8 août 2014
Relecture du blog
J'ai relu l'intégralité de mon blog récemment et ça m'a permis de constater à quel point ma vie a connu toutes sortes de changements en cinq ans. Bon, je l'admets, il y a certains points qui n'ont pas vraiment changé (emploi...), mais ça a quand même bougé. Cette vie qui était devenue complètement statique avant la greffe et que je ne voyais pas comment elle pouvait se remettre en marche a eu la chance de pouvoir redémarrer.
Mais pas tout à fait non plus. Je réalise que certaines angoisses ne me quitteront jamais complètement. Que je ne serai jamais à l'abri d'épisodes dépressifs. Ce sera toujours latent en moi, malheureusement. Quand je suis bien occupée, je n'ai pas le temps de penser à mes bobos intérieurs. Mais dans les périodes plus creuses, ça refait son chemin sournoisement jusque dans ma tête. Et c'est mon cœur qui a mal dans ce temps-là. Comme le dit la publicité, la dépression fait mal. Les épisodes dépressifs aussi.
Je m'efforce de toujours rester vigilante. Je les vois venir, je suis capable de les identifier. Mais certains jours, je ne suis pas toujours capable de les combattre. Ce matin, j'ai mal. Une douleur au niveau de la poitrine, comme si un étau me serrait. L'angoisse que quelque chose du passé soit en train de se reproduire. La peur constante de retomber dans des zones sombres qui m'ont demandé tout "mon p'tit change" pour m'en sortir. Je reste accrochée au passé même si je suis à un endroit totalement différent avec des personnes différentes.
Je sais que ça va passer, que c'est juste une mauvaise passe.
Mais si ça ne l'était pas?
- J'ai eu ma greffe;
- J'ai rencontré pleins de nouvelles personnes;
- Je me suis fait un nouveau chum;
- Je suis déménagée de chez mes parents;
- J'ai surmonté une grave encéphalite;
- J'ai vécu une grande peine d'amour;
- Je suis retournée chez mes parents;
- Je me suis remise de cette peine d'amour;
- J'ai obtenu mon bacc;
- J'ai rencontré mon chum actuel;
- Je suis déménagée à nouveau de chez mes parents.
Mais pas tout à fait non plus. Je réalise que certaines angoisses ne me quitteront jamais complètement. Que je ne serai jamais à l'abri d'épisodes dépressifs. Ce sera toujours latent en moi, malheureusement. Quand je suis bien occupée, je n'ai pas le temps de penser à mes bobos intérieurs. Mais dans les périodes plus creuses, ça refait son chemin sournoisement jusque dans ma tête. Et c'est mon cœur qui a mal dans ce temps-là. Comme le dit la publicité, la dépression fait mal. Les épisodes dépressifs aussi.
Je m'efforce de toujours rester vigilante. Je les vois venir, je suis capable de les identifier. Mais certains jours, je ne suis pas toujours capable de les combattre. Ce matin, j'ai mal. Une douleur au niveau de la poitrine, comme si un étau me serrait. L'angoisse que quelque chose du passé soit en train de se reproduire. La peur constante de retomber dans des zones sombres qui m'ont demandé tout "mon p'tit change" pour m'en sortir. Je reste accrochée au passé même si je suis à un endroit totalement différent avec des personnes différentes.
Je sais que ça va passer, que c'est juste une mauvaise passe.
Mais si ça ne l'était pas?
dimanche 27 juillet 2014
Ces hommes de peu de mots
On a un nouveau coloc depuis la fin du mois de juin. Il y a une deuxième chambre dans notre appart et comme mon amoureux avait déjà pris l'habitude de louer une chambre à son ancien appartement, on a gardé la même habitude une fois emménagés ensemble. C'est un petit revenu supplémentaire non-négligeable.
L'ancien coloc avait déménagé avec nous, puisqu'il ne lui restait que quelques mois à passer à Montréal, le temps de finir son diplôme de formation technique. Et puis, tout le monde s'entendait bien et il n'était vraiment pas dérangeant ou envahissant. Il a quitté à la fin du mois d'avril pour retourner dans sa ville natale et mon amoureux et moi avons donc passé deux mois seuls ensemble, ce que nous n'avions jamais connu dans notre (jeune) vie de couple. Je ne vous cacherai pas qu'on y a pris goût, ce qui est normal, évidemment.
On voulait tout de même trouver quelqu'un d'autre, budget oblige, et la chambre a été affichée. Et j'ai commencé à me demander si c'était vraiment une bonne idée. C'était une réflexion totalement égoïste, je dois l’avouer. J'avais peur de tomber sur quelqu'un qui mettrait son nez partout, qui poserait pleins de questions sur mes habitudes de vie (comme le fait que je ne travaille pas...), qui me jugerait même. L'ancien coloc connaissait ma condition de santé et comprenait très bien, puisqu'il avait déjà été ami avec une fille atteinte de fibrose kystique, malheureusement décédée aujourd'hui. Je n'avais donc pas eu à lui expliquer grand-chose.
J'avais peur du changement, donc.
Finalement, j'ai eu tort. Notre nouveau coloc est aussi discret que l'ancien, sinon même plus, si c'est possible! Il travaille beaucoup et passe ses temps libres à s'entraîner. Sinon, il reste dans sa chambre la porte fermée. Il ne prend pas de place, toutes ses affaires sont rangées dans sa chambre, il prend un tablette dans le frigo et dans le garde-manger. Il a fallu lui dire qu'il pouvait laisser sa brosse à dents dans la salle de bain. Il ne pose pas beaucoup de questions. Très tranquille, je vous dis. C'est presque comme si on n'avait pas loué la chambre. La routine n'a pas changé, en fin de compte.
Ça m'a pris plusieurs semaines avant de réussir à savoir ce qu'il faisait dans la vie. Je suis de nature curieuse et je voulais donc savoir à qui j'avais affaire. Une de mes premières tentatives s'est vite soldée par un échec. Il soupait à la table de la cuisine un soir et j'ai demandé bien innocemment s'il avait eu congé pour la fête du Canada et j'ai eu droit à "Non, je travaillais". Je m'attendais à des détails, quelque chose, mais non, ça s'est arrêté là. Ce n'est que plus tard que j'ai réussi à l'accrocher assez longtemps pour lui faire passer un interrogatoire (je déconne, je ne suis pas aussi intense que ça!).
Oh, il est sympathique malgré tout. Juste pas très jasant. Déjà qu'au début, je trouvais que mon amoureux ne parlait pas beaucoup et que je devais parfois lui tirer les vers du nez, maintenant je me retrouve à vivre avec deux hommes de peu de mots. Misère!
