Qu'on se le tienne pour dit, revenir chez ses parents fait reprendre de vieilles habitudes. C'est comme retrouver de vieilles pantoufles qu'on a porté pendant longtemps; elles sont confortables parce qu'elles ont pris la forme de notre pied avec le temps, on a nos traces dedans. Deux ans et demi de cohabitation parentale m'avait remise dans un état paresseux, en particulier par rapport à la cuisine. Avec mon ex, puisqu'il n'aimait pas cuisiner et ne savait pas vraiment comment s'y prendre, j'avais dû prendre les choses en mains. J'aime la variété et bien manger, et je voulais manger autre chose que du Kraft Diner aux saucisses et des Pogos (seules "spécialités" de l'ex mentionné précédemment). Mais une fois de retour dans la maison familiale, je n'ai plus eu besoin de me casser la tête pour élaborer les repas ni préparer la bouffe, car c'était toujours ma mère qui cuisinait. C'était un réflexe pour elle et je dois avouer qu'au début, ça faisait bien mon affaire de ne pas avoir à m'en préoccuper. J'avais le moral assez à plat, tellement que je ne voulais même plus feuilleter le circulaire de la semaine chez IGA. Cuisiner rimait avec peine d'amour, alors je faisais tout pour m'en éloigner. Bien sûr, je mettais la main à la pâte quand on avait besoin de moi (je n'étais pas devenue complètement égoïste tout de même), mais j'entreprenais rarement quelque chose par moi-même.
Et c'est resté comme ça pendant deux ans et demi. Ma mère et moi ne questionnions pas cet ordre établi entre nous deux. Ça faisait l'affaire de tout le monde.
Depuis que je suis emménagée avec mon amoureux, j'ai repris goût pour la cuisine. J'ai ressorti mes livres de recettes et mes nombreux magazines, j'ai même renouvelé mon abonnement à celui de Ricardo. Je fais ce qu'il me plaît, sans me casser la tête. Je n'ai jamais aimé les recettes compliquées. Il va nous falloir un nouveau congélateur parce
que je suis en train de remplir à capacité celui du réfrigérateur. Juste
cette semaine, j'ai fait des muffins aux trois fruits, des muffins aux
bananes et pépites de chocolat et un pain aux bananes et chocolat. Sans parler des pots de sauce à spaghetti.
Cette fois-ci, la grosse différence est que j'ai un chum qui aime cuisiner et qui s'intéresse à l'élaboration des repas. Ce n'est plus moi qui fais tout toute seule, mais bien une coopération. C'est définitivement moins lourd à gérer et beaucoup plus agréable. Avant de me rencontrer, il s'était mis au cannage, préparer différents
plats qu'il scelle dans des pots Mason. Il s'était constitué une belle
réserve de toutes sortes de choses qui se garde longtemps.C'est une expérience qu'on va certainement répéter cet été, avec tous les bons produits frais du Québec. On habite tout près du marché Atwater en plus, ce qui est un avantage.
Le petit problème qui ressort ces temps-ci est que je ferais de trop généreuses portions lors des soupers, ce qui fait engraisser Monsieur! On dit qu'on attrape son homme par le ventre et dans mon cas, il ne peut clairement pas résister à ma nourriture. Surtout qu'il avait l'habitude de surveiller son alimentation et de calculer les calories, ce qui lui avait quand même permis de perdre 40 lbs. Comme je n'ai jamais eu à surveiller le nombre de calories que j'ingère à cause d'une absorption difficile des nutriments par mon organisme, ce n'est pas un réflexe que je possède quand je cuisine. Pourtant, je n'ai pas l'impression de cuisiner grassement ou de façon trop calorique. C'est peut-être plus une question de portions. Je ne peux cependant pas contrôler la quantité de nourriture qu'il met dans son assiette!
