Jusqu'à quel point subir une greffe de poumons est un signe de courage?
Choisir la vie au lieu d'une mort certaine, est-ce que ça veut dire qu'on est plus courageux que les autres? Ou simplement que c'était justement le choix évident, celui qui s'imposait quand on s'est battu toute sa vie contre la maladie?
J'ai souvent entendu les gens me dire, et on me le dit encore aujourd'hui, que j'étais forte et courageuse. Qu'ils trouvaient ça beau de me voir avancer malgré les infections et la fatigue. Que c'était quelque chose d'être encore debout après tout ce que j'avais passé au travers. Peut-être une partie de moi acceptait mal les compliments, mais je ne me sentais pas plus forte ou plus courageuse qu'une autre. Je ne me suis jamais sentie comme ça, en fait. Ça amenait même parfois chez moi un certain agacement d'entendre ces mots-là. Pas que je n'apprécie pas les encouragements, mais pour moi, ça n'a jamais été du courage.
Je n'ai jamais eu le choix. Non, c'est faux, je m'exprime mal; je n'ai jamais pensé que j'avais un autre choix. Mais oui, bien sûr, il y a eu des journées, des tas de journées, où je voulais arrêter d'être épuisée, d'avoir mal, de tousser comme une perdue. Des journées où je n'en pouvais plus du tout. On en a tous des journées infernales. Mais jamais je n'ai voulu mourir. Je voulais vivre jusqu'au bout, en me disant qu'au moins, j'aurais tout essayé.
Alors, quand on m'a parlé de greffe pour la première fois, oui, j'ai eu peur. Ça m'a tombé dessus comme une tonne de briques. Parce que je ne pouvais pas croire que c'était vers ce chemin-là que m'entraînait ma vie. Que j'étais déjà rendue au dernier des recours. Que j'avais utilisé toutes mes armes. J'ai pris les petites brochures et j'ai lu les statistiques. Je n'ai pas hésité bien longtemps. Ça le disait, noir sur blanc, que j'avais des bonnes chances de vivre plus longtemps, en meilleure santé de surcroît! Des risques, il y en avait tous pleins, aussi. Mais de la vie, dans mon esprit, c'était encore plus.
Alors, j'ai dit oui. Par inconscience plus que par courage, selon moi. J'étais morte de trouille. Parce que je risquais d'y rester. Mais si je ne faisais rien, si je disais non à l'opération, j'y restais de toute façon d'ici 2 ans. Alors, j'ai dit oui. Pas par courage. Mais juste parce que c'était le choix logique dans ma tête.
Vous, à ma place, vous auriez choisi quoi?
Je comprends ce que tu veux dire. Si tu voulais vivre tu n'avais pas vraiment le choix d'accepter. Tu devais tenter le tout pour le tout. Parce qu'au bout il y avait tout un espoir. Toutes ces épreuves ont fait de toi une femme forte et courageuse, j'en suis certaine. Ce que j'aurais choisi à ta place? Sûrement la même chose. Parce que personne n'est prêt à mourir sans une dernière bataille.
RépondreEffacertu peux considerer que ce netait pas du courage, mais le simple fait de ne pas abandonner, de ne pas te laisser emporter par la mort sans te battre jusqu'à la derniere minute, de tenter une solution coute que coute, cest un signe de courage. courage de faire face aux consequences, courage daccepter detre differente, courage de rester positive malgre tout. je crois que tu merites bcp de compliments et que tes un exemple d'une personne inspirante
RépondreEffacerQuand les gens te parlent de courage, je ne crois pas qu'ils parlent de ce choix spécifiquement. Plutôt du fait que tu as dû te battre et vivre des épreuves dans ta vie. Et que tu en sors grandie.
RépondreEffacerJ'aurais fait la même chose que toi, bien qu'il ne soit pas évident tant qu'on n'a pas vécu la situation.
RépondreEffacerSe battre, tenter le tout pour le tout, c'est dans mes cordes.
What the fuck: L'espoir. Exactement ce qui m'a maintenu en vie pendant toutes ces années. C'est probablement ma plus grande source de motivation.
RépondreEffacerPatty: Si tu le nommes comme ça, j'imagine oui que c'est une forme de courage. Mais ça dépend toujours du point de vue, n'est-ce pas? Merci :)
L'Impulsive: En fait, l'idée de ce texte m'est venue parce qu'une ancienne prof m'a dit que j'étais son idole à cause de ma greffe et de mon courage. Elle faisait donc référence à cette expérience. J'ai vécu quelque chose de très particulier, c'est sûr, mais de là à être l'idole de quelqu'un...
Michèle: Ça peut être risqué de tenter le tout pour le tout, mais très payant aussi!
Dans 3jours, j'aurai combattu la maladie pendant exactement 33ans. Et d'ici quelques mois, si je suis chanceuse, je serai passé au bloc opératoire.
RépondreEffacerCe qui m'a fait dire 'oui' quand ils m'ont présenté leur brochure, ce n'est pas le courage. Ce n'est pas non plus la force. Ce n'est pas la fatalité. J'affronte ma mortalité jour après jours depuis 15ans. Non, ce qui m'a fait l'accepter, c'est l'espoir... Juste l'espoir de vivre.
Je vais y perdre ma vie actuelle pour en reconstruire une autre. Et j'ai la trouille! J'ai aussi envie de gentiment cracher à la gueule de tout ceux qui me disent que tout va bien aller! Tout n'ira pas bien. Mais j'ai espoir... Et non, ils ne peuvent pas comprendre. Et c'est pour ça que je les laisse m'encourager et me complimenter. Ils ne peuvent pas comprendre que ce n'est pas du courage, c'est de la résilience.
Taupe: Merci pour ton beau commentaire. De la résilience, c'est exactement ça. C'est se détourner du mauvais dans notre vie pour prendre la chance que ce soit meilleur ailleurs. Faut pas lâcher! Je te souhaite d'avoir l'opération bientôt!
RépondreEffacer