L'ancien coloc avait déménagé avec nous, puisqu'il ne lui restait que quelques mois à passer à Montréal, le temps de finir son diplôme de formation technique. Et puis, tout le monde s'entendait bien et il n'était vraiment pas dérangeant ou envahissant. Il a quitté à la fin du mois d'avril pour retourner dans sa ville natale et mon amoureux et moi avons donc passé deux mois seuls ensemble, ce que nous n'avions jamais connu dans notre (jeune) vie de couple. Je ne vous cacherai pas qu'on y a pris goût, ce qui est normal, évidemment.
On voulait tout de même trouver quelqu'un d'autre, budget oblige, et la chambre a été affichée. Et j'ai commencé à me demander si c'était vraiment une bonne idée. C'était une réflexion totalement égoïste, je dois l’avouer. J'avais peur de tomber sur quelqu'un qui mettrait son nez partout, qui poserait pleins de questions sur mes habitudes de vie (comme le fait que je ne travaille pas...), qui me jugerait même. L'ancien coloc connaissait ma condition de santé et comprenait très bien, puisqu'il avait déjà été ami avec une fille atteinte de fibrose kystique, malheureusement décédée aujourd'hui. Je n'avais donc pas eu à lui expliquer grand-chose.
J'avais peur du changement, donc.
Finalement, j'ai eu tort. Notre nouveau coloc est aussi discret que l'ancien, sinon même plus, si c'est possible! Il travaille beaucoup et passe ses temps libres à s'entraîner. Sinon, il reste dans sa chambre la porte fermée. Il ne prend pas de place, toutes ses affaires sont rangées dans sa chambre, il prend un tablette dans le frigo et dans le garde-manger. Il a fallu lui dire qu'il pouvait laisser sa brosse à dents dans la salle de bain. Il ne pose pas beaucoup de questions. Très tranquille, je vous dis. C'est presque comme si on n'avait pas loué la chambre. La routine n'a pas changé, en fin de compte.
Ça m'a pris plusieurs semaines avant de réussir à savoir ce qu'il faisait dans la vie. Je suis de nature curieuse et je voulais donc savoir à qui j'avais affaire. Une de mes premières tentatives s'est vite soldée par un échec. Il soupait à la table de la cuisine un soir et j'ai demandé bien innocemment s'il avait eu congé pour la fête du Canada et j'ai eu droit à "Non, je travaillais". Je m'attendais à des détails, quelque chose, mais non, ça s'est arrêté là. Ce n'est que plus tard que j'ai réussi à l'accrocher assez longtemps pour lui faire passer un interrogatoire (je déconne, je ne suis pas aussi intense que ça!).
Oh, il est sympathique malgré tout. Juste pas très jasant. Déjà qu'au début, je trouvais que mon amoureux ne parlait pas beaucoup et que je devais parfois lui tirer les vers du nez, maintenant je me retrouve à vivre avec deux hommes de peu de mots. Misère!
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mardi 15 juillet 2014
Constatation # 21
Je n'ai jamais habité seule. Jamais.
Jamais loué d'appartement, jamais resté en résidence au cégep ou à l'université, jamais vraiment eu la maison parentale à moi toute seule, sauf peut-être pendant une (petite) fin de semaine.
Donc, dormir seule, ça ne me réussit pas trop. Déjà qu'en temps normal, je fais de l'insomnie, vous pouvez vous imaginer comment ça complique encore plus les choses lorsque je me retrouve dans notre grand lit Queen seule. Ça me prend plus de temps que la normale pour trouver le sommeil. Tourne et tourne et tourne dans le lit. Des fois, je pense que c'est l'épuisement qui me fait m'endormir. D'autres fois, je triche et je prends une pilule rose. Je dors toujours mieux quand il est couché à côté de moi.
En avril dernier, mon amoureux était parti pour trois semaines au Manitoba pour le travail. La semaine de son départ, j'avais un rhume qui n'en finissait plus de finir et qui semblait vouloir se transformer en infection de gorge et en sinusite. Dépitée, j'ai appelé à la clinique de greffe pour savoir ce que je pouvais faire. On m'a prescrit une semaine d’antibiotiques par la bouche. Le soir même, je me suis rendue à pied à la pharmacie pour aller chercher les médicaments. J'ai ensuite passé une nuit blanche. Je ne sais pas si c'était le stress de dormir seule ou un effet secondaire de l’antibiotique, mais ça n'allait pas du tout. Le lendemain, je braillais ma vie. Je voulais que mon amoureux revienne. Je voulais ma mère, comme quand j'avais quatre ans et de gros bobos. Je me trouvais pathétique.
Et puis, j'ai fini par dormir. Les antibiotiques ont fait effet et le rhume est parti. J'ai retrouvé mon rythme normal. Ça m'a montré qu'en fin de compte, j'étais capable de rester seule dans notre grand appart.
Il est reparti pour une autre semaine au Manitoba dimanche. Je me trouve assez calme, je ne panique pas, je fais mes petites affaires. Et j'essaie de lui montrer que je peux être indépendante, malgré mon diagnostic d'insécurité affective de base. Ce n'est pas facile, mais je me contrôle. On n'a pas le même besoin de contacts sociaux, lui et moi. Des fois, ça rend les choses plus difficiles. Surtout quand il part. Lorsqu'il est à la maison, pas de problèmes, c'est un gars hyper affectueux et colleux, mais en voyage pour la job, surtout si c'est juste pour une semaine, il ne voit pas l'intérêt de se parler à tous les jours. Alors que pour moi, c’est tout le contraire. J'ai besoin de savoir qu'il va bien, qu'il n'a pas eu d'accident durant la journée, etc. J'ai besoin de savoir qu'il pense à moi. Je sais qu'on n'a pas besoin de se parler au téléphone pour qu'il pense à moi; il n'y a pas de corrélation entre les deux. Je sais tout ça. Mais mon cerveau ne fait pas toujours ces connexions.
On s'est entendu sur un compromis pour cette semaine. Je le respecte, parce que je veux réussir, autant pour lui prouver que je suis capable, mais aussi pour me le prouver à moi-même. Je dois le prendre comme un défi personnel. Mon ancien psy serait sûrement fier de moi s'il m'entendait raisonner comme ça. Mais il y a quand même des moments dans la journée, et surtout le soir en me couchant (on ne se le cachera pas), où c'est difficile.
Une semaine séparés, ça n'a jamais tué personne, de toute façon. N'est-ce pas?
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dimanche 13 juillet 2014
Mise à jour santé
Je suis allée voir mon médecin il y a deux semaines en lien avec l'opération que j'ai dû subir à la fin du mois de mai, histoire de faire un suivi. J'étais un peu craintive par rapport à ce rendez-vous, car mon chirurgien avait demandé des analyses en labo pour vérifier certains détails et il avait évoqué vouloir écarter l'hypothèse d'un cancer.
Ce mot m'a toujours fait peur. Ça peut sembler étonnant, compte tenu de ma maladie et des différentes épreuves et bibittes que j'ai affrontées, mais le cancer reste pour moi une source d'angoisse assez énorme. Je pense que la plupart des gens ont cette peur, donc je sais bien que je ne suis pas la seule. Et ce, autant pour moi que pour les personnes de mon entourage. Je ne peux pas contrôler ça, c'est plus fort que moi.