On en est venu à se faire un genre de tableau regroupant nos menus de semaine avec les calories pour chaque portion. Ça va nous permettre de voir où il pourrait y avoir des changements à faire. Mais c'est certain que je continuerai de manger à ma faim, avec des grignotines en à-côté (fromage, noix, etc.). Et puis on ne se prive pas durant les fins de semaine, avec des sorties au resto, ce qui compte dans la balance. Au final, on devrait trouver un compromis qui arrange les deux parties. En autant que je puisse continuer à cuisiner à ma guise!
jeudi 19 juin 2014
jeudi 12 juin 2014
Quelque chose de léger
Mon dernier billet était plutôt lourd et heureusement, je suis de meilleure humeur depuis quelques jours. Je ne dors pas mieux, mais ça va bien finir par revenir. J'ai réussi à faire changer mes pilules pour dormir par mon médecin à la clinique de greffe hier, alors j'espère que ce sera plus efficace. Je suis prudente, bien sûr, en n'en prenant pas à tous les jours, parce que ces trucs-là peuvent rendre dépendants et je n'ai pas trop envie de me retrouver accro aux somnifères. Disons que c'est seulement pour les cas où je n'en peux vraiment plus d'avoir un cycle de sommeil tout à l'envers et pour donner un congé à mon système. Comme quoi il n'y a rien de parfait.
Alors, pour alléger les choses ici un peu, je voulais partager mon excitation du moment. Il y a des jours où ça ne me prend pas grand-chose pour m'énerver et cette semaine, c'était l'annonce de la date de sortie de la nouvelle génération du jeu vidéo des Sims! Eh oui, on est déjà rendu aux Sims 4. (Pour ceux qui ne sont pas gamers et qui n'ont aucune idée de quoi je parle, vous allez comprendre.) Et ça va sortir le 2 septembre 2014, soit quelques semaines avant ma fête. J'ai lancé un message pas subtil du tout à amoureux comme quoi ça ferait un très beau cadeau de fête. Il a compris, vous pensez?
Je vous laisse avec le vidéo de promotion officiel du jeu, création d'histoires. Bonne journée!
Alors, pour alléger les choses ici un peu, je voulais partager mon excitation du moment. Il y a des jours où ça ne me prend pas grand-chose pour m'énerver et cette semaine, c'était l'annonce de la date de sortie de la nouvelle génération du jeu vidéo des Sims! Eh oui, on est déjà rendu aux Sims 4. (Pour ceux qui ne sont pas gamers et qui n'ont aucune idée de quoi je parle, vous allez comprendre.) Et ça va sortir le 2 septembre 2014, soit quelques semaines avant ma fête. J'ai lancé un message pas subtil du tout à amoureux comme quoi ça ferait un très beau cadeau de fête. Il a compris, vous pensez?
Je vous laisse avec le vidéo de promotion officiel du jeu, création d'histoires. Bonne journée!
mercredi 4 juin 2014
Le chat qui court après sa queue
Je n'écris plus ici. Ça ne me tente plus. Plus comme avant. Pas que je n'en aie plus besoin, parce qu'en dedans de moi, j'ai toujours autant de choses à dire. J'ai plutôt l'impression que je ne sais plus comment les dire. L'autre partie du problème est aussi qu'il n'y a pas grand-chose qui me tente, ces temps-ci.
La vie de couple va bien. J'ai un amoureux merveilleux, à qui je peux tout dire et qui est là pour m'épauler en tout temps. C'est certain qu'on a nos accrochages comme tout le monde; la vie à deux demande des ajustements. Je ne pourrais pas dire qu'on se chicane, on s'obstine à la tonne, ça oui. Mais pour la chicane, aucun de nous n'aime les conflits, ni les éclats de voix, ni le lançage d'assiettes. De toute façon, on a des assiettes qui ne se cassent pas, alors ça ne servirait pas à grand-chose. Je n'ai jamais eu un tempérament très bouillant et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer. Alors, quand on se confronte, ça fait dans le calme, moi avec mon air bête et lui son air encore plus sérieux qu'à l'habitude (parce que c'est Monsieur sérieux incarné celui-là) et on finit par en faire le tour. J'ai mes manies, il a les siennes, c'est normal qu'il y ait parfois des flammèches. Mais au final, je nous vois comme un couple harmonieux.
