mercredi 29 juin 2011

Profiter de l'été

Il fallait que ça tombe sur nous, sur le seul après-midi du Festival de Jazz de Montréal où il n'y avait pas de spectacles. Pas plus grave que ça, qu'on s'est dit!

On a dîné tranquillement, croque-monsieurs et salades, et puis on a déambulé sur la Place des festivals. Ah tiens, une boutique-souvenirs! Ah tiens, un beau petit sac à l'effigie du Festival, regarde comme il est coquet! Ah tiens, il est 55,00$! Allons ailleurs voir si j'y suis...

Ça s'est terminé par 2 limonades bien fraîches sirotées à l'ombre, pour recommencer sur l'heure du souper avec des assiettes monstres de sushis! Le tout en la compagnie de 2 personnes différentes. C'est-ti pas beau la vie malgré tout!

Tourne la page

Je n'ai pas l'habitude de faire ça. De laisser tomber un livre en plein milieu. Parce que même si l'histoire m'emmerde au plus haut point, il me reste toujours assez de curiosité pour le lire jusqu'à la fin, parce qu'il me faut connaître la fin justement! Tout-à-coup qu'il y aurait un punch de la mort et que j'aurais manqué ça par pure paresse!

Mais là, je n'en peux plus. Désolée, M. Alexandre Jardin, mais votre Fanfan acte II, je le trouve plate. Voilà, c'est dit.

On tourne la page et on passe à une autre histoire! (je me roule par terre tellement je fais des beaux jeux de mots littéraires!)

mardi 28 juin 2011

La définition du courage

Jusqu'à quel point subir une greffe de poumons est un signe de courage?

Choisir la vie au lieu d'une mort certaine, est-ce que ça veut dire qu'on est plus courageux que les autres? Ou simplement que c'était justement le choix évident, celui qui s'imposait quand on s'est battu toute sa vie contre la maladie?

J'ai souvent entendu les gens me dire, et on me le dit encore aujourd'hui, que j'étais forte et courageuse. Qu'ils trouvaient ça beau de me voir avancer malgré les infections et la fatigue. Que c'était quelque chose d'être encore debout après tout ce que j'avais passé au travers. Peut-être une partie de moi acceptait mal les compliments, mais je ne me sentais pas plus forte ou plus courageuse qu'une autre. Je ne me suis jamais sentie comme ça, en fait. Ça amenait même parfois chez moi un certain agacement d'entendre ces mots-là. Pas que je n'apprécie pas les encouragements, mais pour moi, ça n'a jamais été du courage.

Je n'ai jamais eu le choix. Non, c'est faux, je m'exprime mal; je n'ai jamais pensé que j'avais un autre choix. Mais oui, bien sûr, il y a eu des journées, des tas de journées, où je voulais arrêter d'être épuisée, d'avoir mal, de tousser comme une perdue. Des journées où je n'en pouvais plus du tout. On en a tous des journées infernales. Mais jamais je n'ai voulu mourir. Je voulais vivre jusqu'au bout, en me disant qu'au moins, j'aurais tout essayé.

Alors, quand on m'a parlé de greffe pour la première fois, oui, j'ai eu peur. Ça m'a tombé dessus comme une tonne de briques. Parce que je ne pouvais pas croire que c'était vers ce chemin-là que m'entraînait ma vie. Que j'étais déjà rendue au dernier des recours. Que j'avais utilisé toutes mes armes. J'ai pris les petites brochures et j'ai lu les statistiques. Je n'ai pas hésité bien longtemps. Ça le disait, noir sur blanc, que j'avais des bonnes chances de vivre plus longtemps, en meilleure santé de surcroît! Des risques, il y en avait tous pleins, aussi. Mais de la vie, dans mon esprit, c'était encore plus.

Alors, j'ai dit oui. Par inconscience plus que par courage, selon moi. J'étais morte de trouille. Parce que je risquais d'y rester. Mais si je ne faisais rien, si je disais non à l'opération, j'y restais de toute façon d'ici 2 ans. Alors, j'ai dit oui. Pas par courage. Mais juste parce que c'était le choix logique dans ma tête.


Vous, à ma place, vous auriez choisi quoi?

dimanche 26 juin 2011

Retour en arrière (x2)

J'y suis retournée pour la deuxième fois en 2 semaines, lors du 5 à 7 organisé en l'honneur de la retraire de mon ancien directeur du deuxième cycle. Non mais, c'est qu'elle ne décolle plus celle-là! C'était beaucoup plus intimidant par contre, car des anciens de toutes les promotions y avaient été invités. Des anciens, pour la plupart, que je n'avais pas revus depuis presque 10 ans.

J'aime rarement me rendre à ce genre d'événement seule. Il me faut être accompagnée. Ça diminue mon angoisse de rester seule dans mon coin le nez dans mon verre de vin parce que je n'ose pas aller parler aux gens. J'avais tenté d'accrocher une amie qui est allée au secondaire avec moi, mais malheureusement son horaire de travail ne lui permettait pas d'être là à temps. Je me suis donc retroussée les manches et je me suis dit: "Viv, t'es capable de faire ça comme une grande fille. Vas-y donc pareil!". Ce que j'ai fait.