Donc, quand il a parlé de cancer, je ne l'ai pas trouvé drôle. À cause des anti-rejets, le risque d'en développer un est plus élevé dans mon cas, puisque mon corps n'a pas autant d'anti-corps que la normale pour se défendre contre les "indésirables". Il faut être plus vigilant et vérifier tous les signes.
Je ne prolongerai pas le suspense davantage, pour ne pas vous entraîner dans ma panique. Les résultats d'analyse sont revenus sans traces de cancer. J'étais profondément soulagée en entendant la nouvelle. Mon médecin n'avait pas de doutes sérieux, mais ne voulait pas prendre de chances inutiles non plus, ce pourquoi il m'a opéré vite. Il faut maintenant continuer à être alerte et faire un suivi aux six mois. Ça implique des rendez-vous à l'hôpital supplémentaires, mais j'aime mieux ça plutôt que d'y retourner juste dans un an et de découvrir que les choses ont dégénéré.
Je peux maintenant respirer un peu et profiter du reste de l'été!
lundi 25 novembre 2013
Lancement inspirant
Hier, je suis allée au lancement du premier livre d'une compatriote fibro-kystique. Écrire un livre, je me dis que ça ne doit pas être facile, mais pour Sophie, c'est quelque chose qui allait de soi, je crois. Pour raconter son expérience en tant que personne atteinte de fibrose kystique qui a décidé de réaliser son rêve malgré les obstacles de la maladie, soit de conduire des camions. De se promener au travers des États-Unis et de s'évader, de vivre jusqu'au bout. C'est ce qu'elle a fait pendant trois ans, jusqu'à ce que la maladie la rattrape et que ça en vienne dangereux pour elle de continuer de faire ce métier sans mettre sa santé en péril.
Je dois avouer que d'être malade m'a rendu un peu (beaucoup) peureuse avec les années. Je n'aime pas prendre des risques par peur que ça tourne mal. Et je n'aime pas beaucoup conduire de surcroît, alors quand je regarde ce que Sophie a accompli, je trouve ça incroyable. Elle a décidé de tenter sa chance et d'aller dans la direction qu'elle voulait, de prendre sa destinée en main.
Je n'ai pas encore lu son livre, puisque je l'ai acheté hier, mais juste la description à l'endos est inspirante:
Sophie Jacob est prête à tout pour faire de chaque obstacle une victoire. Elle sait qu'elle risque de retrancher quelques kilomètres à son parcours parce qu'elle a choisi un métier qui n'est pas approprié à sa condition physique, mais il y a longtemps qu'elle a décidé qu'être atteinte de fibrose kystique ne l'empêcherait pas de réaliser son rêve: conduire des camions 18 roues. Vivre moins longtemps peut-être, mais vivre heureuse.
"C'est enfin moi qui prends les rênes de ma vie, c'est une décision pesée et mesurée. Je ne veux pas mourir sans avoir vécu avec mon cœur."
Pendant trois années, Sophie a roulé vers l'ouest, sur les routes canadiennes et américaines, dans toutes sortes de conditions. Dans son livre, elle raconte ses voyages, les gens qu'elle a rencontrés sur sa route, les paysages grandioses qu'elle a traversés. Elle parle aussi des ses problèmes de santé, de ses hospitalisations. Et du moment ou elle s'est vue forcée d'abandonner les camions pour ne pas trop réduire son espérance de vie. Elle raconte comment elle a sombré dans la dépression et comment un travail en lien avec les routiers et l'amour d'un homme, qui lui apporte son soutien, l'aident à reprendre possession de sa vie.
Le livre sera disponible en librairie à partir du mois de janvier, si jamais ça vous tente d'avoir un aperçu de ce qu'est vivre avec la fibrose kystique.
Je dois avouer que d'être malade m'a rendu un peu (beaucoup) peureuse avec les années. Je n'aime pas prendre des risques par peur que ça tourne mal. Et je n'aime pas beaucoup conduire de surcroît, alors quand je regarde ce que Sophie a accompli, je trouve ça incroyable. Elle a décidé de tenter sa chance et d'aller dans la direction qu'elle voulait, de prendre sa destinée en main.
Je n'ai pas encore lu son livre, puisque je l'ai acheté hier, mais juste la description à l'endos est inspirante:
Sophie Jacob est prête à tout pour faire de chaque obstacle une victoire. Elle sait qu'elle risque de retrancher quelques kilomètres à son parcours parce qu'elle a choisi un métier qui n'est pas approprié à sa condition physique, mais il y a longtemps qu'elle a décidé qu'être atteinte de fibrose kystique ne l'empêcherait pas de réaliser son rêve: conduire des camions 18 roues. Vivre moins longtemps peut-être, mais vivre heureuse.
"C'est enfin moi qui prends les rênes de ma vie, c'est une décision pesée et mesurée. Je ne veux pas mourir sans avoir vécu avec mon cœur."
Pendant trois années, Sophie a roulé vers l'ouest, sur les routes canadiennes et américaines, dans toutes sortes de conditions. Dans son livre, elle raconte ses voyages, les gens qu'elle a rencontrés sur sa route, les paysages grandioses qu'elle a traversés. Elle parle aussi des ses problèmes de santé, de ses hospitalisations. Et du moment ou elle s'est vue forcée d'abandonner les camions pour ne pas trop réduire son espérance de vie. Elle raconte comment elle a sombré dans la dépression et comment un travail en lien avec les routiers et l'amour d'un homme, qui lui apporte son soutien, l'aident à reprendre possession de sa vie.
Le livre sera disponible en librairie à partir du mois de janvier, si jamais ça vous tente d'avoir un aperçu de ce qu'est vivre avec la fibrose kystique.
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jeudi 12 septembre 2013
Ne rien prendre pour acquis
Ça fait plus qu'une semaine déjà, mais entre mes billets sur Rimouski, j'ai complètement oublié de souligner l'anniversaire de mes poumons! Je l'ai même presque oublié la journée même. Je me suis levée le matin comme si c'était un jour comme les autres et au moment de regarder mes courriels, j'en avais un d'une amie qui me souhaitait bonne fête de poumons. C'est là que ça m'a frappé. J'ai trouvé ça un peu triste d'avoir passé à côté de cette date si importante.
Quand je l'ai rappelé à mes parents (qui avaient oublié eux aussi), ma mère a dit "on en vient à prendre ça pour acquis, mais pourtant, ça devrait être quelque chose qu'on garde toujours en tête". Parce que ces poumons-là, même si pour l'instant ils se portent très bien, on ne sait jamais quand le vent peut tourner. L'âge médian de survie pour les fibro-kystiques greffés est de sept-huit ans. J'ai quatre ans de fait cette année, la moitié de cet âge médian. Est-ce dire qu'il ne me reste que quatre autre années à vivre?