Donc, le problème n'est pas là. C'est tout le reste de ma vie qui me donne l'impression de tourner en rond. Je n'ai toujours pas d'emploi. J'ai abandonné le travail social comme je l'ai déjà dit - peut-être pas pour de bon, mais pour l'instant, oui - et je me cherche. Je cherche un emploi à temps partiel qui m'offre de la stabilité, de la flexibilité et qui correspond au peu d'expérience de travail que je possède. Secrétariat, travail de bureau, commis, rédaction... ce genre de choses. Je suis en train de penser de devenir caissière dans un Jean Coutu juste pour faire quelque chose.
Mais mes efforts de recherche sont vains, dernièrement. Je dois jongler avec les rendez-vous médicaux à tout bout de champ, les différents suivis en différentes cliniques. Insérer des entrevues d'embauche au travers de tout ça représente un méchant casse-tête. Ce ne sont pas les poumons qui font des siennes, heureusement, mais pleins d'autres problèmes autour. La prise d'anti-rejets provoque des effets secondaires indésirables qui sont difficiles à contrôler. J'ai dû me faire opérer la semaine passée et je suis donc en convalescence pour deux semaines. Ce n'était rien de grave - pour l'instant, car j'attends des résultats d'analyse - mais je suis très inconfortable en ce moment et mon niveau d'énergie est assez bas. Je n'ai pas beaucoup d'appétit non plus. Je fais la cuisine pour essayer de réveiller mon estomac.
Je surfe sur le net à la recherche d'activités à faire, de bénévolat, de chorales au sein desquelles chanter... et rien ne m'intéresse. Je me sens vide. Depuis un bout. Comme dépassée par les événements. Par ce que ma vie est devenue depuis la greffe. Je sais que je suis choyée d'être en vie et bien entourée et que je chiale le ventre plein. Mais on dirait qu'il me manque quelque chose. J'ai des problèmes d'ajustement, je pense. Quand j'ai commencé mon bacc en travail social en 2004, il y a une partie de moi qui se disait que je n'en verrais pas la fin, parce qu'il ne me restait pas tant d'années que ça à vivre. Ensuite, j'ai été greffée et j'ai pu terminer mon bacc. J'ai mon bout de papier, mais je ne sais pas quoi faire avec. Je le vois bien maintenant que ça me déstabilise. Je n'ai pas les forces physiques et mentales nécessaires pour exploiter cet aspect-là de ma vie.
Je m'occupe de mon nouveau chez-moi, je cuisine, je prends soin des miens, je veille à ma santé, je fais du bénévolat une fois par semaine. Et quand j'ai terminé, je m'écrase devant la télé ou l'ordi. Parfois, je vais marcher jusqu'au bord du canal Lachine. Ça m'apaise un peu. Mais je reste toujours avec cette drôle d'impression au travers de la gorge que mes jambes ne me mèneront jamais assez loin. Je voudrais en faire plus, mais je n'en ressens pas l'énergie. Et comme je n'ai pas d'énergie, eh bien je ne fais rien. C'est un méchant cercle vicieux. Comme un chat qui court après sa queue.
Je ne me sens pas utile. Mon amoureux dit que je vois ça pire que ce qu'est la réalité. Que je me mets trop de pression. Peut-être bien. Mais c'est que je pensais que l'après-greffe serait autrement. Comment exactement, je ne sais pas. Mais différent. Moins centré sur la maladie, les bobos, la déprime. Plus dynamique, plus satisfaisant, plus enrichissant. Oh, la plupart du temps, ce n'est pas si mal que ça. Mais des jours comme aujourd'hui, j'ai de la misère à distinguer le soleil au travers des gros nuages gris.
La vie de couple va bien. J'ai un amoureux merveilleux, à qui je peux tout dire et qui est là pour m'épauler en tout temps. C'est certain qu'on a nos accrochages comme tout le monde; la vie à deux demande des ajustements. Je ne pourrais pas dire qu'on se chicane, on s'obstine à la tonne, ça oui. Mais pour la chicane, aucun de nous n'aime les conflits, ni les éclats de voix, ni le lançage d'assiettes. De toute façon, on a des assiettes qui ne se cassent pas, alors ça ne servirait pas à grand-chose. Je n'ai jamais eu un tempérament très bouillant et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer. Alors, quand on se confronte, ça fait dans le calme, moi avec mon air bête et lui son air encore plus sérieux qu'à l'habitude (parce que c'est Monsieur sérieux incarné celui-là) et on finit par en faire le tour. J'ai mes manies, il a les siennes, c'est normal qu'il y ait parfois des flammèches. Mais au final, je nous vois comme un couple harmonieux.
