mercredi 27 août 2014

Emmenez-nous à La Ronde!

Ça fait plusieurs années que je dis que je veux aller à La Ronde. En fait, depuis que je suis greffée, donc presque cinq ans, mais ça n'arrivait jamais. Je ne me souviens pas exactement de la dernière fois où j'y ai mis les pieds, mais c'était très certainement plusieurs années avant ma greffe, probablement à partir du moment où j'ai commencé à avoir de l'oxygène à la maison. Ça devenait un peu trop compliqué de faire les manèges avec une bombonne d'oxygène...

 Il y a eu mon encéphalite en cours de route qui m'a beaucoup ralenti et qui m'a laissé avec des étourdissements quand je penche ma tête trop vers l'arrière. S'en suit les maux de cœur et l'impression que je vais me faire avaler par les murs de la pièce où je me trouve. Super le fun. Donc, je craignais d'avoir un malaise dans les montagnes russes. 

Mais je ne voulais pas non plus manquer l'occasion d'aller dans les manèges "au cas où...". On l'a finalement testé mon amoureux et moi lundi et ça été une super journée! Les montagnes russes qui tournent à l'envers ne m'ont causé aucun problème, même pas un petit mal de tête, et mes jambes moins endurantes qu'avant m'ont soutenu toute la journée. C'est plutôt la chaleur qui était quelque chose. Je pense honnêtement que j'ai sué ma vie! Pourtant, ce n'était pas la journée la plus chaude de l'été, mais il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de coins d'ombre à La Ronde.

J'ai probablement perdu tout le sel que j'avais dans le corps en quelques heures. La fibrose kystique provoque une perte de sel par la sueur plus importante que la normale, surtout lors d'efforts physiques ou tout simplement sous le coup d'une grande chaleur. On avait apporté de l'eau, mais j'avais oublié de traîner des aliments salés pour grignoter. Mes médecins m'auraient sûrement sermonné! (Lorsque j'étais plus jeune, les recommandations de base étaient de toujours avoir avec soi en cas d'activité physique des trucs remplis de sel, comme des chips, bretzels, etc.) Mais je me suis reprise au souper en mangeant du bon junk food


Et un peu de sucré par la même occasion. Tant qu'à être à La Ronde, aussi bien de vivre l'expérience jusqu'au bout!

dimanche 24 août 2014

Petite sortie

Je ne vais pas souvent au théâtre et pourtant, j'adore ça. La proximité avec les acteurs, les décors, tous ces textes incroyables qui sont débités devant le public, tout ça fait que je passe à coup sûr un bon moment. Que ce soit des comédies ou des tragédies, le genre m'importe peu. C'est certain que les pièces plus classiques écrites en vers sont parfois plus difficiles à suivre, mais on finit toujours par en comprendre le sens après quelques phrases. 

C'était le cas la semaine passée quand je suis allée voir Cyrano de Bergerac au TNM, pièce présentée par le Festival Juste Pour Rire. Ma mère nous a proposé cette sortie en famille, alors nous avons embarqué. Mon amoureux n'était jamais allée au théâtre, mais il a bien aimé sa soirée. Cyrano reste un grand classique, écrit par Edmond Rostand en 1897, avec ses longs monologues du personnage principal, ses combats à l'épée et ses moments de comédie comme ses moments plus tragiques. J'avais presque vu en entier l'adaptation cinématographique avec Gérard Depardieu et j'avais bien aimé. Mais ce que je me rappelais de la prestation de M. Depardieu n'avait rien avoir avec celle qu'a donné Patrice Robitaille, dans le rôle de Cyrano. 

J'aime beaucoup ce comédien, autant au cinéma qu'à la télé, mais je ne l'avais jamais vu jouer au théâtre. Je savais qu'il peut jouer dans tous les registres, mais ce soir-là, il m'a vraiment jeté par terre. Cette grande quantité de texte à apprendre, tout en alexandrins, la façon de faire passer les émotions du personnage dans sa voix, dans son maintien, dans les expressions de son visage, c'était tout simplement impressionnant. Il y a ce moment de la pièce qui m'a particulièrement marqué, où Cyrano déclare sa flamme amoureuse à sa cousine, sous son balcon. C'est profond, touchant, vibrant; on aurait pu entendre une mouche voler tellement le public était silencieux. Je suis certaine que toutes les femmes présentes dans la salle auraient voulu être la belle Roxanne pour se faire dire ces choses-là. J'en étais moi-même complètement chavirée. 