Quand je m'attarde à cette perspective-là, ça me fait peur d'avoir oublié mon anniversaire de greffe. Ça passe vite quatre ans, j'en sais quelque chose. Les quatre dernières années ont filé à toute allure. Tellement de choses se sont produites.
Mais je ne m'y attarde pas souvent. En fait, jamais. Ça ne donne rien. Sinon, je passerais mon temps à vivre dans la crainte, l'angoisse d'une mort prochaine, au lieu de vivre pleinement mon présent. Alors qu'un âge médian, oui, ça veut dire qu'il y a des greffés qui vivent moins de huit ans ou tout juste huit ans, mais ça veut aussi dire qu'il y en a qui se rendent tellement plus loin que ça avec leurs greffons. Donc, c'est sur ce détail-là que je me concentre. Je ne prends rien pour acquis, au contraire; j'essaie simplement de profiter de ma nouvelle vie le plus possible.
Ce qui fait que je suis allée me payer un bon Rockabrownie au Rockaberry pour célébrer avec mon amoureux le soir du 3 septembre! Miam!
Alors, bon quatre ans petits poumons roses!
Quand je l'ai rappelé à mes parents (qui avaient oublié eux aussi), ma mère a dit "on en vient à prendre ça pour acquis, mais pourtant, ça devrait être quelque chose qu'on garde toujours en tête". Parce que ces poumons-là, même si pour l'instant ils se portent très bien, on ne sait jamais quand le vent peut tourner. L'âge médian de survie pour les fibro-kystiques greffés est de sept-huit ans. J'ai quatre ans de fait cette année, la moitié de cet âge médian. Est-ce dire qu'il ne me reste que quatre autre années à vivre?
Quand je m'attarde à cette perspective-là, ça me fait peur d'avoir oublié mon anniversaire de greffe. Ça passe vite quatre ans, j'en sais quelque chose. Les quatre dernières années ont filé à toute allure. Tellement de choses se sont produites.
Mais je ne m'y attarde pas souvent. En fait, jamais. Ça ne donne rien. Sinon, je passerais mon temps à vivre dans la crainte, l'angoisse d'une mort prochaine, au lieu de vivre pleinement mon présent. Alors qu'un âge médian, oui, ça veut dire qu'il y a des greffés qui vivent moins de huit ans ou tout juste huit ans, mais ça veut aussi dire qu'il y en a qui se rendent tellement plus loin que ça avec leurs greffons. Donc, c'est sur ce détail-là que je me concentre. Je ne prends rien pour acquis, au contraire; j'essaie simplement de profiter de ma nouvelle vie le plus possible.
Ce qui fait que je suis allée me payer un bon Rockabrownie au Rockaberry pour célébrer avec mon amoureux le soir du 3 septembre! Miam!
Alors, bon quatre ans petits poumons roses!
samedi 13 avril 2013
J'ai le coeur éteint
"Je pense qu'après un an de célibat, tu es prête pour quelque chose de nouveau."
C'est ce que je pensais, moi aussi. Je voudrais l'être, en fait. Parce que même si j'essaie de prétendre le contraire, je ne suis pas bien seule. Je n'ai jamais envisagé ma vie seule. Je l'ai toujours voulu pleine, remplie d'amour et de rires, de moments complices, de petits bonheurs simples.
J'ai l'imagination fertile. Avant, dès que je trouvais un gars moindrement intéressant, ça partait dans tous les sens. On pouvait s'être parlés quelques minutes à peine et déjà, je me voyais fonder une famille avec lui. Pas besoin de le connaître davantage, un petit bonjour me suffisait.
Je me suis souvent construite des attentes démesurées. Ma mère m'a souvent répété que je devais me protéger, que je fixais mes attentes trop hautes, que ça allait mal se terminer. J'ai souvent été déçue, peut-être à cause de ça, justement. La dernière fois, ça été affreux, je ne le cacherai pas. Je n'ai jamais eu aussi mal que ça dans ma vie. Et depuis, j'ai l'impression que j'ai perdu ma naïveté, ma propension à m'emballer, à ressentir les papillons, à avoir ce petit énervement à la simple idée de revoir l'autre.
Et je trouve ça triste. Ça m'attriste parce que ça me dit que d'une certaine façon, mon ex a encore ce pouvoir sur moi, que c'est de sa faute si j'ai érigé ce mur de briques entre moi et l'amour. J'ai tellement peur d'être de nouveau déçue que je coupe tout ce qui pourrait ressembler à des émotions, une attirance vers quelqu'un d'autre.
Je me souviens que lorsque j'avais rencontré mon ex, j'avais un peu le même réflexe. Je ne voulais tellement pas m'emballer que ça m'a pris beaucoup de temps avant de me laisser aller avec lui. Mais ça a fini par venir, tranquillement. Sauf que je ressentais quand même un petit plaisir à me dire que je m'en allais souper ou au cinéma avec lui. Et je n'avais pas été blessée encore comme il l'a fait. Je regarde l'état dans lequel je suis aujourd'hui et je me dis que le gars qui réussira à percer mon armure a besoin d'être patient.
On m'a demandé comment s'est passé ma deuxième date. Ça s'est bien passé, au point où il y en a eu une troisième depuis. J'ai accepté parce que j'espère vraiment que mon armure finira par tomber, que les papillons réapparaitront avec le temps. Pour l'instant, vous comprenez qu'ils ne sont pas au rendez-vous. Pourtant, c'est le candidat idéal: cute, intelligent, gentil, calme, mature, bonne job...
Mais le cœur n'y est pas. Pas encore. Je dis ça parce que je veux lui laisser une chance. Me laisser la chance de voir si la vie peut revenir dans ce fameux cœur que je sens complètement éteint. C'est triste.
C'est ce que je pensais, moi aussi. Je voudrais l'être, en fait. Parce que même si j'essaie de prétendre le contraire, je ne suis pas bien seule. Je n'ai jamais envisagé ma vie seule. Je l'ai toujours voulu pleine, remplie d'amour et de rires, de moments complices, de petits bonheurs simples.
J'ai l'imagination fertile. Avant, dès que je trouvais un gars moindrement intéressant, ça partait dans tous les sens. On pouvait s'être parlés quelques minutes à peine et déjà, je me voyais fonder une famille avec lui. Pas besoin de le connaître davantage, un petit bonjour me suffisait.
Je me suis souvent construite des attentes démesurées. Ma mère m'a souvent répété que je devais me protéger, que je fixais mes attentes trop hautes, que ça allait mal se terminer. J'ai souvent été déçue, peut-être à cause de ça, justement. La dernière fois, ça été affreux, je ne le cacherai pas. Je n'ai jamais eu aussi mal que ça dans ma vie. Et depuis, j'ai l'impression que j'ai perdu ma naïveté, ma propension à m'emballer, à ressentir les papillons, à avoir ce petit énervement à la simple idée de revoir l'autre.
