mercredi 6 juin 2012

Le mal de vieillir

On pourrait croire qu'avec la maladie que j'ai, j'ai tout vu. Que ce qui peut désormais arriver dans l'avenir ne me fait pas peur. Mais c'est faux.

La fibrose kystique est une maladie dégénérative incurable. Mais quand je compare mon état de santé (celui que j'avais avant la greffe), je trouve que ce n'est rien en comparaison aux cas comme l'Alzheimer, le Parkinson ou la SLA, plus communément appelée la maladie de Lou Gherig.

J'ai regardé le reportage à Radio-Canada sans broncher. Mais tout le long, j'avais cette boule dans la gorge, des larmes qui me chatouillaient les yeux. À chaque minute, toutes les raison pour lesquelles j'ai peur de vieillir, même si je sais pertinemment bien que je ne vivrai pas vieille, tournaient dans ma tête comme une boucle.

Lorsque j'étais plus jeune, le simple fait de me dire que je n'allais sûrement pas me rendre dans la cinquantaine, voire la quarantaine, me réconfortait, calmait mes angoisses de "mal vieillir". Mais maintenant, on voit de plus en plus ces maladies de "vieux" s'en prendre aux gens à un âge de plus en plus jeune. Comme cet homme de 47 ans atteint de la SLA qui va bientôt mourir. Ou cette femme de 39 ans qui était à Tout le monde en parle et qui avait la maladie d'Alzheimer.

C'est vrai qu'on n'a aucune idée de ce que le futur nous réserve, de comment on va mourir. Comme dirait mon psychologue, ça ne sert à rien de paniquer pour quelque chose qui n'est pas encore arrivé. Et je travaille beaucoup sur ces angoisses qui ont refait surface depuis mon encéphalite. Mais l'émotivité est toujours à son comble quand j'entends des témoignages comme ça.

Quand je me suis retrouvée sur la liste d'attente pour la greffe de poumons, on m'avait dit que si je n'embarquais pas dans le processus, il ne me restait seulement que 2 ans à vivre. Que cette opération comportait beaucoup de risques, que je pouvais mourir en pleine chirurgie. Pourtant, je ne me souviens pas m'être demandée si ça valait vraiment la peine de prendre ce risque-là. Je ne me souviens pas d'avoir vraiment eu peur de mourir. Je me disais que je n'avais rien à perdre. Autant essayer, sinon, de toute façon, dans 2 ans tout serait terminé.

Pourquoi j'ai si peur maintenant?

4 commentaires:

  1. J'aimerais savoir quoi dire. Mais à tout ça, je n'ai aucune réponse. La peur de mourir et l'envie de mourir, l'envie de vivre et la peur de vivre.... Tout ça fluctue dans la vie.

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  2. Tout le monde a peur de vieillir mais il ne faut pas se laisser abattre par les angoisses. Au contraire, malade ou pas, il faut rester le plus actif possible et apprécier le moment vécu. Avoir peur est un sentiment normal, mais il faut essayer de le surmonter en restant avec la famille et voir le plus souvent ses amis. De toute façon, la vie ne se résume pas à ce qu'on vit ici-bas ;) Courage!

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  3. Mon cancer m'a laissé diminuée physiquement et j'ai peur de ce que l'avenir me réserve...

    Il y a quelques mois, j'ai été hospitalisée en cardiologie pour une nuit. J'étais avec trois personnes âgées en perte d'autonomie, dont un monsieur aux couches et une dame qui n'arrivait plus à parler. Ce fût tout un choc pour moi de voir leur vie au quotidien. J'en ai fait une attaque de panique...

    Il est facile de dire qu'il ne faut pas y penser, mais quand on a été très malade et que notre santé est encore précaire, notre vision de la vie est bien différente...

    Pour le moment, le seul moyen de faire taire mes angoisses, est de profiter des moments que vis au présent. S'occuper l'esprit aide un peu aussi!

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  4. J'ai été touché moi aussi par ce reportage de Radio-Canada. Tout comme toi, j'ai trouvé cette souffrance bien plus horrible que celle qu'on a vécu. Parce qu'ils sont encore plus "prisonniers" de leur corps que nous l'avons été. Y a aucune maladie qui est meilleure que les autres mais celle-ci, je la trouve horrible.

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