La pièce joue jusqu'au 30 août. Le soir où j'y suis allée, la salle était pleine à craquer, donc je ne sais pas s'il reste encore des billets. Mais si c'est le cas, je vous suggère fortement d'y aller!


vendredi 8 août 2014

Relecture du blog

J'ai relu l'intégralité de mon blog récemment et ça m'a permis de constater à quel point ma vie a connu toutes sortes de changements en cinq ans. Bon, je l'admets, il y a certains points qui n'ont pas vraiment changé (emploi...), mais ça a quand même bougé. Cette vie qui était devenue complètement statique avant la greffe et que je ne voyais pas comment elle pouvait se remettre en marche a eu la chance de pouvoir redémarrer. 
  • J'ai eu ma greffe;
  • J'ai rencontré pleins de nouvelles personnes;
  • Je me suis fait un nouveau chum;
  • Je suis déménagée de chez mes parents;
  • J'ai surmonté une grave encéphalite;
  • J'ai vécu une grande peine d'amour;
  • Je suis retournée chez mes parents;
  • Je me suis remise de cette peine d'amour;
  • J'ai obtenu mon bacc;
  • J'ai rencontré mon chum actuel;
  • Je suis déménagée à nouveau de chez mes parents. 
J'ai affronté des tonnes de moments d'angoisse et je les ai déversés sur ce blog. En relisant les billets correspondants, j'avais peur que ça fasse remonter à la surface toutes ces mauvaises émotions, mais étrangement, j'ai pu tout lire avec un certain détachement. Ça m'a étonné, mais j'étais contente de constater que tout ça était derrière moi. 

Mais pas tout à fait non plus. Je réalise que certaines angoisses ne me quitteront jamais complètement. Que je ne serai jamais à l'abri d'épisodes dépressifs. Ce sera toujours latent en moi, malheureusement. Quand je suis bien occupée, je n'ai pas le temps de penser à mes bobos intérieurs. Mais dans les périodes plus creuses, ça refait son chemin sournoisement jusque dans ma tête. Et c'est mon cœur qui a mal dans ce temps-là. Comme le dit la publicité, la dépression fait mal. Les épisodes dépressifs aussi. 

Je m'efforce de toujours rester vigilante. Je les vois venir, je suis capable de les identifier. Mais certains jours, je ne suis pas toujours capable de les combattre. Ce matin, j'ai mal. Une douleur au niveau de la poitrine, comme si un étau me serrait. L'angoisse que quelque chose du passé soit en train de se reproduire. La peur constante de retomber dans des zones sombres qui m'ont demandé tout "mon p'tit change" pour m'en sortir. Je reste accrochée au passé même si je suis à un endroit totalement différent avec des personnes différentes. 

Je sais que ça va passer, que c'est juste une mauvaise passe. 

Mais si ça ne l'était pas? 

lundi 4 août 2014

Tu vieillis, ma fille!

Ma mère a eu 60 ans la semaine dernière et n'a pas semblé du tout affectée par l'atteinte de cette nouvelle décennie. Vieillir ne lui a jamais fait peur, elle a toujours abordé la vie avec la notion "d'un jour à la fois" et c'est probablement ce qui l'a aidé à passer au travers de la vie et de ses différentes épreuves sans trop s'en faire. Je ne dis pas qu'elle ne s'est jamais fait du mauvais sang face à ma maladie, ma greffe, etc., mais je sais que jamais elle ne s'est questionnée sur mon espérance de vie. Elle se contentait d'y aller au jour le jour sans se demander où on serait d'ici dix ans. Certaines situations l'ont angoissées plus que d'autres, étant de nature anxieuse comme moi, mais au final, je pense bien qu'on s'en est sorties la tête haute.

Changer de décennie d'âge peut être difficile pour certaines personnes, mais je n'avais pas vraiment d'inquiétudes pour ma mère. Elle est à la retraite depuis plusieurs années et continue d'être aussi active qu'avant. Toujours une activité à gauche ou à droite, une réunion de bénévoles, un C.A. quelconque, un dîner, une exposition, un cours à l'université, etc. Il n'y a pas grand-chose qui l'arrête. Elle répétait souvent, lorsque mon père travaillait encore, comment elle avait hâte qu'il prenne sa retraite à son tour pour pouvoir ralentir un peu et planifier toutes sortes de choses à faire avec lui. Maintenant qu'il ne travaille plus, elle peine à dire non à tous ses projets en solitaire et n'est pas à la maison plus souvent! Trouver un juste milieu n'est pas facile pour quelqu'un qui n'a jamais été capable de rester en place! 

Donc, quand elle a eu 60 ans, je l'ai appelé la journée même pour lui souhaiter bonne fête et elle m'a dit "Ah, le poids des années commence à se faire sentir". Surprise, j'ai demandé "Tu le sens, ce matin?". Réponse de sa part: "Pantoute!". Ça résume assez bien la chose!

C'est plutôt vers moi que s'est dirigé le poids des années plus tard dans la discussion lorsque j'ai mentionné avoir mal au nerf sciatique depuis une semaine et que je ne comprenais pas pourquoi. Elle m'a sorti un "Ah, mais tu vieillis, ma fille!" bien senti. Dur dur, d'avoir 28 ans! 

Bonne fête Maman!