Et je trouve ça triste. Ça m'attriste parce que ça me dit que d'une certaine façon, mon ex a encore ce pouvoir sur moi, que c'est de sa faute si j'ai érigé ce mur de briques entre moi et l'amour. J'ai tellement peur d'être de nouveau déçue que je coupe tout ce qui pourrait ressembler à des émotions, une attirance vers quelqu'un d'autre.
Je me souviens que lorsque j'avais rencontré mon ex, j'avais un peu le même réflexe. Je ne voulais tellement pas m'emballer que ça m'a pris beaucoup de temps avant de me laisser aller avec lui. Mais ça a fini par venir, tranquillement. Sauf que je ressentais quand même un petit plaisir à me dire que je m'en allais souper ou au cinéma avec lui. Et je n'avais pas été blessée encore comme il l'a fait. Je regarde l'état dans lequel je suis aujourd'hui et je me dis que le gars qui réussira à percer mon armure a besoin d'être patient.
On m'a demandé comment s'est passé ma deuxième date. Ça s'est bien passé, au point où il y en a eu une troisième depuis. J'ai accepté parce que j'espère vraiment que mon armure finira par tomber, que les papillons réapparaitront avec le temps. Pour l'instant, vous comprenez qu'ils ne sont pas au rendez-vous. Pourtant, c'est le candidat idéal: cute, intelligent, gentil, calme, mature, bonne job...
Mais le cœur n'y est pas. Pas encore. Je dis ça parce que je veux lui laisser une chance. Me laisser la chance de voir si la vie peut revenir dans ce fameux cœur que je sens complètement éteint. C'est triste.
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vendredi 22 mars 2013
On va prendre un café?
J'ai eu des beaux exemples de lâcheté de la part de la gent masculine dernièrement. Je pensais que les gars de ma génération avaient plus de couilles que ça. C'en est profondément décourageant.
Et ça me fait peur aussi. Peur de rester seule parce que je n'arriverai pas à trouver quelqu'un qui aura assez de courage pour être avec moi malgré les embûches, ma vie qui ne fait pas toujours de sens, mon avenir incertain, mon impossibilité à avoir des enfants.
Une simple invitation à aller prendre un café et je suis déjà en mode panique. Si j'y vais, je serais peut-être mieux de me prendre une infusion à la camomille, histoire de calmer mes nerfs.
Je ne suis plus vraiment en peine d'amour. J'ai encore beaucoup de rancœur, des tonnes de peurs, oui, mais de la peine, plus vraiment. Est-ce que je suis prête pour un café?
Et ça me fait peur aussi. Peur de rester seule parce que je n'arriverai pas à trouver quelqu'un qui aura assez de courage pour être avec moi malgré les embûches, ma vie qui ne fait pas toujours de sens, mon avenir incertain, mon impossibilité à avoir des enfants.
Une simple invitation à aller prendre un café et je suis déjà en mode panique. Si j'y vais, je serais peut-être mieux de me prendre une infusion à la camomille, histoire de calmer mes nerfs.
Je ne suis plus vraiment en peine d'amour. J'ai encore beaucoup de rancœur, des tonnes de peurs, oui, mais de la peine, plus vraiment. Est-ce que je suis prête pour un café?
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mardi 26 février 2013
Passer sa vie à courir
Je suis souvent prise par la nostalgie. J'ai une tendance à regarder beaucoup vers l'arrière et peu vers l'avant. Ce qui fait aussi que j'ai de la difficulté à vivre dans le moment présent. Seize the moment, qu'on dit en anglais. Je ne sais pas comment l'appliquer, malheureusement.
Je voudrais pourtant être fière de ce qui se passe dans mon présent, ces derniers mois. Mon stage avance, je m'approche de plus en plus de l'obtention de mon bacc, ce que je désire depuis longtemps. Les débuts ont été un peu tout croche, mais en fin de compte, ce n'est pas si mal. Pourtant, je ne fais que rêver aux vacances d'été, où je pourrai me reposer et penser à peut-être me réorienter dans autre chose. Il me reste 2 mois et demi et je compte les jours, en me disant, en souhaitant très fort, que ce sera mieux après.
Est-ce que je vais passer toute ma vie à courir après quelque chose de mieux? Je ne sais même pas ce que c'est, ce "mieux".
Quand j'ai une crise du genre, je regarde mon profil Facebook. Pour ce qu'était ma vie, avant. Juste après ma greffe, où je croyais que tout était possible, où je me sentais belle, sûre de moi, en vie. Amoureuse et aimée en retour. Je faisais tout ce que j'avais envie, sans avoir peur, sans me poser de questions. J'étais bien, sereine. J'avais l'impression que ma vie s'en allait quelque part, pour une fois.
J'avais un nouveau réseau d'amis, je me sentais entourée. Maintenant, je me sens seule. Très seule. Et j'ai peur de tout.
Je fais des efforts, pourtant, pour essayer de me dépasser, de confronter mes peurs et gérer mes angoisses. Je lis des livres du genre Tremblez mais osez!, pour changer ma vision négative de la vie en vision positive. Mais je ne retiens pas grand-chose de mes lectures et ça me désespère (je pense que j'ai un déficit de l'attention. Mais ça, c'est une autre histoire...). Je fais preuve de bonne volonté, vous devez me croire. Mais j'en reviens toujours au même constat: mon problème, c'est que je ne suis pas heureuse seule et je ne sais pas comment changer ça.
C'est d'autant plus désespérant.
Je voudrais pourtant être fière de ce qui se passe dans mon présent, ces derniers mois. Mon stage avance, je m'approche de plus en plus de l'obtention de mon bacc, ce que je désire depuis longtemps. Les débuts ont été un peu tout croche, mais en fin de compte, ce n'est pas si mal. Pourtant, je ne fais que rêver aux vacances d'été, où je pourrai me reposer et penser à peut-être me réorienter dans autre chose. Il me reste 2 mois et demi et je compte les jours, en me disant, en souhaitant très fort, que ce sera mieux après.
Est-ce que je vais passer toute ma vie à courir après quelque chose de mieux? Je ne sais même pas ce que c'est, ce "mieux".
Quand j'ai une crise du genre, je regarde mon profil Facebook. Pour ce qu'était ma vie, avant. Juste après ma greffe, où je croyais que tout était possible, où je me sentais belle, sûre de moi, en vie. Amoureuse et aimée en retour. Je faisais tout ce que j'avais envie, sans avoir peur, sans me poser de questions. J'étais bien, sereine. J'avais l'impression que ma vie s'en allait quelque part, pour une fois.
J'avais un nouveau réseau d'amis, je me sentais entourée. Maintenant, je me sens seule. Très seule. Et j'ai peur de tout.