Donc, le problème n'est pas là. C'est tout le reste de ma vie qui me donne l'impression de tourner en rond. Je n'ai toujours pas d'emploi. J'ai abandonné le travail social comme je l'ai déjà dit - peut-être pas pour de bon, mais pour l'instant, oui - et je me cherche. Je cherche un emploi à temps partiel qui m'offre de la stabilité, de la flexibilité et qui correspond au peu d'expérience de travail que je possède. Secrétariat, travail de bureau, commis, rédaction... ce genre de choses. Je suis en train de penser de devenir caissière dans un Jean Coutu juste pour faire quelque chose.
Mais mes efforts de recherche sont vains, dernièrement. Je dois jongler avec les rendez-vous médicaux à tout bout de champ, les différents suivis en différentes cliniques. Insérer des entrevues d'embauche au travers de tout ça représente un méchant casse-tête. Ce ne sont pas les poumons qui font des siennes, heureusement, mais pleins d'autres problèmes autour. La prise d'anti-rejets provoque des effets secondaires indésirables qui sont difficiles à contrôler. J'ai dû me faire opérer la semaine passée et je suis donc en convalescence pour deux semaines. Ce n'était rien de grave - pour l'instant, car j'attends des résultats d'analyse - mais je suis très inconfortable en ce moment et mon niveau d'énergie est assez bas. Je n'ai pas beaucoup d'appétit non plus. Je fais la cuisine pour essayer de réveiller mon estomac.
Je surfe sur le net à la recherche d'activités à faire, de bénévolat, de chorales au sein desquelles chanter... et rien ne m'intéresse. Je me sens vide. Depuis un bout. Comme dépassée par les événements. Par ce que ma vie est devenue depuis la greffe. Je sais que je suis choyée d'être en vie et bien entourée et que je chiale le ventre plein. Mais on dirait qu'il me manque quelque chose. J'ai des problèmes d'ajustement, je pense. Quand j'ai commencé mon bacc en travail social en 2004, il y a une partie de moi qui se disait que je n'en verrais pas la fin, parce qu'il ne me restait pas tant d'années que ça à vivre. Ensuite, j'ai été greffée et j'ai pu terminer mon bacc. J'ai mon bout de papier, mais je ne sais pas quoi faire avec. Je le vois bien maintenant que ça me déstabilise. Je n'ai pas les forces physiques et mentales nécessaires pour exploiter cet aspect-là de ma vie.
Je m'occupe de mon nouveau chez-moi, je cuisine, je prends soin des miens, je veille à ma santé, je fais du bénévolat une fois par semaine. Et quand j'ai terminé, je m'écrase devant la télé ou l'ordi. Parfois, je vais marcher jusqu'au bord du canal Lachine. Ça m'apaise un peu. Mais je reste toujours avec cette drôle d'impression au travers de la gorge que mes jambes ne me mèneront jamais assez loin. Je voudrais en faire plus, mais je n'en ressens pas l'énergie. Et comme je n'ai pas d'énergie, eh bien je ne fais rien. C'est un méchant cercle vicieux. Comme un chat qui court après sa queue.
Je ne me sens pas utile. Mon amoureux dit que je vois ça pire que ce qu'est la réalité. Que je me mets trop de pression. Peut-être bien. Mais c'est que je pensais que l'après-greffe serait autrement. Comment exactement, je ne sais pas. Mais différent. Moins centré sur la maladie, les bobos, la déprime. Plus dynamique, plus satisfaisant, plus enrichissant. Oh, la plupart du temps, ce n'est pas si mal que ça. Mais des jours comme aujourd'hui, j'ai de la misère à distinguer le soleil au travers des gros nuages gris.
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