Après avoir choisi minutieusement ma tenue, m'être battue avec mes cheveux qui ont un sérieux quiproquo avec l'humidité dernièrement et avoir peaufiné mon maquillage, j'étais prête à partir. Sous la pluie, bien sûr. (Petit aparté: à chaque fois que je mets le pied dehors et qu'il annonce de la pluie, il se met à pleuvoir. Au-to-ma-ti-que-ment. Mère Nature a une dent contre moi, faut croire.)

Et j'ai revu ces anciens élèves, pas si nombreux que ça finalement. Et je me suis prise un verre de vin, mais je ne suis pas restée le nez dedans à me demander ce que je faisais là. Ce qui m'a fait sourire, c'est que ça reste un cliché digne des films américains pour adolescents, ces rencontres-là. Tout le monde est bien content de se revoir et se parle du bon vieux temps, comme si on avait tous été les meilleurs amis du monde. Ce qui n'était clairement pas le cas il y a 10 ans. J'étais contente de voir ce que les uns et les autres sont devenus, pas de doute là-dessus. Mais il m'est resté cette impression de fake, cet arrière-goût de fausse sincérité. Encore les apparences. Ou bien est-ce juste moi qui vois de la mauvaise foi partout ces temps-ci...

Ça serait difficile de prétendre le contraire. C'est bien beau dire, "Hey, je te suis tout le temps sur Facebook!", mais ce n'est pas parce que tu le fais que tu sais vraiment ce que je suis devenue. Si tu avais vraiment voulu te tenir au courant, tu te serais organisé en conséquence.

Pas que je n'ai pas apprécié la rencontre. La curiosité l'emporte toujours dans ces moments-là, on pose mille questions, on observe beaucoup. Certains dont on n'imaginait pas vraiment le potentiel ont percé dans leur métier et d'autres ont bien embelli! C'est tout de même intéressant, et je suis partie de là avec un petit sourire aux lèvres. Au moins, on se souvenait de moi.


"10 ans depuis qu'on a gradué, tu te rends compte! Il faut penser à notre vraie réunion des anciens. Tu vas m'aider?"

Mais oui. Avec plaisir. Tu m'écriras sur Facebook!

mardi 21 juin 2011

On fait tous du show business

Ça me fait toujours rire un peu de voir les réponses des stars quand on leur demande quel est leur plus gros défaut. "Oh, je suis pas très ponctuelle! Je suis peut-être un peu contrôlante aussi..."

Ouf, pas très ponctuelle, c'est vraiment un monstre cette fille-là! Quel calvaire elle doit faire vivre à son entourage! Quand est-ce qu'on va entendre les vraies affaires? Vous savez, dans le genre, "je suis la pire des égoïstes", "je néglige mes enfants à cause de mon travail" ou encore "je suis une infidèle chronique" (remarquez qu'il y a certaines vedettes qui l'ont déjà admis...).

Qui avoue ce genre de choses publiquement? Et même dans la vie de tous les jours, chez le "petit peuple", entre nous, qui va oser dire à sa meilleure amie, "hey, moi là, dans la vie, je suis rien qu'une maudite bitch!" ?

L'apparence, la réputation, le faux. Préserver son image. C'est important quand on fait du show business, mais ça l'est également dans des situations plus terre-à-terre. En famille, entres amis, avec les collègues de bureau où le mémèrage de bas étage peut être très fort. Paraître à son meilleur tout le temps, en toutes circonstances. Je ne dis pas que moi-même j'irais révéler mes pires démons aux autres, mais des fois, un peu d'authenticité, ça ne ferait pas de mal à personne. Après tout, la perfection n'est pas de ce monde. Alors, pourquoi prétendre le contraire?

vendredi 17 juin 2011

Retour en arrière

Je suis entrée par la porte principale, en passant parmi les tables de pique-nique de la cour et en regardant les élèves qui dînaient tranquillement au soleil. Dès que j'ai mis le pied dans le corridor, mon ancien directeur du deuxième cycle m'a aperçu et est venu me plaquer 2 gros becs sur les joues. Toujours aussi volubile et jovial, encore plus depuis qu'il a décidé de prendre sa retraite à la fin de l'année scolaire, après, si ma mémoire est bonne, 36 ans de loyaux services. Je me suis retrouvée à jaser dans son bureau, à attendre cet ancien professeur avec qui je m'en allais au Tutti Frutti.

Malgré le temps, le contact ne s'est jamais perdu entre ce prof si spécial et moi. Il était là au travers des tempêtes comme des grandes joies, et jamais il ne m'aurait lâché. Ce que la plupart de mes amies du secondaire ne seraient pas capables de prétendre. Même si on ne se voit pas très souvent, les sujets de conversation ne manquent pas quand on y arrive enfin. Il y a des ces personnes qui passent dans votre vie et qui ont une influence déterminante sur ce que vous êtes devenus. Sans lui, l'adolescente un peu trop franche et pas tout à fait bien dans sa peau n'a aucune idée de ce qu'elle serait devenue.