Je fais des efforts, pourtant, pour essayer de me dépasser, de confronter mes peurs et gérer mes angoisses. Je lis des livres du genre Tremblez mais osez!, pour changer ma vision négative de la vie en vision positive. Mais je ne retiens pas grand-chose de mes lectures et ça me désespère (je pense que j'ai un déficit de l'attention. Mais ça, c'est une autre histoire...). Je fais preuve de bonne volonté, vous devez me croire. Mais j'en reviens toujours au même constat: mon problème, c'est que je ne suis pas heureuse seule et je ne sais pas comment changer ça.
C'est d'autant plus désespérant.
dimanche 16 décembre 2012
Le mouton
Je déteste les confrontations.
Je n'aime pas ça, parce qu'entre autres, j'ai un peu de misère à me défendre. Quand je sais que j'ai raison sur quelque chose, c'est différent, parce que j'ai tous les arguments en poche pour faire valoir mon point. Mais quand je reçois des critiques et qu'en bout de ligne, je sais que ce n'est pas justifié ou pas complètement constructif, j'ai tendance à m'écraser. Malgré tout.
Je ne suis pas une leader. Je ne suis pas celle qui est capable de gueuler plus fort que tout le monde pour se faire entendre. Je n'ai pas la capacité de prendre le contrôle d'une situation pour la mener de A jusqu'à Z. Bon, si je suis vraiment obligée de le faire, je peux y arriver, mais si j'en ai la possibilité, j'aime mieux laisser ça aux autres. J'imagine que je suis plus une suiveuse, un mouton, plutôt qu'un chef de file.
Le problème, c'est que pour être intervenante, il faut mener. Mener les rencontres avec les clients, tenir les rênes, rester fort et montrer qu'on contrôle la situation même si à l'intérieur, c'est le chaos. Parce que si la personne assise en face de toi perçoit que tu es nerveux, hésitant, il prendra avantage sur toi.
En moi, ça bouillonne, ça tremble comme une feuille, je me sens dépassée par les événements quand je dois intervenir. Pourquoi? Parce que j'ai peur que l'autre me juge, pense que je suis incompétente, que je n'ai pas d'expérience, qu'il ne peut pas se fier sur moi. Et je sais qu'en laissant transparaître ma nervosité, c'est exactement cette impression-là que je lui donne. Comment en arriver à ce que les clients me fassent confiance si moi-même je ne crois pas en mes habiletés?
Encore la maudite confiance en soi...
Je n'aime pas ça, parce qu'entre autres, j'ai un peu de misère à me défendre. Quand je sais que j'ai raison sur quelque chose, c'est différent, parce que j'ai tous les arguments en poche pour faire valoir mon point. Mais quand je reçois des critiques et qu'en bout de ligne, je sais que ce n'est pas justifié ou pas complètement constructif, j'ai tendance à m'écraser. Malgré tout.
Je ne suis pas une leader. Je ne suis pas celle qui est capable de gueuler plus fort que tout le monde pour se faire entendre. Je n'ai pas la capacité de prendre le contrôle d'une situation pour la mener de A jusqu'à Z. Bon, si je suis vraiment obligée de le faire, je peux y arriver, mais si j'en ai la possibilité, j'aime mieux laisser ça aux autres. J'imagine que je suis plus une suiveuse, un mouton, plutôt qu'un chef de file.
Le problème, c'est que pour être intervenante, il faut mener. Mener les rencontres avec les clients, tenir les rênes, rester fort et montrer qu'on contrôle la situation même si à l'intérieur, c'est le chaos. Parce que si la personne assise en face de toi perçoit que tu es nerveux, hésitant, il prendra avantage sur toi.
En moi, ça bouillonne, ça tremble comme une feuille, je me sens dépassée par les événements quand je dois intervenir. Pourquoi? Parce que j'ai peur que l'autre me juge, pense que je suis incompétente, que je n'ai pas d'expérience, qu'il ne peut pas se fier sur moi. Et je sais qu'en laissant transparaître ma nervosité, c'est exactement cette impression-là que je lui donne. Comment en arriver à ce que les clients me fassent confiance si moi-même je ne crois pas en mes habiletés?
Encore la maudite confiance en soi...
lundi 3 décembre 2012
Triste Noël
Il paraît qu'une peine d'amour dure quatre saisons. Quand on m'a dit ça, je n'ai pas pu m'empêcher de m'écrier, "Mais c'est ben trop long, un an!!!". Mais par quatre saisons, ça voulait plus dire le temps que les événements marquants, importants, de l'année soient passés. Importants pour nous, qui sont associés à des souvenirs particuliers, à des moments plus marquants que d'autres.
Comme Noël, la St-Valentin, Pâques (si vous la fêtez), les vacances d'été, etc. Ou ça peut tout simplement être le cycle des saisons, printemps, été, automne et hiver.
Dans mon cas, j'ai passé au travers du printemps et de l'été. L'automne s'achève. Alors c'est presque trois saisons. Côté événements, les vacances d'été sont derrière moi. Certains voyages ont été plus difficiles que d'autres. Mais j'ai passé au travers.
Noël s'en vient. J'aime Noël. Pour l'occasion de se retrouver en famille, de manger pleins de bonnes choses, de faire des cadeaux aux gens que l'on aime. Avant, Noël était synonyme de fêtes de famille, tout simplement. Il y a deux ans, ça a pris un tout nouveau sens. Noël est devenu un moment que je pouvais partager avec ma famille, mais aussi avec mon amoureux. J'ai souvent souhaité en voir apparaître un sous le sapin, un amoureux. La première année où ce vœu a été exaucé, j'avais peine à y croire. Il était là, assis à mes côtés, riant de bon cœur avec ma famille, développant des cadeaux, fredonnant des chants de Noël. Je me souviens avoir passé la plupart du temps à observer la scène, pour pouvoir l'imprimer dans ma mémoire à l'encre indélébile, entre autres parce que j'avais peur que ce ne soit pas vrai. Il y a eu la décoration de notre premier sapin de Noël ensemble aussi, les petites décorations qu'on a acheté ensemble au Canadian Tire pour embellir sa maison...
J'ai décoré la maison de mes parents, en fin de semaine. C'était bien, mais ça manquait de magie à mes yeux. Il manquait quelque chose. Lui.
Vous comprenez quelle "saison" sera la plus difficile pour moi cette année, dans ce processus de peine d'amour.
C'est triste à dire, parce que c'est normalement le moment de l'année dont j'aime le plus profiter, mais j'ai hâte que les Fêtes soient terminées. J'ai hâte d'avoir passé par-dessus cette saison. Comme ça, l'an prochain, mes souvenirs auront été remplacés par de nouveaux, moins douloureux, des souvenirs où il n'existera plus.
Tout un contraste comparé à mon dernier billet, je sais. Mais je n'y peux rien.
Comme Noël, la St-Valentin, Pâques (si vous la fêtez), les vacances d'été, etc. Ou ça peut tout simplement être le cycle des saisons, printemps, été, automne et hiver.
Dans mon cas, j'ai passé au travers du printemps et de l'été. L'automne s'achève. Alors c'est presque trois saisons. Côté événements, les vacances d'été sont derrière moi. Certains voyages ont été plus difficiles que d'autres. Mais j'ai passé au travers.
Noël s'en vient. J'aime Noël. Pour l'occasion de se retrouver en famille, de manger pleins de bonnes choses, de faire des cadeaux aux gens que l'on aime. Avant, Noël était synonyme de fêtes de famille, tout simplement. Il y a deux ans, ça a pris un tout nouveau sens. Noël est devenu un moment que je pouvais partager avec ma famille, mais aussi avec mon amoureux. J'ai souvent souhaité en voir apparaître un sous le sapin, un amoureux. La première année où ce vœu a été exaucé, j'avais peine à y croire. Il était là, assis à mes côtés, riant de bon cœur avec ma famille, développant des cadeaux, fredonnant des chants de Noël. Je me souviens avoir passé la plupart du temps à observer la scène, pour pouvoir l'imprimer dans ma mémoire à l'encre indélébile, entre autres parce que j'avais peur que ce ne soit pas vrai. Il y a eu la décoration de notre premier sapin de Noël ensemble aussi, les petites décorations qu'on a acheté ensemble au Canadian Tire pour embellir sa maison...
J'ai décoré la maison de mes parents, en fin de semaine. C'était bien, mais ça manquait de magie à mes yeux. Il manquait quelque chose. Lui.
Vous comprenez quelle "saison" sera la plus difficile pour moi cette année, dans ce processus de peine d'amour.
C'est triste à dire, parce que c'est normalement le moment de l'année dont j'aime le plus profiter, mais j'ai hâte que les Fêtes soient terminées. J'ai hâte d'avoir passé par-dessus cette saison. Comme ça, l'an prochain, mes souvenirs auront été remplacés par de nouveaux, moins douloureux, des souvenirs où il n'existera plus.
Tout un contraste comparé à mon dernier billet, je sais. Mais je n'y peux rien.
vendredi 16 novembre 2012
En manque de contact
Je commence à me sentir comme une recluse.
Je suis en stage depuis 1 mois et demi, et même si j'arrive plutôt bien à maintenir le rythme, rendue à la dernière journée de la semaine, la madame a de la broue dans le toupette! Comme ce soir, alors qu'il est seulement 19h54 et que j'irais bien me coucher. Ces temps-ci, c'est presque mieux de me coucher tôt parce que je me réveille toujours vers 4 heures du matin, sans raison apparente. J'ai un historique d'insomnie, ce n'est pas nouveau, mais depuis un an, mon rythme de sommeil s'est beaucoup amélioré, ce qui fait qu'au lieu de virer d'un bord et de l'autre dans mon lit pendant 2 heures avant de m'endormir, je trouve le sommeil après 15 minutes environ, ce qui est véritablement un miracle pour moi. Et je dors d'un trait... jusqu'à 4 heures. Pas moyen de me rendormir après. J'espère que ça va passer.
Donc, je me sens comme une recluse parce que les fins de semaine, je suis incapable de sortir. Je voudrais bien voir du monde, socialiser (c'est quoi ça?), mais les forces me manquent. Je sais que c'est normal compte tenu de ma situation, et j'accepte totalement le fait que ce qui compte, c'est de prendre soin de ma santé, mais il reste que je suis en manque de contacts. Juste aller souper au resto ou prendre un verre, même sortir danser, tiens! Ça fait extrêmement longtemps que je n'ai pas osé aller danser, à cause de mon équilibre qui est restée chambranlant depuis mon encéphalite. Tout ça combiné à l'éclairage sombre dans les bars, les gens qui bougent autour de toi et le fait d'être entassé comme des sardines, ça complique un peu les choses. Et c'est dommage parce que j'ai toujours aimé danser. Je ne suis pas une "clubeuse", je ne suis pas sortie dans les bars très souvent dans ma vie, mais quand je le fais, j'aime beaucoup ça. Sauf pour la fatigue qui suit, que ça me prend 3 jours à dompter (détail...). Donc, je m'ennuie de ma vie sociale.
Pour ce qui est des contacts physiques, voire amoureux, jusqu'à quel point ça me manque, je ne sais pas trop encore. Le soir, dans mon lit double où je dors toujours du même côté, l'ennui d'avoir quelqu'un sur qui appuyer ma tête me prend de temps en temps, c'est vrai. Mais ça s'arrête là. Oui, c'est sûr que j'ai envie de rencontrer quelqu'un, mais j'ai encore peur. Peur de m'ouvrir à l'autre à nouveau, de parler de la maladie, de me faire rejeter. Peur de confronter toutes ces choses que j'accepte mal chez moi. Peur, peur, peur, encore et toujours peur.
Mais bon, je me dis que pour l'instant, la priorité doit être le stage et la santé. Mon focus ne peut qu'être que sur ces deux éléments. Je me connais de toute façon, quand je suis en amour, j'ai de la misère à me concentrer sur les autres choses de ma vie. Il me manque toujours une petite partie de mon cerveau. Je suis un peu comme la croyance qui dit que les hommes ne sont pas capables de faire deux choses en même temps: je ne peux pas être amour et gérer le reste. Impossible. Et puis, ces temps-ci, je n'arrive même pas à gérer mes amitiés, alors...
J'ai déjà assez peu d'énergie, aussi bien ne pas les éparpiller un peu partout en même temps. Alors, je reste efficace.
Je suis en stage depuis 1 mois et demi, et même si j'arrive plutôt bien à maintenir le rythme, rendue à la dernière journée de la semaine, la madame a de la broue dans le toupette! Comme ce soir, alors qu'il est seulement 19h54 et que j'irais bien me coucher. Ces temps-ci, c'est presque mieux de me coucher tôt parce que je me réveille toujours vers 4 heures du matin, sans raison apparente. J'ai un historique d'insomnie, ce n'est pas nouveau, mais depuis un an, mon rythme de sommeil s'est beaucoup amélioré, ce qui fait qu'au lieu de virer d'un bord et de l'autre dans mon lit pendant 2 heures avant de m'endormir, je trouve le sommeil après 15 minutes environ, ce qui est véritablement un miracle pour moi. Et je dors d'un trait... jusqu'à 4 heures. Pas moyen de me rendormir après. J'espère que ça va passer.