Sauf que d'être au niveau des salles de classe quand la cloche sonne et de me retrouver dans cette cacophonie d'étudiants, telle une bruyante nuée d'abeilles sortant de la ruche, m'a rappelé à quel point l'époque du secondaire ne me manque pas une miette. Je me suis revue dans ces couloirs, vers 15-16 ans, traînant mon sac à dos plein à craquer de livres et de cahiers, longeant les murs le plus rapidement possible pour me rendre à mon casier. Le plus vite j'étais sortie de là pour être assise dans l'autobus qui allait me ramener chez moi, le mieux je me portais. Parce que même si j'y ai vécu de beaux moments, vers la fin du parcours, il n'y a qu'à la maison où je me sentais enfin soulagée et en sécurité. Loin des regards mesquins et des rires méchants, des remarques dans mon dos et des pires bitcheries. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort paraît-il, et je sais que ma carapace est devenue beaucoup plus étanche à cause de cette expérience, mais bon Dieu que je m'en serais passée. Encore aujourd'hui, 10 ans plus tard, des flashs me reviennent et me font mal en dedans. Alors que tout ça fait partie du passé et devrait y rester. Mais certaines actions et paroles marquent plus que d'autres...

Je me surprends à penser parfois que la vie d'adulte est bien compliquée et que tout semblait plus simple en tant qu'ado. Mais la jeune femme sait fort bien qu'elle ne retournerait pas en arrière pour rien au monde.

lundi 13 juin 2011

Argent, quand tu nous tiens

J'ai toujours mille idées de choses que je voudrais acheter, mais jamais un sous.

J'ai un côté économe tout de même, je vérifie souvent le solde de mon compte bancaire, je me trouve des astuces pour sortir moins d'argent afin d'en avoir assez à la fin du mois pour vider ma carte de crédit. J'ai un bon crédit, je ne paye jamais de factures en retard et je rembourse ce qu'on me prête à la cenne près.

Mais je cours toujours après mes finances. Et je dépends toujours un peu des autres. De mes parents même si je n'habite plus vraiment chez eux, de mon homme parce que c'est dans sa maison que je vis maintenant. Malgré le fait que j'ai une vie sociale, une vie de couple... qui viennent avec des dépenses. La vie coûte cher, point.

Peut-être que j'ai trop de temps libre aussi, ce qui me permet de chercher à gauche et à droite des distractions moyennant de l'argent. Peut-être que je vis un peu trop au-dessus de mes moyens, aussi. Peut-être que j'en ai marre tout simplement d'être éternellement paumée.

dimanche 5 juin 2011

Liberté 55

Merci beaucoup pour vos encouragements à propos de mon concert de piano qui a eu lieu hier après-midi. À tous mes fans (c'est beau rêver!), j'annonce ma retraite précoce de la carrière de virtuose du piano.

Oui, je sais, c'est affligeant, mais dans la vie, il faut savoir choisir ses batailles et je pense que j'en ai de plus importantes à livrer que de combattre mon stress face aux touches noires et blanches. Paraît que c'est plus gratifiant de se concentrer sur ses forces, alors c'est ce que je ferai à l'avenir. Clairement, le piano n'en est pas une. Pas que je sois complètement pourrie. Pour une débutante, je crois que je me débrouille. Mais je ne ferai plus de concert. Je ne gère pas.

Les médicaments anti-rejets que je prends pour la greffe me cause des tremblements au niveau des mains, et ça augmente quand je suis nerveuse. Ça a été le cas hier. J'en tremblais tellement que je ne maîtrisais pas du tout ma pièce. J'ai réussi à passer au travers, mais j'ai accroché des touches que je n'accrochais jamais en répétitions et j'ai faussé à des endroits où je ne me pensais même pas être capable de fausser. J'ai eu une crise de Parkinson avancée, quoi.

J'aime jouer du piano. Mais pour moi. Quand personne ne me regarde et ne m'écoute. À la base, j'ai voulu prendre des cours parce que c'était un instrument qui m'avait toujours fasciné et que c'était un objectif que je voulais réaliser dans ma courte existence. Je l'ai fait. Je sais jouer des gammes, apprendre des morceaux et sacrer en masse quand je me trompe. Objectif réalisé.

Si j'ai à remonter sur une scène un jour, ce sera en utilisant ma voix. À moins que le Parkinson s'en empare aussi, ça devrait aller beaucoup mieux. C'est pour ça que l'humain a inventé les karaokés de toute façon.

Je voudrais remercier mon public, mon père, ma mère, mon homme, ma grosse baleine de chatte Carmen qui venait miauler à côté de mon clavier pendant mes pratiques, Dieu, le voisin d'en arrière qui est en train de nettoyer sa piscine et le voisin d'à côté qui joue de la guitare aussi bien que je joue du piano dans mes pires journées. Amen.