Donc, je me sens comme une recluse parce que les fins de semaine, je suis incapable de sortir. Je voudrais bien voir du monde, socialiser (c'est quoi ça?), mais les forces me manquent. Je sais que c'est normal compte tenu de ma situation, et j'accepte totalement le fait que ce qui compte, c'est de prendre soin de ma santé, mais il reste que je suis en manque de contacts. Juste aller souper au resto ou prendre un verre, même sortir danser, tiens! Ça fait extrêmement longtemps que je n'ai pas osé aller danser, à cause de mon équilibre qui est restée chambranlant depuis mon encéphalite. Tout ça combiné à l'éclairage sombre dans les bars, les gens qui bougent autour de toi et le fait d'être entassé comme des sardines, ça complique un peu les choses. Et c'est dommage parce que j'ai toujours aimé danser. Je ne suis pas une "clubeuse", je ne suis pas sortie dans les bars très souvent dans ma vie, mais quand je le fais, j'aime beaucoup ça. Sauf pour la fatigue qui suit, que ça me prend 3 jours à dompter (détail...). Donc, je m'ennuie de ma vie sociale.
Pour ce qui est des contacts physiques, voire amoureux, jusqu'à quel point ça me manque, je ne sais pas trop encore. Le soir, dans mon lit double où je dors toujours du même côté, l'ennui d'avoir quelqu'un sur qui appuyer ma tête me prend de temps en temps, c'est vrai. Mais ça s'arrête là. Oui, c'est sûr que j'ai envie de rencontrer quelqu'un, mais j'ai encore peur. Peur de m'ouvrir à l'autre à nouveau, de parler de la maladie, de me faire rejeter. Peur de confronter toutes ces choses que j'accepte mal chez moi. Peur, peur, peur, encore et toujours peur.
Mais bon, je me dis que pour l'instant, la priorité doit être le stage et la santé. Mon focus ne peut qu'être que sur ces deux éléments. Je me connais de toute façon, quand je suis en amour, j'ai de la misère à me concentrer sur les autres choses de ma vie. Il me manque toujours une petite partie de mon cerveau. Je suis un peu comme la croyance qui dit que les hommes ne sont pas capables de faire deux choses en même temps: je ne peux pas être amour et gérer le reste. Impossible. Et puis, ces temps-ci, je n'arrive même pas à gérer mes amitiés, alors...
J'ai déjà assez peu d'énergie, aussi bien ne pas les éparpiller un peu partout en même temps. Alors, je reste efficace.
mercredi 17 octobre 2012
Début du stage
Petite journée de congé aujourd'hui! C'est-tu pas assez merveilleux, les congés?
J'avais hâte d'être occupée, d'avoir un semblant de vie et de m'ennuyer du temps où je n'avais pas grand-chose à faire de mes journées. Eh bien, je suis servie. J'ai 2 semaines de stage de fait et je suis contente de pouvoir dire que ça se passe bien. La fatigue physique est là, c'est certain, mais rien de comparable à il y a 2 ans, quand j'avais tenté d'entrer en stage après ma greffe. C'est quand même encourageant de constater que, malgré toutes les épreuves que mon corps a subies dans les dernières années, j'ai pu remonter à la surface et entreprendre une vie normale. Il est peut-être un peu tôt dans le processus pour conclure que l'affaire est dans le sac, mais comme j'ai une grosse tendance vers le négativisme, j'essaie d'être positive pour une fois. Un changement d'attitude ne peut pas nuire!
Mon principal problème jusqu'à maintenant est mon insécurité en tant que future intervenante. La peur d'être inadéquate, de dire des stupidités, de ne pas savoir comment intervenir avec les clients. C'est symptomatique de quelque chose que je savais déjà et qui m'a été confirmé en fin de semaine passée (j'en reparlerai dans un autre billet). Et il fallait évidemment que ça se transfère dans mon stage. J'aurais dû le voir venir. En être consciente, c'est une chose, mais le plus important, c'est d'arriver à dépasser cette peur, à ne pas rester figée dans nos inquiétudes.
La solution? Laisser faire le temps, j'imagine. Noter les bons coups faits durant la semaine pour tranquillement me donner une nouvelle confiance en moi. D'autres trucs vous viennent à l'esprit?
J'avais hâte d'être occupée, d'avoir un semblant de vie et de m'ennuyer du temps où je n'avais pas grand-chose à faire de mes journées. Eh bien, je suis servie. J'ai 2 semaines de stage de fait et je suis contente de pouvoir dire que ça se passe bien. La fatigue physique est là, c'est certain, mais rien de comparable à il y a 2 ans, quand j'avais tenté d'entrer en stage après ma greffe. C'est quand même encourageant de constater que, malgré toutes les épreuves que mon corps a subies dans les dernières années, j'ai pu remonter à la surface et entreprendre une vie normale. Il est peut-être un peu tôt dans le processus pour conclure que l'affaire est dans le sac, mais comme j'ai une grosse tendance vers le négativisme, j'essaie d'être positive pour une fois. Un changement d'attitude ne peut pas nuire!
Mon principal problème jusqu'à maintenant est mon insécurité en tant que future intervenante. La peur d'être inadéquate, de dire des stupidités, de ne pas savoir comment intervenir avec les clients. C'est symptomatique de quelque chose que je savais déjà et qui m'a été confirmé en fin de semaine passée (j'en reparlerai dans un autre billet). Et il fallait évidemment que ça se transfère dans mon stage. J'aurais dû le voir venir. En être consciente, c'est une chose, mais le plus important, c'est d'arriver à dépasser cette peur, à ne pas rester figée dans nos inquiétudes.
La solution? Laisser faire le temps, j'imagine. Noter les bons coups faits durant la semaine pour tranquillement me donner une nouvelle confiance en moi. D'autres trucs vous viennent à l'esprit?
Libellés :
Greffe,
Un jour je serai t.s.,
Une petite peur
dimanche 30 septembre 2012
L'art de paniquer
La fille est bien en retard (oui, je parle de moi à la 3e personne).
Je veux poster cette photo depuis une semaine environ, pour vous montrer que j'ai eu un peu de plaisir pour ma fête. Mais j'ai manqué de temps.
Moi qui chiale depuis 1 an que j'ai trop de temps libre dans une journée parce que je ne travaille pas vraiment et que j'attends patiemment que mon entrée en stage se fasse, je viens de dire que j'ai manqué de temps! Faut le faire! C'est parce que la vie a tranquillement repris son cours la semaine passée, avec diverses formations pour mon stage (qui commence le 2 octobre), mes cours de piano (je me suis décidée à recommencer à jouer) et des sorties à gauche et à droite.
Je me sentirais mal de me plaindre, puisque c'est ce que je voulais, être occupée (et ça ne fait que commencer), mais je me sens déjà un peu fatiguée. Pas beaucoup, une fatigue acceptable que j'arrive à gérer, ne vous inquiétez pas. Mais j'ai cette propension à paniquer pour des choses qui ne se sont pas encore produites. Alors, le cas présent ne fait pas exception à la règle. J'anticipe l'éventuelle fatigue que je ne saurai pas gérer, les choses qui pourraient mal tourner... Ahhhh!
Pour me calmer les nerfs, je me répète cette belle citation que j'ai découverte il y a quelques semaines:
"Il ne sert à rien d'ouvrir votre parapluie en attendant qu'il pleuve." - Alice Caldwell Rice
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